Argumentation du chapitre 19 de Candide de Voltaire

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le présent de vérité générale.

Nous venons de voir que Voltaire utilise le rire pour dénoncer l’esclavage, ce procédé est typique de l’argumentation indirecte. On peut le comparer avec la Fontaine qui fait recours à un registre satirique dans ses fables. Nous allons voir par la suite que Voltaire utilise aussi un registre pathétique pour énoncer des critiques contre l’esclavage.

Voltaire utilise un registre pathétique pour critiquer l’esclavage. En effet, il utilise le mot “horrible” qui est répété dans les lignes 4 et 16, tout en provoquant la compassion et pitié du lecteur. Le récit devient encore plus pathétique lorsqu’il fait intervenir la mère de l’esclave (l.9) “lorsque ma mère”. De plus, Voltaire montre que les esclaves sont mille fois plus malheureux que les animaux de compagnie (l.9) “les chiens , les singes et les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous”. De même, il existe une évolution dans la façon où Candide s’adresse à l’esclave: (l.1) “un nègre”, (l.2) “ce pauvre homme”, (l.3) “mon ami” et (l.20) “son nègre”. Cela montre la compassion et empathie que développe Candide au cours de sa rencontre avec l’esclave. Voltaire montre enfin la souffrance de Candide, (l.19) “il versait des larmes” et (l.20) “en pleurant”, ce qui émeut le lecteur.

Voltaire critique la société. D’une part, il critique les représentant de la religion chrétienne (les fétiches hollandais) en montrant les contradictions entre les valeurs qu’ils prêchent (l.14) “nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs” et leur façon d’agir. De même, la présence d’un champ lexical de l’église (l.3) "mon Dieu", (l.10) "bénis", (l.11) "seigneurs", (l.14) "Adam", confirme l’idée de la contradiction entre les fondements de la religion et les traitements des noirs.

D’autre part, Voltaire critique la société de consommation. En effet il cherche à faire réfléchir le lecteur sur son attitude de consommateur (l.6 à 9) “Quand nous travaillons aux sucreries...on nous coupe la main”, “on nous coupe la jambe”, “C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe”. Il dénonce leur passivité complice et leur rend responsable indirectement.

Il critique aussi les moyens qui sont employés au moment de recruter la main d’oeuvre, (l.9 à 12) “Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait: tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère”. Il critique ainsi la complicité de certaines ethnies africaines qui favorisent ce trafic.

Pour conclure, nous venons de voir que dans cet extrait de Candide, Voltaire utilise le rire pour critiquer et dénoncer l’esclavage, c’est une méthode qui s’utilise encore de nos jours grâce à son efficacité. Nous pouvons trouver ce moyen dans les caricatures de Je suis Charlie. Voltaire utilise aussi le registre pathétique pour émouvoir le lecteur et le faire réfléchir.