La chute de l'empire romain, les diférentes migrations germaniques
Par Ramy • 27 Août 2018 • 3 324 Mots (14 Pages) • 567 Vues
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2.2 Accélération du déclin de l’Empire romain
Le déclin de l'Empire Romain d'Occident peut s'expliquer sous plusieurs traits. Tout d'abord, on peut voir une faille significative de l'administration romaine sur les barbares fédérés, par les sacs de Rome, tous commis au Ve siècle. En effet, selon Géraldine Djament dans son article sur Rome, elle explique que le premier sac de Rome d'Alaric et les Wisigoths en 410, où la ville éternelle sera pillée pendant trois jours, marque le début d'une période d'instabilité politique au sein de l'Empire d'Occident. (Djament, 2016, Universalis) Manifestement, cette affirmation peut sembler véridique ; ces guerres incessantes à l'intérieur des frontières ont amené un besoin certain en troupe. Cette pénurie de relève d'origine romaine s'accentue alors que des barbares peuvent s'élever dans les rangs impériaux. Décidément, une autre erreur de l'Empire face aux nouveaux arrivants, les barbares de toutes origines, dès leur inscription à l'Empire comme fédérés, entendaient simplement « vivre aux dépens de Rome » (Langevin, 2012, p.18). En effet, la faiblesse de L'Empire ne se situait pas au niveau de l'armée, où plusieurs barbares ont vaillamment combattu avec les Romains, mais bien à l'intérieur de l'administration impériale. Les chefs barbares qui purent s'élevés au rang impérial de l'Empire ont certainement joué un rôle majeur à la chute de Rome. La corruption chez les généraux romains les a conduits à leur perte ; selon Bruno Dumézil, dans son ouvrage sur les Royaumes barbares en Occident, l'auteur expose les généraux romains qui tentent d'usurpés le pouvoir des empereurs avec l'aide de chefs barbares. (Dumézil, 2014, p.29) On réfère Arbogast, un général franc au service des Romains, connu pour être le tombeur de l'Empereur d'Occident Valentinien II. (Dumézil, 2014, p.29) Les Romains furent pris de revers par leur propre fourberie ; Ce déclin d'autorité du gouvernement impérial a aussitôt ouvert la porte aux chefs barbares pour s'imposer dans la sphère politique romaine. Après Arbogast, il y eut Stilicon (394-408), qui, comme son prédécesseur, fut respectivement chef de l'armée (ou magister militum) et régent, il prit en main l'ensemble de la politique et la conduite de la guerre, il dirigeait et contrôlait comme des marionnettes la nomination de plusieurs empereurs. (Hattstein, 2012, p.150) Après Stilicon, le Suève Ricimer nommé patrice au sein de l'administration romaine, fit son entrée en 456 et destitua encore plusieurs empereurs et en fit introniser d'autres jusqu'à sa mort, en 472. Son successeur, Odoacre, un Skire de l'est de la Germanie, détrôna en 476 le dernier empereur romain d’Occident. (Hattstein, 2012, p.151) Les Romains ont manifestement perdu le contrôle à l'intérieur même de leurs frontières. Le problème majeur qui a mené à la chute de l'Empire romain n'est pas nécessairement dû à l'entrée des barbares en territoire romain, mais bien à l'instabilité politique qui y régnait lors de l'intégration de royaumes barbares fédérés. Finalement, la perte de contrôle des Romains face aux nouveaux arrivants est manifestée par un manque d'autorité au niveau de l'administration impériale et de la facilité des chefs barbares à se jouer du pouvoir romain.
2.3 Les royaumes barbares et l'Empire romain
Une autre cause de la chute de l'Empire romain peut encore se situer au cœur de l'absence de rigueur au sein de l'administration impériale lors de l'institution de royaume barbares fédérés à l'intérieur des frontières, à la fin du IVe siècle et au cours du Ve siècle. Décidément, il est possible d'affirmer que plusieurs barbares ont fuit en sol romain pendant les grandes migrations hunniques au IVe siècle. (Balard, Genêt, Rouche, 1987, p.17)
Tout d'abord, le premier royaume barbare d'occident en sol romain fut celui des Wisigoths, qui tentaient d'échapper aux Huns venus d'Asie centrale. Avant leur fixation en Aquitaine, par l'empereur Honorius en 418, Rome n'était pas prêt à accueillir ces barbares à l'intérieur des frontières. Alaric et les Wisigoths ont erré de 378 à 418 en territoire romain à la recherche d'une terre où s'établir. Ils s'emparent même de la Ville Éternelle en 410 pour conséquence, le premier sac de Rome et le début de la période d'instabilité politique dans l'Empire romain d'Occident. (Balard, Genêt, Rouche, 1987, p.17) Manifestement, la politique de courtoisie des Romains envers les barbares ne s'est pas faite en douceur. Sans aucun doute, ce système protectionniste chez la société romaine au début du Ve siècle conduira à des répercussions catastrophiques.
Par la suite, après le deuxième petit royaume barbare de Suèves, qui obtinrent le statut de fédérés avec un territoire situé à l'embouchure du Douro et en Galice, il y eut pendant ce temps, les migrations Vandales sous Genséric, eux aussi à la recherche de terre où habiter. (Balard, Genêt, Rouche 1987, p.17) Les Vandales, passèrent le Rhin en 406 avec la compagnie des Suèves, mais leur mise en place sur le territoire romain fut beaucoup plus difficile. Contrairement aux Suèves, les Vandales continuèrent leur migration jusqu'en Afrique du Nord, passant par l'Espagne et le détroit de Gibraltar en 429 avec quelques 80 000 Vandales. Ils finirent par conquérir Carthage aux mains des Romains en 438. Ce n'est qu'après la conquête de Genséric et les Vandales sur Carthage que les Romains leurs ont laissé l'administration romaine de l'Afrique du Nord à titre de fédérés. (Hattstein, 2012, p.154) Indiscutablement, les romains n'avaient pas le choix d'user de délicatesse envers les barbares, qui dès leur entrée dans le territoire, se moquaient déjà de l'administration impériale. Les Vandales n'en finirent pas là, ils profitèrent de la faiblesse de l'autorité romaine et se virent attribuer à plusieurs reprises des traités de foedus pour calmer leurs ardeurs. Ils ont réussi à accroitre leurs possessions en Afrique, sous l'accord de foedus de Valentinien III, en 442. (Périn, 2016, Universalis) Néanmoins, ils continuèrent leur expansion en occupant la Corse et la Sardaigne, en 455. Genséric porte le coup de grâce la même année, où il pillera Rome lors du sac de 455 et étendra son pouvoir à l'intérieur de la Sicile. (Périn, 2016, Universalis)
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