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Analyse Le fou et la vénus, Baudelaire

Par   •  24 Août 2018  •  1 320 Mots (6 Pages)  •  857 Vues

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→ « l’œil », « des yeux », « ses yeux », « regarde », « parfums »

→ Particularités de l’ouïe : « aucun bruit », « silencieuse », « ses yeux disent ». Présente par les mots du texte, elle est cependant absente durant tout le poème, et renforce cette impression d'être en face d'un tableau, puisque même les supplications du bouffon passe par son regard.

De plus, absence de mouvement : « les eaux elles-mêmes sont endormies » + statue immobile et sans réaction

b) Une femme divinisée et inaccessible

Le bouffon est en posture de prière devant la statue, représentation de Vénus. « Aux pieds d'une colossale Vénus », « ayez pitié », demande la miséricorde de la divinité. Évocation d'une prière païenne comme dans les temples romains de l'Antiquité.

Champ lexical de la divinité : « Vénus », « Déesse » (2 fois et toujours avec une majuscule, marquant le respect), « beauté » métonymie symbolisant la perfection de la déesse et de la statue, répétition de « immortelle », caractéristique divine par excellence.

Cette statue de Vénus est une allégorie, une représentation de la femme. Cette femme baudelairienne apparaît comme impressionnante « colossale », écrasant l'homme « aux pieds », insensible aux désirs des hommes « implacable ». Sa principale et presque unique qualité est sa « beauté »

c) La solitude du poète

L'autre figure du poème est « le fou » > contraste saisissant avec la déesse.

C'est un être humain à part entière : « un être affligé », il provoque la pitié « tout ramassé contre le piédestal ». Son apparence tranche avec la beauté de la déesse « affublé d'un costume éclatant et ridicule, coiffé de cornes et de sonnettes ».

Il exprime ensuite sa détresse, et se sent exclu du genre humain par sa solitude « Je suis le dernier et le plus solitaire des humains ».

Cette apparition fantastique, surréaliste est un double de Baudelaire. Sa condition de poète le laisse seul, il écrit pour distraire les autres « chargés de faire rire les rois », il connaît la beauté mais ne peut l'approcher « je suis fait moi aussi pour comprendre et sentir... »

Enfin, l'évocation du spleen nous fournit un dernier indice « Le Remord ou l'Ennui » (insistance avec les majuscules), et « ma tristesse et mon délire » qui sont ceux du poète.

CONCLUSION

Ce texte en prose revêt un caractère poétique tout d'abord par son écriture qui emprunte des procédés poétiques comme les images, le découpage en strophe et une structure symétrique. Le thème traditionnel de l'amour y participe. Enfin, les registres lyrique et pathétique émeuvent le lecteur.

Cette recherche esthétique s'exprime grâce aux sens et à une peinture du parc, qui sert de décor à une description habituelle de la femme inaccessible et belle chez Baudelaire, et à l'irruption du spleen à travers le triste personnage du bouffon.

Ce poème utilise évidemment les correspondances. A la nature belle et désirable correspond la Vénus, la femme ; au poète correspond le bouffon, et le point de vue du spectateur devient à la fin celui de l'acteur de la scène. La poète et le bouffon ne font qu'un, leur capacité à se faire aimer des femmes, leur condition d'amuseur de puissants se ressemblent. Derrière le bouffon, Baudelaire qui nous fait part de sa détresse sentimentale.

La description ridicule et pathétique du bouffon, représentation de l'auteur, nous ramène comme les thèmes du texte au recueil des Fleurs du mal.

En effet, dans « l'Albatros », nous étions déjà face à une métaphore du poète, qui devenait ridicule une fois descendu du ciel, une fois réintégré dans la société des hommes, sorti de ses rêveries, comme ce triste bouffon qui fait rire les autres, mais pleure seul.

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