Incipit, Bel Ami, Maupassant
Par Matt • 1 Novembre 2018 • 2 432 Mots (10 Pages) • 909 Vues
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La moustache de Duroy, ici dénote un homme raffiné, qui a de l’allure, de la distinction, de la noblesse.
- La mise en place des principaux thèmes de l’œuvre
- Les préoccupations du héros. (Ce à quoi il pense)
- 2e § répétition du mot « regard » l.3 : arme imparable pour séduire !
- 3e § « femmes » : énumération « ouvrières », « maîtresses de musique », « bourgeoises » en effet on verra tout au long du roman que Duroy est fait pour séduire les femmes de tous les milieux, c’est là son principal atout et sa plus grande chance. Donc 6 femmes qui le regardent quand il sort, et leur réaction correspond à son désir de plaire. Egalement en dernière ligne, le besoin d’une « rencontre amoureuse » on notera qu’il désire une rencontre, et pas une « histoire » l’amour ne l’intéresse pas, comme on le verra tout au long du roman, c’est le plaisir ou les avantages qu’il peut en tirer.
- Champ lexical de l’argent : chiffres, calculs + répétition du mot « deux », « chapeau défraichi », « costume à 60 francs » montrent qu’il s’agit d’un homme peu fortuné, il a du mal à finir le mois à cause de son petit salaire. Chiasme ligne 9/10 montre son obsession de l’argent. Discours indirect libre l.8 à 14 montre son esprit calculateur, il soupèse ce qui lui est profitable, et agit en conséquence, ce qui montre un esprit intéressé.
- On voit donc que le héros a deux préoccupations principales : l’argent et les femmes. Or ces deux thèmes sont intrinsèquement liés tout au long du roman, car les femmes seront le moyen de parvenir à la fortune.
2) La conquête du monde (son tempérament).
- Vocabulaire militaire : « ancien sous-officier » l.2, « uniforme des hussards » l.15, « beau soldat » l.19 indique l’ancien statut de militaire de Duroy, et les habitudes qu’il a gardé de l’armée, notamment la marche offensive et conquérante.
- Trois comparaisons : « comme des coups d’épervier » : oiseau rapace qui fonce sur sa proie ou coup de filet (qui rappelle la scène ou Duroy se demande s’il n’aurait pas « levé » madame Walter : vocabulaire de la pêche se mêle à celui de la séduction…) On voit donc ici une certaine ardeur à poursuivre ses intérêts. « ainsi qu’au temps où il portait l’uniforme des hussards » (l.14) montre sa fierté mais également sa prétention à être ce qu’il n’est plus… « comme s’il venait de descendre de cheval » l.15 : montre son assurance, son aisance, sa sûreté, mais également sa capacité à faire croire n’importe quoi…
- Adverbe « brutalement » + participes présent : « heurtant », « poussant » l.17 + négation « pour ne point se déranger » montrent une démarche audacieuse, voire outrée car le lecteur sait sa situation, qui n’est pas glorieuse…
- Verbe « défier » + gradation « les passants, les maisons, la ville entière » l.19, dénotent un homme qui brave, qui provoque, mais qui est également arrogant, voire méprisant ; il veut dominer et affirmer sa supériorité. On peut également penser à un pastiche de L’Education Sentimentale de Flaubert, quand Frédéric sort de chez Madame Arnoux : « et il songeait dédaigneusement à tous ces êtres humains couchés derrière ces murs, qui existaient sans la voir, et dont pas un même ne se doutait qu'elle vécût ! Il n'avait plus conscience du milieu, de l'espace, de rien ; et, battant le sol du talon, en frappant avec sa canne les volets des boutiques, il allait toujours devant lui, au hasard, éperdu, entraîné. » Cette expression « battre le pavé du talon » montre l’assurance de Duroy mais aussi son désir de se faire remarquer en faisant du bruit.
- Métaphore l.23/24 : « il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires. » Joue sur la polyphonie du mot « sujet » et introduit une question très littéraire. Car qu’est-ce qu’un mauvais sujet ? tout d’abord le mot sujet désigne celui qui fait l’action, mais aussi celui qui est au service du roi, donc un mauvais sujet, c’est celui qui ne respecte pas la loi, le dictionnaire va même jusqu’à donner comme définition : « scélérat, bandit, débauché », or cette référence, on le verra plus tard dans le roman, est loin d’être anodine. De plus un sujet désigne également dans le vocabulaire littéraire, un thème, on parle de « sujet de conversation », donc peut-on y voir ici une référence amusée aux héros des romans populaires, les mêmes qui font par exemple vibrer une Madame Bovary ? Car à chaque fois que Duroy séduit une femme, celle-ci le prend à tort pour un héros ! De plus Maupassant se démarque ici de manière audacieuse des romans populaires, qui sont méprisés à cette époque ; « certes, sont personnage ressemble à celui d’un roman populaire mais nous ne sommes pas ici dans un roman de genre mineur. » Le lecteur est donc mis en garde : il ne faudra pas se fier à Georges Duroy.
- On a donc affaire dans cet incipit de roman à un homme sûr de lui, prêt à l’offensive, arrogant et audacieux, qui veut à toute force faire oublier au monde qui l’entoure, et notamment au lecteur, que pour l’instant, il n’est rien du tout, et que son arrogance contraste peut-être un peu trop avec sa situation plus que précaire.
Conclusion :
Cet incipit de roman nous a donc à la fois présenté le personnage, ses aspirations, mais également les thèmes récurrents de l’œuvre. A travers les déambulations de Duroy son parcours futur et ses conquêtes se dessinent et prennent vie. On a là l’exemple type du début de roman d’apprentissage qui n’est pas sans rappeler l’épilogue du Père Goriot de Balzac, moment où Rastignac, l’un des personnages les plus ambitieux de la littérature lance son célèbre « à nous deux, Paris ! », et laisse présager le brillant et quasiment similaire parcours des deux héros… Il ne s’agit pas pour eux d’être forts mais de faire croire aux autres qu’ils le sont.
TAF : finir le commentaire si ce n’est déjà fait, ou repérer les passages où, il est question des femmes dans l’œuvre et les analyser.
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