Corpus: La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation
Par Ramy • 13 Novembre 2018 • 1 009 Mots (5 Pages) • 570 Vues
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En effet, dans les textes de Zola et de Flaubert, le peuple est bruyant, déchaîné, éparpillé. Ce peuple est représenté par un personnage collectif « une masse grouillante » (l4) dans le texte 2 ou encore « masses noires » (l4). C’est un peuple animé, ambulant et instable et est traduite sous forme de comparaison dans le texte de Flaubert « comme un fleuve refoulé par une marée d’équinoxe […] sous une impulsion irrésistible » (l5-6), Zola utilise aussi la métaphore notamment dans ce passage : « La route, devenue torrent, roulait des flots vivants qui semblaient ne pas devoir s’épuiser » (l3). La foule chante également l’hymne national qui prend plus tard une ampleur démesurée chez Zola : « la grande voix de cette tempête humaine » (l5), le « rugissement populaire » (l20).
Bien que ces deux textes critiquent le peuple, ils diffèrent par ailleurs. Chez Flaubert, le peuple est ensuite dénigré, puisqu’à partir de la ligne 25, la situation devient incontrôlable et dangereuse comme le souligne l’énumération : « … et le peuple, moins par vengeance que pour affirmer sa possession, brisa, lacéra les glaces et les rideaux, les lustres […]jusqu’à des corbeilles de tapisseries. » qui montre la violence absurde et démesurée du peuple. Ensuite, le peuple n’est désigné que par « canaille » (l29) qui s’approprie des biens, des attributs du pouvoir « des chapeaux à plumes d’autruche » (l31) ou encore « des rubans de la Légion d’honneur firent des ceintures aux prostituées » (l32). Le peuple perd tout son pouvoir unitaire et « chacun satisfaisait son caprice » (l32). Les dernières lignes de l’extrait se transforment donc en parodie grotesque et absurde de la victoire du peuple. Hussonet, l’ami de Fréderic, ne manque pas de remarquer cela et de partager ses pensées, notamment lorsqu’il dit : « Les héros ne sentent pas bon ! » (l12)
Chez Zola, au contraire, le peuple est magnifié et le registre épique est dominant. À travers les yeux du témoin (qui voit la scène), ce qu’il voit est un spectacle impressionnant : « Rien de plus terriblement grandiose que l’irruption de ces quelques milliers d’hommes dans la paix morte et glacée de l’horizon. » (L1-2) comme le souligne cet oxymore. La nature est ensuite personnifiée pour montrer le pouvoir que cette foule a et qui attire tout afin d’adhérer à son combat et l’accompagne : elle est tout d’abord « endormie » (l8), puis elle rejoint la foule « […] des rochers lointains, des pièces de terre labourées, des prairies, des bouquets d'arbres, des moindres broussailles, semblèrent sortir des voix humaines » (l13).
Ce sont donc trois visions assez différentes du peuple que nous offrent ces trois auteurs témoins du soulèvement des peuples de leur siècle. Gavroche permet une vision très optimiste, il est animé par l’enthousiasme et a foi en le changement. La vision de Zola est admirative et glorifiante, où la révolte du peuple entraîne tout autour d’elle. Mais Flaubert peint une image du peuple dénigrante et péjorative, une populace débraillée ne semblant pas digne
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