"Germinal" - E.Zola.
Par Christopher • 8 Avril 2018 • 1 956 Mots (8 Pages) • 752 Vues
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En troisième lieu, nous allons voir que par le spectacle de la foule en marche et la vision d’une humanité dégradé, Zola énonce une critique politique. Dans un premier temps, nous allons voir que cette révolution ramène les Humains à leur état sauvage. On constate en effet que le peuple qui ne forme plus désormais qu’un seul être terrifiant se métamorphose par l’animalisation. On relève en effet « déboulèrent » l12, « on retournerait a la vie sauvage dans les bois » l49, « uniformité terreuse » l15, « mugissement » 17 ou « les hommes auraient ces mâchoires de loups, ouvertes pour mordre » l45. Les hommes, de part cette révolution sanglante, revienne ici à leur état sauvage. Ils sont prêts à tuer leurs proies (qui sont ici les bourgeois et les ouvriers qui travaillent encore). On constate également que la vision de ces Hommes volant et pillant tout sur leur passage nous évoque les Barbares. On relève ainsi l44 « il sèmerait l’or des coffres éventrés », l43 « sous leur poussée débordante de barbare » ou l51, « plus un sous de fortune ». On en déduit donc que les bourgeois ne deviennent plus que des proies à piller et à anéantir. Dans un second temps, nous allons voir que, à travers son récit, Zola critique la bourgeoisie. En effet, on constate que l’attitude des bourgeois est tournée au ridicule. On relève ainsi l’oxymore « « Oh ! Superbe ! » Dirent a mi-voix Lucie et Jeanne, remuées dans leur gout d’artiste par ce belle horreur » l32, mais également, le fantasme malsain, « Et les autres, malgré leur désir de détourner les yeux, ne le pouvaient pas, regardaient quand même ». On constate également qu’un décalage est présent entre la vision d’horreur et de pauvreté totale qui s’offre aux yeux des bourgeois et leurs commentaires. On relève ainsi « Quels visages atroces ! » l22 ou « Oh ! Superbe ! » l32. On se rend ainsi compte que les bourgeois vivent coupés du reste du monde, qu’ils ne connaissent pas la misère dans laquelle vit le peuple et qu’ils ne mesurent pas le danger que représente cette foule déchainée. Ainsi, Zola tourne l’attitude des bourgeois au ridicule afin de critiquer la bourgeoisie.
Nous pouvons ainsi en conclure qu’à travers le spectacle intimidant d’une foule en marche et la vision apocalyptique d’une humanité dégradé, Zola énonce une critique politique en ridiculisant les bourgeois. La fin de cet extrait évoque une vision apocalyptique de l'avenir puisque Zola imagine le « balayage » de la vielle société. Cet extrait est un exemple de l'écriture de Zola ou transparait à la fois le style visionnaire et les idées humanitaires et sociales de Zola. Nous voyons ici que le réalisme a cédé sa place à une évocation symbolique. Mais aussi horrifiante que soit cette description, il ne faut pas oublier que le roman se termine sur l'espoir de la germination et d’hommes nouveaux, "grandissant pour les récoltes du siècle futur".
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