Avertissements et provocations de Dom Juan au Ciel
Par Plum05 • 14 Juin 2018 • 1 824 Mots (8 Pages) • 1 026 Vues
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Il va confirmer lui-même cet athéisme dans la scène 1 de l’acte III lorsque Sganarelle lui demande « Qu’est-ce donc que vous croyez ? », sa réponse est totalement matérialiste : « je crois que deux et deux font quatre, Sganarelle, et que quatre et quatre font huit ». Il ne croit qu’en la science. Et en l’arithmétique. Egalement au moment où Sganarelle le questionne sur ce qu’il pense de la religion dans la scène 1 de l’acte II, il répond par des réponses lapidaires telles que « oui, oui », « ah, ah, ah » qui peuvent traduire une indifférence totale. Même lorsque des évènements spectaculaires et surnaturels se produisent, par exemple lorsque la statue du commandeur bouge dans la scène 5 de l’acte III, il va chercher à trouver des explications rationnelles pour prouver que tout cela était faux : « nous pouvons avoir été trompés par un faux jour, ou surpris de quelconque vapeur qui nous ait troublé la vue »
Malgré le fait que Dom Juan soit dépeint comme une personne athée, on remarque qu’il a un côté impie.
On peut dire de Dom Juan qu’il est impie. En effet, il ne cesse de décrédibiliser la religion par ces paroles. En réponse aux accusations de Sganarelle il dira dans la scène 4 de l’acte V : « Va, va, le Ciel n’est pas si exact que tu penses ; et si toutes les fois que les hommes… ». Le blasphème ne le dérange pas il provoque une dévalorisation de Dieu en détournant la formule « par l’amour de Dieu » en « par l’amour de l’humanité ».
En outre, il n’hésite pas provoquer le Ciel à maintes reprises et méprise la religion. La scène du pauvre, la scène 2 de l’acte III, montre jusqu’où va la moquerie de Dom Juan, il va pousser le pauvre au blasphème. Il méprise totalement l’efficacité de la prière et Dieu. Le libertin cherche les foudres du Ciel : il se marie avec Done Elvire qu’il sort du couvent puis il va séduire d’autres femmes. Il a « [forcé], dans sa passion, l’obstacle sacré d’un convent, pour mettre Done Elvire en sa puissance ».
Le caractère impie nous amène au fait que Don Juan semble mener un combat contre Dieu.
Ce combat contre Dieu est montré tout d’abord par son assurance extrême, il se met à égal de lui pour le combattre. Dans le scène 8 de l’acte IV, Dom Juan affirme « allons voir, et montrons que rien ne me saurait ébranler » Il semble qu’il ne faillit pas, jusqu’au bout il ne semble montrer de signes de faiblesse ; lorsque, dans la scène 6 de l’acte V, la statue lui demande sa main il répond « la voilà » sans poser de questions. Dom Juan semble même carrément borné et orgueilleux quand il dit : « Non, non, il ne sera pas dit, quoi qu’il arrive que je sois capable de me repentir » dans la scène 5 de l’acte V.
Cependant, on ne combat pas avec quelqu’un dont on ne croit pas l’existence. Alors il n’est peut-être pas convaincu de l’inexistence de Dieu mais semble renier cette idée jusqu’à la fin ; dans la scène 5 de l’acte V lors de l’apparition du spectre, son énumération « spectre, fantôme, ou diable, » exclue Dieu. Sa dernière réplique dévoile toujours un peu plus son caractère qui consiste en trouver des raisons scientifiques pour tout expliquer, il décrit comment il se sent tel un rapport scientifique « un feu invisible me brule, [..] et tout mon corps devient un brasier ardent ». Ce nom brasier ardent peut ramener à l’enfer. Dom Juan a tenté de lutter à égale contre Dieu mais à la fin il est mort, enseveli dans l’abîme. S’il cherchait à savoir si Dieu existait réellement il a eu sa réponse en même temps que sa mort.
Dom Juan est un personnage très complexe qu’on peut analyser de différentes façons. A premier abord, il semble athée convaincu, mais en réalité derrière son côté impie on remarque qu’il y a une lutte contre Dieu qui nous montre qu’il est en plein doute, il cherche à attirer l’attention du Ciel sur lui afin de savoir si Dieu existe. De cette manière, Don Juan serait plutôt impie qu’athée.
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