Candide | voltaire
Par Ninoka • 27 Avril 2018 • 1 861 Mots (8 Pages) • 767 Vues
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- ellipse temporelle l.17 "huit jours après" = pas de procès
2) L'autodafé représenté comme un spectacle
Les vêtements rituels sont désacralisés et décrits comme des déguisements carnavalesques.
- "tous deux revêtus de san-benito" l.18
- antiphrase l.19 "on orna leurs têtes de mitres de papier"
-> orner = positif
-> mitre = bonnets pointus, signe d'infamie
- description l.19-23 : mitres avec dessins inversés pour Candide et Pangloss = codification minutieuse mais ridicule car condamnations injustifiables
- hyperbole l.24-25 "sermon très pathétique" -> pathétique = déjà sens fort; visant à toucher les auditeurs (ici les spectateurs de l'autodafé) + sermon alors qu'Inquisition en tort de condamner ces victimes injustement
- l.25-26 "belle musique en faux bourdon" + "chantait" l.27
-> dans la même phrase que le sermon très pathétique = satire des rituels religieux + antithèse car d'un côté ton grave et solennel et de l'autre fête
3) de l'importance de l'ironie
Pathétique pour persuader le lecteur mais peu utilisé car effet de courte de durée;
tandis qu'ironie = effet de plus longue durée, qui vise l'intellect. rire + sourire = armes + efficaces que larmes: on se relève mal d'avoir été ridiculisé.
La satire par l'ironie -> arme pour dénoncer
-> argumentation indirecte
Conclusion partielle: Voltaire emploie maintes figures ironiques pour dénoncer notamment l'Inquisition et ses rituels absurdes en passant par le rire. Néanmoins, il emploie d'autres procédés pour critiquer l'Inquisition ainsi que la superstition et l'optimisme.
III. Les dénonciations de Voltaire
1) Critique véhémente de l'Inquisition: le fanatisme et l'intolérance
a) champ lexical du châtiment : « lier », « fessé (2 x) en cadence », « brûlés », « brûlées à petit feu ».
b) champ lexical de la religion ou des rites : « auto-da-fé », « procession », « sermon », « musique en faux-bourdon », « prêché », « absous », « béni », + vêtements « Mitre », « san benito ».
c) champ lexical de la sorcellerie ou de l’hérésie : « Diable » (2 x), « flammes » (2 x), « griffes », « queue »
- arbitraire des arrestations (cf I.) -> basées sur différences culturelles (Biscayen = du pays basque) et religieuses (judaïsme)
- accumulation l.32-33 = retour sur l'horreur de la situation de Candide. Voltaire revient sur ce qu'a vécu le personnage principal car les exécutions avaient été balayées au § précédent
- l.43-44: accumulation de termes religieux + ironique car il est pardonné de tout ses pêchés et a fait "acte de foi" en subissant la torture de la flagellation
- "fessé" = comme pour un enfant, rappel que Candide est très jeune, ce pour quoi on le punit moins sévèrement que les autres condamnés en ne lui donnant qu'une fessée
- "On" pour parler de l'Inquisition dans 2è § = foule sans visage
2) La superstition
champ lexical de la catastrophe : « Tremblement de terre », « détruit », « ruine totale », « la terre trembla », « fracas épouvantable »
-> pour éviter que cette catastrophe ne se reproduise, les "sages du pays" organisent "un bel autodafé", pensant qu'en quittant la vie aux coquins, Dieu les épargnerait.
-> "En conséquence" l.9 = faux lien de cause à effet: ici on décide d'organiser un autodafé donc on trouve des coupables alors que normalement c'est le contraire (si on a des coupables, on prépare un autodafé) -> Faux rapport de cause à effet -> entre le tremblement de terre et les motifs d’accusation des victimes. -> Illogisme soulignant l’absurdité des prétextes de l’Inquisition.
- l.30-31: "Le même jour, la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable." -> inefficacité de l'autodafé; Voltaire avec cette phrase insiste sur l'absurdité de cette décision, prouvant qu'il n'y avait de cause et d'effet entre les 2 actions.
3) L'optimisme de Candide
- Peur et faiblesse de Candide. Accumulation permettant de remettre en cause le « tout est au mieux » l.32-33
- dernier § : interrogations de Candide rapportées au discours direct (l.33-42)
- répétition de la même structure "ô [mon cher]" l. 36, 38-39, 40-41 = emphase
=> Candide doute de plus en plus du meilleur des mondes et son maître en la matière, Pangloss, vient d'être pendu sous ses yeux.
Conclusion partielle: Voltaire a une écriture très travaillée puisqu'elle permet de récuser divers points tangents au siècle des Lumières.
Conclusion: Dans le chapitre 6, Voltaire faire une critique virulente de l'Inquisition notamment par le biais de l'ironie. Dans une moindre mesure, il dénonce également les superstitions et revient sur l'Optimisme de Leibniz, théorie de plus en plus ébranlée dans l'esprit de Candide. Encore une fois, il passe par le biais d'une argumentation directe. Nous pouvons donc considérer Voltaire comme maître dans l'art de la mise en scène puisqu'il réussit à créer un parfait mélange entre la narration et la satire en faisant assister le lecteur au spectacle de la ridiculisation de l'Inquisition. A la fin du chapitre 6, alors que Candide a vu mourir son maître et ami Pangloss et s'est fait lui-même "fessé en cadence", alors qu'il souffre le martyr,
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