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Analyse, scène 3, acte II, Ruy Blas

Par   •  10 Octobre 2018  •  1 324 Mots (6 Pages)  •  1 127 Vues

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Notons, pout terminer sur ce point que, l’importance qu’Hugo accorde au langage des objets, peut aussi traduire la rigidité des rapports humains à la cour d’Espagne au XVIIème siècle. Les objets deviendraient ainsi les symboles d’un monde figé, réifié.

C- Enfin, une certaine ironie s’affirme dans cette scène

L’ironie est essentiellement prise en charge par Casilda, le seul élément jeune de cette cour, avec la reine elle-même.

L’ironie se traduit, notamment, par des antiphrases que l’on retrouve dans certains commentaires en aparté. Nous pouvons, ainsi, citer au vers 816 l’expression « Voyons le billet doux » ou encore « Il a tué six loups comme cela vous monte/ L’imagination ! » aux vers 818 à 820, qui provoquent le sourire grinçant du lecteur.

Transition : Mais au-delà de faire la satire de la Cour et du pouvoir royale, Victor Hugo s’applique à rendre cette rencontre amoureuse la plus émouvante possible, en faisant appel à tout son talent.

II) Une scène d’une rare émotion

A- Grande maîtrise du langage théâtral au service de l’émotion

La spécificité du langage théâtral permet de rendre l’émotion particulièrement palpable, et cela grâce à des plusieurs éléments propres au théâtre.

L’intensité émotionnelle de cette scène est, tout d’abord, accentuer par la virtuosité de la versification. Hugo innove, ici, l’art nouveau du « vers brisé », ils sont nombreux dans le texte et se multiplie à mesure que l’émotion s’installe. Les vers brisés permettent d’amplifier l’émotion dans la mesure où il entraîne une accélération du rythme et du débit de paroles. De surcroît, la répartition d’un même vers sur plusieurs répliques permet de brouiller les repères des lecteurs, et surtout des spectateurs, qui ne sont plus capable de retrouver les 12 syllabes de l’alexandrin : ils sont rendus plus sensibles au trouble émotionnel. Citons, par exemple la réplique « Bien je veux lui parler…Monsieur…Elle me voit ! » qui s’étend sur 3 vers.

L’espace théâtral, aussi, permet d’accentuer l’émotion. Cela s’illustre, ici, parfaitement avec Ruy Blas. L’avancée progressive de celui-ci vers la Reine, sur la scene, matérialise symboliquement la montée en puissance de l’émotion et du stress qu’il peut ressentir.

Le langage du corps permet également de traduire l’émotion. Les didascalies sont très précises à ce sujet : « tressaillant », « il hésite un moment », « dont le regard reste fixé sur Ruy Blas »…

Enfin, le langage des objets, unique au théâtre, permet de renforcer l’émotion. Ici, la lettre, le fauteuil, le flacon, la dentelle se substitue presque au langage oral.

B- Une puissance dramatique au service de l’émotion

La puissance dramatique est, tout d’abord, lié à la mise en scène habile d’une reconnaissance amoureuse progressive. Hugo créer une certaine tension grâce à une gradation dans l’expression du sentiment amoureux. Cette gradation se ressent notamment dans les apartés où l’on passe du registre pathétique entre les vers 855 et 860 : « chancelant », « s’appuie sur le bras d’un fauteuil », se soutenant à peine » au registre lyrique des vers 861 à 865 « éperdu ».

L’émotion générée est renforcée par la juxtaposition entre deux espaces contradictoires : l’espace publique de la Cour froid, formalisé et soumis à l’étiquette et l’espace intime des apartés où les sentiments ne sont pas feint, Soulignons que seul le théâtre autorise cet effet.

Enfin, la puissance dramatique s’impose par un jeu de regards intense. Le champ lexical de la vue est, par conséquent, omniprésent : « yeux », « voit », « regard ».

Conclusion :

Il apparait donc que Victor Hugo réussit fort bien, dans cette scène, à conjuguer discours satirique et scène d’amour émotionnelle. D’un côté, il se plait à dénoncer la décadence du pouvoir politique, et le caractère rétrograde du système de Cour grâce à sa verve satirique. D’un autre côté, il se sert de la spécifié du langage théâtrale et de la puissance dramatique pour rendre sa rencontre amoureuse la plus intense possible.

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