La piraterie maritime : un enjeu géostratégique
Par Stella0400 • 21 Juin 2018 • 1 314 Mots (6 Pages) • 669 Vues
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300 navires par jour, dont 25 pétroliers. Ainsi, chaque année, 500 milliards de dollars y transitent, de quoi attiser les tentations.
De plus, nous pouvons observer que la piraterie n’entrave pas seulement l’économie des pays les plus puissants, mais ce phénomène à aussi un impact régional. En effet, d’autres pays subissent des dommages collatéraux dans la mesure où leur économie dépend du trafic maritime... C’est par exemple le cas des Seychelles dont la multiplication des attaques de pirates dans la zone du canal du Mozambique à provoqué la baisse de 40 % de l’activité des ports, de 30% la vente de carburant et de 10 % les revenus issus du tourisme.
Par ailleurs, il faut savoir que pour éviter de se faire pirater, les États sont obligés de faire escorter certains de leurs cargos, qui passent des zones à risques, tel que sur les côtes somaliennes, par leur marine nationale.
Ainsi, nous avons pu voir que en s’attaquant au transport maritime, vital pour l’approvisionnement d’un grand nombre de pays en matières premiers énergétiques et agricoles, la piraterie représente une véritable entrave à la mondialisation. Mais ce phénomène semble pour autant constituer une sorte d’issue pour les pays exclus de la mondialisation.
Dans un second temps, nous pouvons remarquer que la piraterie est une issue pour les pays en marge de la mondialisation. En effet, la piraterie maritime est un produit de la fracture Nord/Sud. Les population pauvres et certains pays en mal développement voient dans l’interception des flux commerciaux qui transitent au large de leur côtes un moyen de pallier leur difficultés économiques. Effectivement, dans l’article de l’ Institut de recherche stratégique de l’École militaire, nous pouvons constater que les pirates somaliens justifient leurs attaques par différents éléments. Tout d’abord, ils cherchent à riposter aux dégradations commises par les pays industrialisés, comme la pollution émanant des hydrocarbures, ou encore le déversement des déchets toxiques. De plus, ils cherchent à se venger de la mainmise étrangère sur les richesses naturelles de leurs régions, et notamment les richesses halieutiques. Et finalement ils justifient leurs actes par la désespoir. La piraterie est pour eux le seul moyen de s’assurer des revenues compensatoires...
Par ailleurs, nous avons pu constater que les pirates somaliens ne cachent pas que c’est à cause de leur pauvreté absolue qu’il sont obligés de commettre des actes de piratage. Or, au lieu de les aider à résoudre la source de leurs problèmes, c’est à dire la pauvreté, les pays industrialisés préfèrent combattre la piraterie. C’est ce que dénonce Chappatte dans sa caricature. Il y représente, en effet, la Somalie, avec toutes les caractéristiques des pays les moins avancés.
La mère et son enfant malingre renvoient à la pauvreté et aux famines récurrentes qui frappent ce pays. Les déchets qui s’accumulent sur le rivage illustrent le déversement de déchets toxiques, perpétrés au large de la Somalie mais aussi les défaillances de la gestion politique nationale. Ainsi, nous observons que les pays de Nord, et notamment l’Union Européenne et les États-Unis préfèrent participer à la lutte contre la piraterie dans le Golfe d’Aden que aider le pays à lutter contre la pauvreté. Cette caricature met donc bien en avant la fracture Nord/Sud qui s’établit autour du phénomène de piratage.
Ainsi, nous avons pu voir que la piraterie était une véritable entrave à l’économie mondialisée et que l’énergie déployée par les États, et notamment par l’ONU, pour sécuriser les espaces maritimes témoignent de leur volonté d’en limiter les conséquences sur l’économie mondialisée. Au contraire, nous avons pu comprendre que la piraterie était une sorte d’issue pour les exclus de la mondialisation et que le rôle du mal-développement dans la diffusion de la piraterie tout autant que la manière dont s’organise la lutte contre ces attaques montrent que la géostratégie des espaces maritimes reflète la hiérarchie de l’espace mondial...
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