Socialisme et communisme de 1945 à nos jours
Par Orhan • 25 Novembre 2018 • 1 299 Mots (6 Pages) • 509 Vues
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que ne le dit le régime. Si le niveau de vie des Allemands de l’Est augmente, il reste de très loin inférieur à celui des habitants de la RFA. L’annonce de la perestroïka par le dirigeant soviétique Gorbatchev, en 1985 est très mal accueillie en RDA. Erich Honecker est hostile aux réformes économiques qui risquent de déstabiliser le régime. Les événements de 1988-1989 montrent que l’ouverture démocratique est incompatible avec le maintien d’un régime communiste. Des milliers de réfugiés est-allemands fuient ce qui déstabilise le pouvoir. D’autre part, la transformation résolument réformiste du SPD lui permet d’être associé au pouvoir en coalition avec la CDU en 1966: Willy Brandt est alors vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères. Mais ce positionnement politique suscite la contestation d’une partie des jeunes. La contestation universitaire, née à Berlin-Ouest en 1967, gagne toutes les universités allemandes, mais ne débouche pas sur un mouvement de masse. Aux élections de 1969, la stratégie réformiste est validée par la victoire électorale du SPD. Pour la première fois depuis 1949, un socialiste devient chancelier. Deux chanceliers se succèdent au pouvoir: Willy Brandt (1969-1974) et Helmut Schmidt (1974-1982). Ils mènent des réformes importantes: extension de la cogestion à toutes les entreprises de plus de 2000 salariés, augmentation de la protection sociale, libéralisation du droit, lois de protection de l’environnement. Mais les années 1970 sont aussi marquées par la montée du terrorisme d’extrême gauche avec la RAF qui prône la violence contre le capitalisme. Les socialistes adoptent donc une législation très ferme pour démanteler ces groupes terroristes. En 1982, une nouvelle coalition formée de la CDU et des libéraux arrive au pouvoir Helmut Kohl est chancelier. Ce sont de longues années d’opposition pour le SPD qui hésite un temps face à la réunification et recule fortement aux élections, notamment dans les régions de l’ancienne RDA.
La réunification en 1990 provoque l’effacement des communistes: le SED, devenu Parti du socialisme démocratique (PDS) conserve une certaine influence dans les anciens Lander d’Allemagne de l’Est. Cependant, le SPD doit s’adapter à un nouveau contexte économique et social: le poids et le coût de la réunification, la construction européenne, la tertiarisation continue de la population active allemande, la montée du chômage et les nouvelles contraintes liées à la mondialisation. Alors qu’Erich Honecker semblait tenir fermement les rênes de son pays, le régime s’écroule à l’automne 1989. Une visite de Gorbatchev, en octobre 1989, stimule l’opposition et un mouvement populaire aboutit à la chute d’Honecker. L’ouverture, le 9 novembre, de la frontière entre la RFA et la RDA, puis la destruction du mur de Berlin, entraînent la soudaine débâcle du communisme est-allemand qui semblait le plus solide d’Europe de l’Est. Les élections libres de mars 1990 enregistrent sa défaite indiscutable. En 1998, le SPD, dirigé par le chancelier social-démocrate Schröder, allié aux Verts, remporte les élections. Il lance une nouvelle stratégie: le "Neue Mitte", une politique économique ouvertement libérale et fait voter des lois écologiques importantes, mais il est confronté, comme beaucoup de socialistes européens, à la nécessité de lutter contre le chômage et les effets de la mondialisation. Il adopte alors des mesures pour libéraliser le marché du travail et diminue les dépenses sociales de l’Etat en 2003, cette série de réformes est baptisée "Agenda 2010" (ou lois de "Hartz"). Ces réformes sont critiquées par les Verts et la Gauche allemande. Il perd ainsi le soutien de son électorat et se retire du pouvoir en 2005. Un nouveau parti émerge à gauche en 2007, Die Linke, rassemblant déçus du SPD et anciens communistes qui concurrence le SPD, notamment dans l’ancienne RDA. Ce parti est dirigé par Oskar Lafontaine, il dénonce le capitalisme libéral, la financiarisation de l’économie et la
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