Guillaume Apolinaire, Salomé (Alcools)
Par Junecooper • 22 Juin 2018 • 1 312 Mots (6 Pages) • 590 Vues
...
4. Salomé est amoureuse :
- « Mon cœur battait battait très fort à sa parole » (v5) : rythme ternaire + répétition de « battait » = imitation des battements du cœur. Son cœur bat car c’est l’émotion de l’amour.
- Dans la 2ème danse, Salomé danse par amour pour Jean-Baptiste, elle l’écoute et lui brode des lys pour le séduire.
5. Salomé souffrante = Apollinaire malheureux
II. Une écriture surréaliste et moderne
1. Des anachronismes qui annoncent le dadaïsme et le surréalisme (mouvement qui refuse les codes anciens de l’art et qui imite) et proposent une représentation du réel déformée par l’imagination. On retrouve des éléments appartenant à la monarchie alors que lemythmese déroulejuste après JC: « En robe de comtesse à côté du Dauphin », « des lys », « Ô joli fou du roi », « sire », « le roi », « jarretière », « rosaire » et « tabatière ». Les anachronismes sont volontairement provocateurs et permettent de d’apporter de la modernité. On a une déformation dela légende antique en une histoire de la monarchie française.
2. les propos iconoclastes :
- Strophe 1 : Salomé se prétend capable de ressusciter un mort.
- (v.15) elle propose au fou du roi de mettre la tête de Saint Jean Baptiste à la place de la tête de la marotte = provocation car latête de Jean-Baptiste est sacrée.
- Strophe 5 : Danse dans le cimetière
- La chanson populaire « j’ai du bon tabac dans ma tabatière »finale, dans un contexte sacré est provocante, elle termine le poème sur une joyeuse provocation macabre. Apollinaire aime se moquer de la religion.
- Vers 20 à 24 : provocation car un roi ne peux pas perdre sa tabatière, autant qu’un curé ne peut pas perdre son rosaire. « jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière » est un propos érotique qui signifie « jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma virginité »
3. Remarques de style :
- Allitération en « s » qu’on trouve dans le nom de « Salomé ». 1ere strophe : cette allitération en « s » évoque le mouvement ondulatoire et sensuel de la danse de Salomé.
- Allitération en « r » dans la strophe 5 « Sire marchez devant trabans marchez derrière […]», et en « b » vers 7 et 8 ont un effet de musicalité
- Rythme binaire, parallélisme de construction dans les trois derniers vers
- Pas de ponctuation
Conclusion
En conclusion, Apollinaire nous propose une relecture vivifiante et originale du texte biblique, fascinant dans son évocation de la beauté et de la mort associées. Il réinvente une nouvelle Salomé dans un contexte de provocation. Il y ajoute, comme à son habitude, une ambigüité fondamentale par le mélange surréaliste du sacré tragique et de la joie triviale. Ouverture interne sur d’autres poèmes d’Apollinaire ou ouverture externe sur des tableaux surréalistes.
...