Je vais mourir : lettre de Roxane à Usbek

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● Registre tragique : Roxane meurt dans les fureurs et les plaintes de son amour anéanti. En mourant, elle rejoint l'être aimé. Elle domine le destin : choix de sa mort.

II. Une lettre qui dénonce

A. La révolte de Roxane

La haine envers Usbek et son amour anéanti dicte la révolte de Roxane.

L’aveu de son infidélité se mue en revendication. Toute la haine contenue, toutes les humiliations subies, tous les sacrifices consentis vont se déverser tel un torrent prenant ainsi la forme d'une rébellion. Roxane règle ses comptes : la lettre annonçant son suicide est aussi la condamnation d’Usbek, un face à face entre l’épouse révoltée et le despote haï.

● L’aveu, le défi et la fureur proférée: les phrases / propositions commencent par un « je » dressé contre un « tu ».

● Allitération en J : « je me suis jouée de ta jalousie » (L.1)

● Renversement de l’ordre despotique : Roxane domine ce lieu d'enfermement: le sérail. « j’ai su, de ton affreux sérail, faire un lieu de délices et de plaisirs » (L. 1 à 2).

● Les verbes renvoient à une stratégie victorieuse qui fait d’Usbek un époux aussi aveugle que berné : « j’ai séduit », « je me suis joué », « j’ai su… » (L.1). « Mais tu as eu longtemps l’avantage de croire qu’un cœur comme le mien t’était soumis » (L.16)

● Champ lexical de l'illusion: « pour m’imaginer » (L.6), « te paraître fidèle » (L.11), « j’aurais dû faire paraître » (L.11 à 12), «l’avantage de croire » (L. 16) ➔ Aveuglement d'Usbek « tu étais étonné » (L.14).

● Antithèse: « les transports de l'amour »/« la violence de la haine » (L. 14)

● Anaphores (= répétition) de « de ce que » ➔ accumulation des sarcasmes, une rafale de reproches : juxtaposition des propositions conduites par la principale « Tu devrais me rendre grâce... ». (L.10 à 13)

● L’adverbe « enfin » annonce l'estocade (= attaque) finale « enfin, de ce que j’ai profané la vertu » (L.12)

● Champ lexical de l'avilissement : « du sacrifice que je t’ai fait » ; « je me suis abaissée »; « j’ai lâchement gardé » ; « en souffrant que »; « ma soumission » (L.10 à 13)

● Registre polémique : Roxane dénonce le comportement tyrannique d’Usbek « tes caprices », « pendant que tu te permets tout, tu eusses le droit d'affliger tous mes désirs ? » (L.7 à 8), « Tes fantaisies » (L. 13) fondé sur « la servitude » et la « soumission » du sérail.

B. Le droit des femmes :

Roxane invoque « les lois de la nature (L. 8 à 9):

- Nature humaine : Lois, droits (désirs, plaisirs sexuels), valeurs (justice, bonheur, inaliénabilité de la personne l’individu) bafoués par les lois oppressives (politiques ou religieuses)

- Nature féminine : conçue est à égalité avec les hommes. La vertu profanée (L.12) est à la fois la grandeur morale et l’épanouissement de l’être dans le désir.

Conclusion

Dans cette dernière lettre, Roxane s’empoisonne pour retrouver sa liberté. Après des années d'abnégation (=sacrifice), elle revendique avec défi son adultère et son suicide et condamne la vie au sérail

L'héroïne est à la fois dans la douleur de la mort récente de son amant et de sa propre mort imminente. C'est en mourant qu'elle existe enfin confère de la tragédie à cette lettre.

En laissant le dernier mot à Roxane, Montesquieu laisse entendre que la tyrannie est contestable et ouvre la porte à la rébellion. Il revendique ainsi la liberté de penser et d’agir pour tous, les femmes y compris.

Ex de plan :

I) Une héroïne libre et tragique

a) Les aveux de Roxane

b) L’empoisonnement, une délivrance

c) Une héroïne tragique

II) Renversement de l’ordre despotique

a) La révolte de Roxane : relation entre Usbek et Roxane

b) le droit des femmes : émancipation de la femme idée nouvelle au 18ème siècle

III. La satire

a) Satire des mœurs du sérail : Tout au long du livre, Montesquieu critique la France. Dans cette dernière lettre, il critique l’Orient. Le sérail est la métaphore du gouvernement tyrannique.