Le contient américain : entre tensions et intégrations régionales
Par Plum05 • 13 Mai 2018 • 2 499 Mots (10 Pages) • 481 Vues
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A/ L’impérialisme états-unien : 1er source de tensions dans le continent
- Les États-Unis est le premier pays a avoir achevé sa construction et le plus puissant du continent. Sa domination s'est vite affirmée sur l'ensemble du continent.
- En 1823, le président Monroe énonce sa doctrine : l'ensemble du continent (et pas seulement les États-Unis) est indépendant de l'Europe. Suite à cela, les États-Unis développent un impérialisme sur la région : annexion des îles du Pacifique au détriment de l'Espagne en 1898, domination de Cuba, achat de l'Alaska.
- Ces premiers pas de l'Empire étasunien sont confirmés par la politique assumée du big stick (gros bâton) de Theodore Roosevelt (26e président des États-Unis, de 1901 à 1909) : la domination ne peut être contestée. Après la construction du canal de Panama (resté américain jusqu'en 1999), les États-Unis n'hésitent pas à intervenir militairement.
- Pendant la guerre froide, l'impérialisme est galvanisé : l'Amérique devient le backyard (le jardin) des États-Unis qui assurent leur domination par l'installation de régimes autoritaires en Amérique latine.
- La démocratie revient en Amérique latine après la guerre froide. L'intervention américaine se concentre sur la lutte contre le trafic de drogue et le terrorisme.
- Des tensions issues de la guerre froide demeurent avec Cuba qui est sous blocus américain mais des négociations ont commencé en 2014 entre les États-Unis et Cuba.
- Cet impérialisme est à l'origine de nombreuses contestations, dont la plus structurée est celle de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA). Regroupant 11 pays, cette alliance a pour but de promouvoir l'intégration des pays d'Amérique latine et des Caraïbes sur des principes de solidarité, de complémentarité et de justice, en dehors de l'influence des États-Unis.
- De profonds sentiments "antiyankee" existent parmi les peuples d'Amérique latine.
B/ Amérique du Sud : tensions intra-étatiques
Il existe différentes tensions entre plusieurs États d'Amérique latine :
- Les différends frontaliers entre le Pérou et l'Equateur et entre l'Argentine et le Chili ont trouvé récemment des solutions.
- Il existe aussi des oppositions idéologiques entre le Venezuela et la Colombie.
- Il existe toujours un différend entre la Bolivie et le Chili concernant l'accès à la mer de la Bolivie perdue au XIXe siècle. En 2014, le Chili a affirmé que l'accès à la mer pour la Bolivie était "fermé à jamais".
- Des tensions persistent au sujet de la délimitation des ZEE entre la Colombie, le Venezuela et des pays d'Amérique centrale, notamment à cause de la présence de gisements de pétrole offshore.
- Le Mexique, pays émergent, se veut le pays charnière entre les deux Amériques et se positionne aussi en concurrent régional du Brésil.
Cependant, il convient de nuancer ces tensions. En effet, la dernière guerre dans le continent Sud-américain date de 1995 et la région est celle qui investit le moins dans les dépenses militaires au monde.
C/ Des tensions endogènes
À l'intérieur des États, on observe de nombreux facteurs de déstabilisation politique :
- Des guérillas d'inspiration marxiste constituent des facteurs de tensions. Cependant, elles sont désormais plus faibles que dans les années 1990. Au Mexique, le mouvement du sous-commandant Marcos n'est plus actif. En Colombie, les FARC (très actives dans le trafic de drogue) négocient avec le gouvernement et ont annoncé en décembre 2014 un "cessez-le-feu unilatéral définitif".
- La question des populations amérindiennes est un problème récurrent. En Bolivie, le président Évo Morales est le premier président amérindien. Dans ce pays, la lutte des Indiens se mêle avec la question sociale. En effet, les Amérindiens sont les populations les plus pauvres du pays. Les réformes du président (nationalisation du gaz, réformes économiques et sociales progressistes, etc.) ont provoqué de violentes oppositions de la part de la minorité descendant des Européens qui possède la plus grande partie des richesses du pays. Au Canada et au Brésil, des mouvements amérindiens pacifistes luttent pour la défense de leur droit.
- Le crime organisé est présent dans de nombreux pays. Au Mexique, le pays est confronté à une violence très importante. Le bassin caraïbe est l'une des zones les plus meurtrières au monde.
- Les principaux problèmes internes auxquels sont confrontés les pays du continent sont les inégalités sociales. Le continent est le plus inégalitaire au monde. Dans les villes, les quartiers pauvres (ghettos aux États-Unis, favelas au Brésil, etc.) côtoient des quartiers aisés et ils constituent des zones où la violence s'exprime régulièrement
Bilan du grand II et transition : Ainsi l’impérialisme des Etats-Unis mais également les rivalités interétatiques du Sud et les problèmes endogènes des Etats contribuent à une ambiance morose au sein du continent américain. Néanmoins on assiste depuis peu à une intégration régionale progressive dans le domaine économique bien qu’elle reste relative.
III. La question de l’intégration régionale encore balbutiante
A/Augmentation des flux intracontinentaux
En dépit de ces nombreuses divisions qui affectent le continent américain, les échanges entre ses différentes composantes n'ont jamais été aussi nombreux. Les flux matériels se composent pour l'essentiel de matières premières, notamment issues de l'agriculture, qui circulent entre le sud et le nord du continent. Inversement, les produits manufacturés sont plutôt produits dans les pays d'Amérique du Nord et exportés vers ceux du Sud. Les flux financiers sont évidemment largement dominés par les États-Unis, qui sont de très loin le premier investisseur dans la région. Ces flux transitent par l'intermédiaire de nombreuses FTN déployées sur tout le continent. Les flux migratoires sont pour leur part – sans grande surprise – orientés
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