Etude linéaire de Ondine, d'Aloysius Bertrand tiré de Gaspard de la nuit
Par Andrea • 14 Février 2018 • 1 196 Mots (5 Pages) • 2 594 Vues
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- Les allusions aux éléments
On retrouve la signification d’Ondine : c’est de l’eau, remarquable avec l’allitération en liquides aux vers 4 et 5 « flot », « palais », « fluide », « lac ».
Cette strophe contient 3 des 4 éléments vitaux, le feu, la terre, et l’air « le triangle du feu, de la terre et de l’air » (vers 5). Si l’on ajoute à cela Ondine, qui représente l’eau, on a les 4 éléments vitaux pour créer la vie : cela renforce l’atmosphère rassurante de l’environnement qui donne l’impression d’un monde idéal.
On voit ainsi une transformation des éléments, et une nouvelle dimension fantastique apparait dans ce poème
On observe le passage d’un monde solide, à un monde liquide avec des termes propres au monde solide comme « sentier » et « palais » et d’autres au monde liquide « flot », « courant », le tout renforcé par l’oxymore du vers 5 « bâti fluide » qui montre la permutation entre les deux mondes, pour souligner que le poète est à sa place dans les deux mondes, autre argument d’Ondine pour l’inciter à la rejoindre dans son monde aquatique et fantastique.
- La créature sous son aspect fantastique
«J’aimais une mortelle ». On voit une forme d’exorcisme apparente dans la strophe, il emploie un terme faisant une dissociation entre son monde et le monde humain : on a ici une correspondance verticale.
Suite à cette nouvelle, Ondine a une réaction progressive en 4 temps :
On a d’abord une réaction « humaine » avec l’apparition de l’enfant capricieuse avec des termes comme « boudeuse et dépitée »
Puis ensuite une réaction résultant plus du fantastique : « pleura quelques larmes », son côté créature aquatique reprend le dessus.
Ensuite, « l’éclat de rire » mis avec les « quelques larmes » forment une antithèse montrant un changement brusque de comportement, ce qui souligne un aspect démoniaque
Et enfin, la transformation totale de Ondine, qui se transforme en giboulées violentes comparées à son arrivée de début avec les quelques gouttes : ces giboulées marquent la fin du rêve du poète qui reprend alors ses esprits alors que les goutes du début l’avaient plongé dans le rêve.
Ainsi, ce poème met en scène une tentative de séduction d’une créature fantastique envers un humain. Cette séduction tourne essentiellement sur l’immersion dans un univers onirique et fantastique, dans l’évasion de l’esprit du poète reclus derrière sa vitre. La créature mêlant fantastique et réel va malgré tout laisser son côté créature fantastique reprendre le dessus après sa tentative échouée de séduction. Ce poème ainsi que l’œuvre en général vont être la base du poème en prose et va servir d’inspiration colossale pour d’autres grands auteurs par la suite tel que Mallarmé ou encore Baudelaire qui a avoué avoir utilisé Gaspard de la nuit comme inspiration pour écrire Spleen de Paris dont on retrouve les même thématiques que Bertrand.
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