Écriture longue. Parcours d'un migrant
Par Orhan • 12 Novembre 2018 • 1 190 Mots (5 Pages) • 507 Vues
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20 août 1942. (10e jour)
Ce long périple est derrière nous, on est enfin en Turquie. Une fois arriver dans le pays, à Istanbul, des cousins à mon père nous rapatrient à Yozgat dans la ville natal de mon grand-père. En arrivant là-bas, mes parents emmenèrent directement Songul chez le médecin pour qu’elle se fasse soigner, car la route l’avait énormément rendu faible.
J’avais un mauvais pressentiment, comme s’il allait lui arriver quelque chose de grave. Mes pressentiments étaient pour la plupart toujours bon. Malgré son état de santé, ma petite sœur était toujours la même, la petite fille souriante, qui essaye de toujours faire des blagues pas toujours drôles. Je crois qu’elle le savait elle aussi qui ne lui restait pas beaucoup de temps à vivre, mais elle le montrait pas forcément. Le verdict du docteur tomba, et ma sœur avait attrapé une maladie pulmonaire, c’est ça qui l’avait affaiblie chaque jour depuis le début. Il ne lui restait qu’une semaine à vivre, une semaine qu’elle voulait absolument profiter à fond.
28 août 1942. (1 semaine et un jour après l’arrivée en Turquie)
Je n’ai pas écrit cette semaine, je préférai passer du temps avec ma famille loin des problèmes. Songul s’est envolée y’a deux jours pour rejoindre les anges, au paradis. Sa maladie l’a emportée, cette semaine restera marquée toute ma vie en mémoire, j’ai tellement passé de bons moments avec elle, on peut dire qu’elle a eu une mort plutôt belle. Au moment de l’enterrer, ce fut un déchirement au cœur, comme si une partie de moi s’enterrait avec elle, comment vivre sans elle ? Qui allait jouer maintenant avec moi ? Qui allait m’embêter dorénavant ? Avec qui j’allais rigoler à ne plus s’en arrêter ? Ma vie s’est envolée avec elle. Même loin de ce pays, la guerre continue à tuer des gens innocents. Sa mort eu un impact misérable sur ma famille, mes parents ne cessaient plus de la pleurer, personne n’a aucune motivation, c’est comme si l’espoir de cette famille venait de partir. Comment reconstruire une vie de famille sans elle ? J’avais trop de peine pour penser à cela.
Je penserai toujours à toi ma petite étoile. Je t’aime plus que le riz et les petits pois.
28 août 1943. (Un an après le drame)
Je reviens enfin écrire après un an, ma vie a beaucoup changé depuis. Je vis toujours en Turquie, au même endroit à Yozgat. La vie ici est plutôt bien, avec mes parents on s’y fait. Mes parents vont mieux, ils se disent que ma sœur n’aurait pas voulu autant de pleurs et de tristesse, elle, qui rigolait tout le temps. Il reconstruise leur vie, comme mon grand- père l’avait fait, quant à lui en Allemagne. Mes parents ont trouvé un travail, mon père comme maçon et ma mère comme couturière, moi je vais à l’école. J’ai des nouveaux amis Kemal et Ali, qui eux me font beaucoup rire. On arrive à s’en sortir et j’espère encore pour longtemps.
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