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Exposé sur le Supplément au Voyage de Bougainville

Par   •  14 Juin 2018  •  10 258 Mots (42 Pages)  •  861 Vues

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d’un extrait du Supplément (Dialogue entre le vieillard et Bougainville)

Retour du dialogue entre A et B

Chapitre III :

Dialogue entre A et B

Lecture d’un extrait du Supplément (Dialogue entre Orou et l’aumônier)

Dialogue entre A et B

Chapitre IV : Lecture d’un extrait du Supplément (Dialogue entre Orou et l’aumônier)

Chapitre V : Dialogue entre A et B

Nous pourrons également remarquer que le texte est construit autour du dialogue entre A et B. Ce dialogue étant sous la forme d’un échange d’idée entre les deux personnages sur le sujet du Voyage autour du monde de Bougainville, ils y utilisent des exemples qui utilise des dialogues extrait de cet oeuvre. Nous pouvons de ce fait nous poser la question de l’importance des dialogue dans cet oeuvre.

1)Le dialogue entre A et B

A) Il porte sur le Voyage autour du monde de Bougainville

Le dialogue qui ouvre le Supplément met en scène le débat qui a lieu autour de l’œuvre de Bougainville. Pour Diderot la lecture n’est vraiment complète que lorsqu’elle aboutit à la réflexion, à la critique. Ils débattent :

de l’homme Bougainville : p 142 « Je n’entends rien à cet homme-là »

de son livre, le Voyage autour du monde : p 142 « Que pensez-vous de son Voyage ? »

du style de l’auteur : p 142 « Et son style »

des épisodes les plus célèbres: l’île des Lanciers p 144, les Patagons p 145, Aotourou p145

Le texte de Diderot affiche son intertextualité et ce parfois jusqu’au vertige : p 143 « A - N’assure-t-il pas que les animaux sauvages s’approchent de l’homme, et que les oiseaux viennent se poser sur lui, lorsqu’ils ignorent le péril de cette familiarité ? B - D’autres l’avaient dit avant lui. »

B) Il porte sur le Supplément lui-même (mise en abyme)

Selon Diderot, l’écriture implique un retour réflexif sur la pratique de l’écriture elle-même. Le débat que Diderot met en place ne porte pas seulement sur le texte source de Bougainville, mais sur le fonctionnement même de ce débat. La mise en abyme est vertigineuse : le « supplément » désigne-t-il l’ensemble du texte de Diderot ou seulement les épisodes tahitiens lus et commentés par A et B?

La « fable de Tahiti » incarnée dans l’exemplaire du Supplément que possède B est encadrée par le débat qu’elle provoque entre A et B, alors même que ce Supplément est lui-même une forme de débat engagé par Diderot avec Bougainville, Rousseau, et les autres auteurs qui ont participé à l’élaboration du mythe du bon sauvage. Chaque lecture d’un extrait de la « fable de Tahiti » donne lieu à un débat entre A et B : p 151 « Qu’en pensez-vous ? » Ainsi Diderot participe au débat sur le bon sauvage tout en mettant en scène ce débat.

2) Le dialogue entre le Vieilllard et Bougainville

A) Diderot et Bougainville

Ce chapitre s’appuie sur un détail du Voyage de Bougainville, qui est réécrit, amplifié et dont la portée est modifiée.

B) L’éloquence du sauvage

On peut lire p 147 : « Allez droit aux adieux que fit un des chefs de l’île à nos voyageurs. Cela vous donnera quelque notion de l’éloquence de ces gens-là. » Expression qui est à rapprocher du titre donné par Jean de Léry à un des passages de son Voyage en la terre du Brésil dont s’est certainement inspiré Diderot.

C) Un texte impossible

La multiplication et l’imbrication des textes dans le discours de A et B se retrouve dans les adieux du vieillard. Le texte original est presque perdu derrière la multiplication des instances qui le transmettent :

1) Le discours oral en tahitien du vieillard à Orou : p 151 « Le vieillard s’était rendu, la nuit, chez cet Orou qu’il a interpellé, et dans la case duquel l’usage de la langue espagnole s’était conservée de temps immémorial. »

2) Traduction écrite d’Orou en espagnol.

3) Harangue orale en tahitien du vieillard adressé à Bougainville et à l’ensemble des Tahitiens : p 152 « Orou avait écrit en espagnol la harangue du vieillard ; et Bougainville en avait une copie à la main, tandis que le Tahitien la prononçait. »

4) Bougainville lit puis traduit la traduction de l’espagnol en français : p 151 « Pensez donc que c’est une traduction du tahitien en espagnol et de l’espagnol en français. »

5) B lit cette traduction.

Cette circulation des textes entre l’écrit et l’oral et les différents codes linguistiques que sont le tahitien, l’espagnol et le français renvoie les adieux du vieillard au rang de mythe. Ce chapitre II devient un chapitre impossible, portant sur le mythe de la reconstitution d’une parole à jamais perdue, et ce d’autant plus que le vieillard parle de Tahiti comme d’un lieu qui est déjà contaminé par l’Europe, déjà mort.

Dès lors on peut se demander qui parle dans ce texte. Apparemment, le vieillard s’adresse à Bougainville et aux Tahitiens. En réalité, c’est Diderot lui-même qui s’adresse au lecteur. Nous sommes face à une situation de double énonciation caractéristique des dialogues avec le sauvage.

D) Le renversement de la notion d’altérité

Si le vieillard représente la parole de Diderot et des philosophes des Lumières, il ne représente plus l’autre. Dès lors qui est l’autre ? Qui est le sauvage ? La thématique de la forêt permet d’éclairer le renversement qui s’est opéré. En effet, étymologiquement, « sauvage » vient du latin « silvaticus », celui qui est fait pour les bois, pour la forêt. Désormais, le sauvage, l’autre, c’est l’européen : p 150 « Enfonce-toi, si tu veux, dans la forêt obscure avec la compagne perverse de tes plaisirs ; mais accorde aux bons et simples Tahitiens de se reproduire sans honte, à la face du ciel et au grand jour. »

3) Le dialogue entre Orou et l’Aumônier

A) La place de ce dialogue au sein de la structure du Supplément au Voyage de Bougainville

Paradoxalement, le Supplément de

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