L'épitaphe Villon ou Ballade des pendus, Poésies diverses, 1489

...

-

Une prière adressée à l’humanité et à Dieu

A : La prière d’un repenti …

- Le poète reconnait ses fautes :

- (vers6) « quant de la chair que trop avons nourrie »

- (vers 12-13) « Avoir dédain, quoique fûmes occis / Par justice » ici la condamnation et souligné par le rejet : « Par justice »

- (vers 29) « Ne soyez donc de notre confrérie » = n’en soyez pas comme nous, des pêcheurs.

- Un appel à la pitié des hommes pour les pauvres pêcheurs comme lui :

- Apostrophe : (vers 1) « Frères humains qui après nous vivez, »

- (vers 3-4) « Car si pitié de nous pauvres avez, / Dieu en aura plus tôt de vous merci[s]. » = si ils ont pitiés, cela leur serra favorable, ≈ il les amadouer

- (vers 11) « clamons »

- L’utilisation d’impératif négatif ((vers 2, 11, 12) « N’ayez », « n’en devez », « fûmes ») et de subjonctif négatif ((vers 9, 19) « ne s’en rie », « ne nous harie ») renforce cette appel

B : … pour son salut et celui de tous les hommes

- Pour les salut des pauvres pêcheurs comme luis :

- Il fait une demande explicite : (vers 15-18) « Excusez-nous, puisque sommes transis, / Envers le fils de la Vierge Marie, / Que sa grâce ne soit pour nous tarie, / Nous préservant de l’infernale foudre.»

- Pour le salut de tous les hommes

- Il trouve un argument pour tous les hommes : (vers 14) « Que tout hommes n’ont pas bon sens rassis, » = les hommes sont faillibles, qu’ils peuvent se tromper

- Dans l’envoi, il y a un appel à la miséricorde divine :

- (vers 31) « Prince Jésus » interaction directe avec Jésus au nom de

l’humanité

- il intègre tous les hommes, même le lecteur (vers 33) « n’ayons »

- apostrophe (vers 34) « Hommes » qui comprend toute l’humanité

- refrain (vers 35) « tous » = tout les hommes

Conclusion : Ce poème illustre la complexité du poète qui est un « bandit » et aussi un croyant. Le lyrisme de Villon se distingue du lyrisme plus conventionnel de la poésie courtoise (Charles d’Orléans) qui cherche la beauté positive et l’amour. Ainsi Villon ouvre une voie en poésie et, est précurseur d’une poésie comme celle de Baudelaire qui pourra choquer en associant une certaine esthétique au mal et à la mort. Ouverture : « Danse Macabre » ou « Une Charogne » des Fleurs du Mal de Baudelaire.

En plus

Une Ballade : forme poétique médiéval du Moyen Age, composé de 3 strophes et d’un envoi, ou demie strophe, avec des vers isométriques (même nombre de vers que de syllabes par vers)

Epitaphe : inscription sur les tombes

Lyrisme : est l'expression d'une émotion personnelle intense ; dans la poésie, qui traite des sentiments du poète

Danse Macabre : est un poème de Charles Baudelaire publié dans la section Tableaux parisiens des Fleurs du mal dans lequel il expose la mort d’une femme.

Une Charogne : est un poème extrait de la section Spleen et Idéal des Fleurs du Mal dans lequel, il décrit la promenade d’un couple interrompue par une vision ‘horreur : un cadavre en décomposition

Autre problématique possible

- Qu’est-ce qui rend ce poème pathétique ?

- Quels sont les registres de ce poème ?

- Qu’est-ce qui fait l’originalité du lyrisme de cette ballade des pendus

- Comment Villon éveille-t-il la compassion du lecteur ?