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Corpus sur Oh les beaux jours, Papa doit manger et Sallinger

Par   •  25 Août 2018  •  2 057 Mots (9 Pages)  •  646 Vues

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Tout d’abord, notre pièce s’oriente avec deux personnages, Willie et Winnie. Winnie fait un monologue, qui est en réalité est un faux « monologue » puisqu’elle n’est pas seule sur scène. Ce monologue est un appel à la pitié et à la compassion de son malheur. Tout d’abord par le fait qu’elle soit délaissée, elle est mise à l’écart , elle chercher l’attention, elle a le besoin constant d’être regardée mais son compagnon Willie dort et n’entend pas son appel au secours l.44 « WILLIE- Dors ». Celui-ci ne l’écoute pas et sa présence est presque subjective, comme le prouve les lignes 3 « tu n’entends pas », l.6 « tu ne réponds pas » et l.7 « tu ne parles pas », ici les sens sont suggérés : l’ouïe et la parole. Les liens entre les personnages sont rompus se qui laisse donc le personnage de Winnie dans la solitude la plus extrême. Winnie aire dans un paysage apocalyptique et semblable à un purgatoire comme le définit Karine Giebel dans son œuvre Purgatoire des innocents. Le paysage est définit comme : l.8 « un désert ». Winnie dans sa solitude en devient parfois soliloque, pour oublier sa solitude elle en vient à se parler à elle-même par exemple la présence de son prénom l.7 « Winnie ». Winnie utilise un discours direct, en employant le présent de l’indicatif pour la plupart des verbes ce qui renforce le discours, le « monologue ». Elle imagine son avenir, son désespoir qui est moindre à l’instant où se passe la scène. Elle exagère sa situation pour nous forcer à la plaindre.

Willie ne répond à aucune plainte de sa compagne, se qui ne fait que précipiter Winnie dans un gouffre d’inquiétude. Elle en vient même à imaginer le jour de la mort de Willie, le jour où elle sera seule au monde comme elle l’est actuellement : l.10 « si tu venais à mourir » ou encore « ou à t’en aller en m’abandonnant » même si elle se sent déjà abandonnée et seule face à elle-même. Cette peur de finir seule se traduit par une peur qui grandit en elle, la peur de mourir : l.10 « mourir » et l.16 « dernier soupir ». Elle prend le temps, elle insiste sur les mots et laisse des pauses : l.21 « un temps », l.38 « un temps », cette succession de didascalie nous donne un rythme ternaire. Elle enchaine les sourires : l.10 « sourire », elle essaye de trouver une issue à son malheur. Winnie ne sait pas véritablement de quoi elle parle, elle hésite sur la moindre de ces paroles ce qui peut nous transmettre une pensée comique, même si la situation jouée par le personne reste tragique. Winnie est réellement seule et abandonnée à ses sentiments.

Les personnages de cette scène instaurent eux même la notion pathétique, car le personnage de Winnie nous propose une vision pauvre, triste de la vie et nous dépeint la condition humaine absurde et incohérente.

Winnie nous oblige à réfléchir à la situation dans laquelle elle se trouve et elle nous fait nous questionner sur notre propre situation, elle joue avec nos sentiments et nos ressentis.

Winnie est un personnage désordonné et parfois comique. Elle passe du « coq à l’âne », elle change de sujet par exemple lorsqu’elle se met subitement à parler se son peigne et de sa coiffure : l.21 « Mes cheveux ! », l.21 « me suis-je coiffée ? » ou encore l.27 « pas trace de peigne ». Elle démontre sa faiblesse, elle s’effondre, imagine le pire et à une tendance négative : l.24 « ce n’est qu’humain », l.25 « que nature humaine », l.26 « que faiblesse humaine », l.27 « que faiblesse naturelle ». Mais elle a peine à surmonter son malheur et se remet aussitôt à chercher son peigne, sa brosse. Elle en vient à parler de Dieu, mais en parle de façon subjective et peu importante : l.38 « A Dieu et à moi » ou encore l.40 « A Dieu et à soi ». De plus les deux personnages jouent un rôle très important, même si Willie ne parle pas vraiment, il est présent sur la scène et est constamment évoqué dans les propos de Winnie qui ne cesse de parler de lui avec de nombreuses questions rhétoriques qui ne trouverons pas de réponses. La condition humaine est évoqué par le fait que Winnie pense déjà à la mort de son compagnon et n’imagine pas continuer sa vie sans lui, il est important à ses yeux et représente tout ce qu’elle a. C’est l’inquiétude qui grandit en chaque être humain qui vient au monde sans le demander et qui partira de ce monde sans l’avoir demandé, le fait que nous ne sommes finalement pas maîtres de notre destin et que nous sommes simplement des pions, nous avons peur de la mort et de ce qu’elle engendre, la douleur, la tristesse, la perte d’un être cher. Nous ne cessons de penser à la mort même si elle ne vient pas frapper à notre porte, nous invoquons son « nom », nous la faisons vivre. Dans le texte de Beckett, Winnie pense à la mort, à la tristesse et à la douleur qu’elle procure. La situation physique de Winnie illustre sa situation morale, elle est à moitié sous terre et ces sentiments nous traduisent un mal être chez elle. Nous ne pouvons rien faire si ce n’est nous questionner et attendre le jour où la mort frappera, c’est ce que fait Winnie.

Beckett grâce au personnage de Winnie nous pousse à la réflexion de notre condition humaine, il nous démontre l’aspect absurde et incohérent mais nous laisse en imprégnation.

Beckett dans cet extrait, nous prouve que le discours est parfois inutile, les actes en sont le reflet. Quelque fois il est vrai que le discours peut être nécessaire entre deux individus ou un groupe de personnes car certaines choses ne sont pas à garder pour soi. L’extérioration est indispensable même si nous apprenons depuis notre tendre enfance à intérioriser. Dans certaines situation comme celle de Winnie et Willie, le discours est impossible c’est pourquoi Winnie s’adonne à un monologue.

Parler n’est qu’une activité.

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