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Dénouement du Barbier de Séville, Beaumarchais

Par   •  24 Juin 2018  •  1 646 Mots (7 Pages)  •  961 Vues

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- Interjections et exclamations marquant la vivacité de la scène.

Une scène comique

- quiproquo (comique de situation) : l. 5 (Bartholo prend son notaire pour un « voleur ») ; Le notaire est perdu l. 72 (« Je n'y comprends plus rien » ).

- bouffonnerie (comique de gestes) : l. 2 et 3 (Figaro embrasse « grotesquement » Bazile et Bartholo saisit son notaire à la gorge)

- comique de mots : l.12-13, Figaro explique les « heures indues » par une phrase qui n'explique rien : « aussi près du matin que du soir » ; l.36-37, Bazile joue sur les mots (synecdoque) l. 36-37 : « les poches pleines d'arguments irrésistibles » ; paronomase l. 79-80 : « faute de soin » devient « faute de sens ».

- comique de caractère : la vénalité de Bazile (l.36-37 mais aussi 64-65 : « Ne pouvant avoir la femme, calculez, Docteur, que l'argent vous reste ; et... » = l'argent plus important que la femme selon lui, voire pire : la phrase coupée peut suggérer que selon le maître à chanter, il vaut mieux avoir l'argent sans la femme, Bartholo serait donc grand gagnant!) ; vénalité de Figaro : « la quittance de mes cent écus » l.60)

B. La critique de l'autorité abusive

- CL de la tyrannie très présent : « force » l.19 et 21, « autorité » l.39 et 50, « abusant » l.40, « pouvoir » l.49, « violence » l.51, « opprime » l.53, « résistance » l.54

- ton vindicatif de Bartholo (injonctions à l'impératif) : « arrêtez », laissons », etc.

- Il insulte Figaro : « maître fripon » l. 43 et Bazile : « Eh ! Laissez-moi donc en repos, Bazile ! » l.66

- Il veut imposer sa volonté malgré les arguments fondés des uns et des autres , l.38 : « Je me moque de ses arguments » → deux futurs à modalité jussive (= impératifs) : « j'userai » l.38 et « jamais » + « ôtera » l.48

- paradoxe souligné par le comte l.38 : « vous l'avez perdue [votre autorité] en abusant ».

- Phrase nominale et exclamation de Bartholo l.3: constat de son échec, Rosine lui a désobéi (elle était censée rester dans sa chambre) : parole brève signifiant sa perte de pouvoir (rappel : la parole = signe de pouvoir au théâtre)

- C'est finalement Rosine qui a choisi avec qui se marier : réplique du comte l. 21 à 24 soulignant la liberté de la jeune femme.

- Rôle important (symboliquement) de l'Alcade : il pose des questions avant d'affirmer des vérités (l.10, 16) ; il tire des conclusions sensées (« ce ne sont donc pas de voleurs » l. 16 ; « cette résistance au mariage indique assez sa frayeur... » l. 54-55) = il incarne les « vrais magistrats », selon la définition qu'en donne le comte l. 52 : « les soutiens de tous ceux qu'on opprime » . Sa présence est nécessaire pour être le juge impartial dans le conflit et pour acter la validité du mariage.

C. Les moralités de la pièce

- la précaution inutile : triomphe de la jeunesse et de l'amour, rappelé par Figaro dans la dernière réplique.

- Importance du mot de la fin : c'est le message ultime de la pièce, rappelé par Figaro/ Beaumarchais.

- Cependant, quelques moralités implicites :

- les nobles s'épousent entre eux (réplique du comte l. 44 : « elle est … noble … je suis homme de qualité ». Il aurait été inconvenant que Bartholo, un roturier, épouse une noble.

- La noblesse domine les autres classes, comme Bartholo lui-même le reconnaît l. 18 : « Partout ailleurs, je suis le serviteur de Votre Excellence » + son injonction très déférente : « Ayez, s'il vous plaît, la bonté de vous retirer » (par contraste avec la manière dont il s'adresse à Figaro ou Bazile).

- L'Alcade lui-même souligne la grandeur naturelle des nobles : quand il entend qu'il s'agit du comte Almaviva, il conclut : « ce ne sont donc pas des voleurs » → idée implicite que les nobles ne peuvent pas être des voleurs.

- Almaviva peut se ficher de l'argent, il est « riche » comme il l'affirme lui-même : mépris à l'égard de Bartholo ?

- … et Rosine dans tout ça ? Elle n'a pas son mot à dire sur la gestion de son argent ! Almaviva, son mari, gère tout pour elle… se substituant ainsi à son tuteur. Noter d'ailleurs qu'elle ne prononce qu'une seule réplique dans cette scène. Les hommes règlent son sort entre eux.

- Plus important : la loi est le garant des libertés et de la justice selon Beaumarchais → rôle de l'Alcade, et formule du comte : « je la mets [Rosine] sous l'autorité des lois » + sa tirade sur les magistrats.

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