Art de yasmina Réza
Par Matt • 14 Janvier 2018 • 1 515 Mots (7 Pages) • 904 Vues
...
(l 1354) l’idée de l’enseignement et de l’éducation se poursuit. Marc semble se placer comme un père par rapport à Serge « Je t’ai laissé dériver »
(l 1373), comme un père laisserai dériver son enfant lorsqu’il n’est pas assez présent « j’ai été absent » (l 1366). Cette absence l’a empêché d’exercer ce contrôle paternel sur la fréquentation de Serge « Tu t’es mis à fréquenter » (l 1366). Marc prend ensuite une autre forme de supériorité. Par le terme « houlette » (l 1377,) Serge discerne la supériorité de Marc mais cette fois ci, elle s’exprime par une relation de maître à animal. Marc serait alors le berger et Serge le mouton. Le caractère possessif de Marc est évoqué par Serge à la ligne 1378 mais même s’il est contesté par ce dernier, Marc se contredit avec les termes « surveiller » (l 1380) et « échappent »
(l 1381) qu’on attribue au animaux. La dernière forme de supériorité s’apparente à celle d’un dieu. En effet le terme « façonner » (l 1394), évoque la création d’une « créature » (l 1395)à la manière d’un dieu. On remarque tout au long de l’extrait que les termes utilisés montrent une réelle progression, évolution, du lien entre Marc est Serge. La relation de supériorité de Marc est de plus en plus importante. Marc est possessif « je hais cette autonomie » (l 1334). Marc se plaint de l’autonomie que Serge à acquis « sur le tard ». Serge n’apprécie d’ailleurs pas cette remarque et ironise à la ligne 1338. Marc est aussi très égocentrique puisqu’il ne voit les choses que pour lui-même : « Qu’est ce qu’il sont ?!... En dehors de l’espoir que je place en eux ?... » (l 1391). On remarque la présence de cet égocentrisme par les pronoms personnels « Je » « m’ » « moi », très insister dans les propos de Marc, tout au long de l’extrait.
Pour Serge, nous comprenons de même, à travers les reproches de Marc, qu’il s’est servit de celui-ci : « j’étais ton alibi » (l 1330) pour éviter des contraintes déplaisantes. Serge ne manque pas d’un certain snobisme. Il cherche à se faire valoir par l’achat d’un tableau « à la mode » (d’un grand peintre) par la fréquentation d’une catégorie sociale de « haut de gamme »
(l 1367) (riche). Serge a à sa manière une position dominante vis-à-vis de Marc. Il a trouvé sa supériorité dans la culture artistique, pour laquelle Marc n’éprouvera jamais aucun intérêt. Serge essaye de paraitre cultivé, mais sa connaissance en art est en fait superficielle. Cependant elle demeurera toujours plus profonde que celle de Marc. Serge utilise plutôt l’ironie, contrairement à Marc qui reste franche et rude dans ses propos. Finalement les deux personnages essaient de dominer mais ils utilisent des procédés différents pour y parvenir, tandis que le troisième personnage Yvan, qui n’intervient quasiment pas dans l’extrait, se tient²² à l’écart du conflit et joue un rôle de médiateur et de tiers partis.
Ces traits de caractères balaient les non-dits. En réalité Marc se trompe pour l’Antrios : il sent que Serge échappe à son contrôle et il ne supporte pas qu’il puisse se libérer de son emprise. Marc reproche enfaite à Serge d’avoir acheté le tableau sans l’avoir consulté. Quand à Serge, l’achat de l’Antrios est surtout un moyen de se libéré de l’influence de Marc : « j’ignorais que j’étais à ce point en ta possession… » (l 1378). L’Antrios ne gène Marc que parce qu’il donne un moyen à Serge de prendre son « autonomie ». Le tableau à bien permit de mettre en lumière les non-dits.
L’Antrios a donc été un élément déclencheur. Le bilan révélateur mené par Marc et serge met en évidence que leur amitié reposait à l’origine sur des bases fragiles et qu’elle était vouée à l’échec.
Cette scène qui pourrait être pathétique reste cependant comique entre deux adultes « risibles » selon les propos d’Yvan.
Est-pour autant une rupture définitive ? Yvan, éternel médiateur, permettra-t-il aux trois amis de trouver le chemin de la réconciliation grâce au rire libérateur ?
...