Exposez la dénonciation de la pensée occidentale dans Vendredi ou les limbes du Pacifique
Par Alexis Watelle • 30 Novembre 2021 • Dissertation • 1 238 Mots (5 Pages) • 799 Vues
Alexis Watelle Mots
Michel Tournier est né durant les années folles, époque de forte croissance économique qui a mené l’humanité vers un consumérisme de plus en plus grand et plusieurs nouvelles pensées qui vont révolutionner notre société moderne. C’est donc avec cette idée en tête que celui-ci a fait une réécriture de Robinson Crusoé afin d’y dénoncer les côtés sombres de cette pensée occidentale. On constate surtout, au long du livre, une dénonciation d’un racisme grandissant au sein de la population ainsi que de notre nouvelle société qui accumule les biens.
Durant la première partie de l’œuvre, on peut le voir qu’il commence à reconstruire la civilisation qu’il connait sur son île. Il a commencé à reproduire le modèle d’agriculture intensive qu’il voit depuis qu’il est tout petit. Suite à de longues heures de dur labeur, il ne fait qu’accumuler le fruit de son travail sans en profiter. Il aurait pu, s’il avait voulu, manger comme un roi durant plusieurs mois et se faire plaisir mais il a en tête que consommer des ressources est mal. Non seulement il n’en profite pas mais plus tard dans son aventure cela lui nuit. Effectivement, la présence de grosses quantités de ressources fait proliférer les rats présents et importés sur l’île. On constater ce problème dans le passage suivant « La grotte débordait de provisions qui auraient suffi à nourrir la population d’un village durant plusieurs années. » p.148. Dans ce passage, l’auteur utilise une hyperbole afin d’exagérer la quantité de ressources accumulées, dans le but de bien faire comprendre au lecteur qu’accumuler autant de ressources est ridicule. Ça démontre que Robinson n’a aucune idée en tête et il reproduit uniquement le modèle occidental qu’on lui a appris depuis son plus jeune âge.
Plus tard dans le récit, nous pouvons également voir que Robinson renforce sa civilisation en y instaurant des lois et des punitions au sein de Speranza. Rendu au 1000 jours de son naufrage, il s’est installé afin d’écrire des lois qui ne seront utiles qu’à lui parce qu’il est le seul habitant de l’île. En effet, vouloir à tout prix tout réglementer dans sa vie est un élément très occidental car il était tellement habitué d’avoir plusieurs textes de loi qui lui dictaient toute sa vie qu’il s’est senti obligé de recréer cet environnement strict afin de remettre de l’ordre dans celle-ci. Dans ces passages, l’auteur a voulu vraiment dénoncer que les personnes occidentales ne font pas quelque chose parce que c’est mal, bien, utile ou inutile, elles le font uniquement parce qu’il existe des lois et des sanctions à venir si elles ne respectent pas celles-ci. Les personnes ne sont donc plus capables de réfléchir d’elles-mêmes. Il a également placé une clepsydre afin de bien ordonner chaque moment de sa vie. Voici un extrait qui démontre l’emprise de ce système sur Robinson : « Ainsi donc la toute-puissance de Robinson sur l’île –fille de son absolue solitude – allait jusqu’à une maîtrise du temps ! Il supputait avec ravissement qu’il ne tenait qu’à lui désormais de boucher la clepsydre, et ainsi de suspendre le vol des heures... » p.99. Cet exemple montrer que l’ordre établit par lui-même sur l’île a beaucoup de contrôle sur lui et que le fait de boucher la clepsydre lui donne l’impression d’arrêter cet ordre. L’auteur utilise une allégorie afin de démontrer que Robinson donne trop d’importance au temps et c’est devenu un compagnon régulier de celui-ci depuis l’arrivée de la clepsydre. Encore une fois, il reproduit le modèle occidental sur son île avec la gestion du temps, ce qui va le mettre sous pression en permanence.
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