De la cité-Etat à l’empire universel : les phases d’expansion de l’empire romain.
Par Junecooper • 26 Mai 2018 • 3 180 Mots (13 Pages) • 615 Vues
...
les grandes lignes de l’expansion de l’ER, du IVe siècle av JC, jusqu’à l’apogée de l’empire, au IIe siècle ap JC.
Polycopié n° 1 : Des sources nombreuses et diversifiées.
En dépit des 15 siècles qui se sont écoulés depuis la chute de Rome, la période romaine nous est bien connue du fait de l’abondance des sources dont nous disposons.
Ces sources sont de deux ordres : les sources littéraires qui proviennent des écrits des grands écrivains latins ou grecs qui nous sont parvenus, et les sources matérielles, notamment archéologiques. Avec les progrès techniques et scientifiques réalisés depuis une cinquantaine d’années, celles-ci se sont considérablement étoffées et diversifiées, permettant une approche beaucoup plus précise de la civilisation romaine.
1 – Les sources littéraires.
Certaines œuvres des grands écrivains contemporains de l’époque romaine nous sont parvenues dans leur intégralité, d’autres ne subsistent que sous formes de fragments plus ou moins importants. Durant longtemps, ces écrits ont constitué la source principale sur laquelle travaillaient les historiens. Aujourd’hui, les découvertes archéologiques permettent des compléter ces documents, de confirmer ou d’infirmer les informations fournis par les auteurs anciens. Ces derniers doivent être abordés avec l’esprit critique, en tenant compte de la position de l’auteur et du contexte dans lequel in écrit.
Parmi les principaux auteurs anciens contemporains de l’ER, retenons :
Polybe (vers 210 ou 202 ? -120 av JC) : Originaire d’une riche famille de Grèce, Polybe est emmené en otage à Rome lors de la seconde guerre de Macédoine (167 av JC). Il séjourne dans la demeure de Paul Emile et Scipion Emilien, le vainqueur de Carthage, qu’il accompagne dans toutes ses campagnes (Espagne, Afrique). Polybe consacre les 20 dernières années de sa vie à la rédaction de son Histoire. Sa thèse est que la domination de Rome était inéluctable, et il s’emploie à expliquer les raisons des succès des Romains. Polybe procède avec méthode : il a lui-même vécu les événements qu’il évoque et cherche à comprendre le monde qui l’entoure en utilisant tout ce que peuvent lui fournir la géographie physique et humaine, et l’histoire. Son œuvre comprenait 40 livres et couvrait la période 220-146. Seuls les cinq premiers livres nous sont parvenus en entier, les autres sous forme de fragments.
Tacite (55-120 ap JC) : Vraisemblablement originaire de Gaule transalpine, Tacite suit la carrière de sénateur et devient consul en 97 ap JC. C’est vers cette époque qu’il se tourne vers l’histoire. Il rédige notamment la Germanie, traité ethnographique et géographique sur les peuples vivant au-delà du Rhin comportant de nombreuses infos essentiels sur ces peuples étrangers à l’empire qui n’ont pas laissé de témoignages écrits. Les deux œuvres essentiels de Tacite sont les Histoires, rédigées vers 110, qui relatent les événements survenus entre la mort de Néron et le règne de Domitien (de 69 à 96), et les Annales, qui vont de la mort d’Auguste à Néron. L’œuvre de T est particulièrement intéressante car elle a été rédigée en suivant des méthodes très rigoureuses : T a interrogé les témoins, consulté les archives, notamment ceux du Sénat, etc…ce qui en fait un modèle de fiabilité.
Pline le Jeune (vers 62-113 ap JC) : Neveu de Pline l’Ancien, auteur du Ier siècle ap JC surtout connu pour ses traités scientifiques et d’histoire naturelle, PLJ mène une brillante carrière d’orateur, d’homme de lettre, et d’homme politique. Il est nommé gouverneur de Bithynie, une province d’Asie Mineure, en 111 ap JC. PLJ a laissé de nombreuses Lettres à ses amis ou à l’empereur Trajan, véritable miroir de la société de son temps, et témoignage sur les élites romaines du IIe siècle, leur culture et leurs valeurs. Les lettres de PLJ sont particulièrement intéressantes lorsqu’il évoque la diffusion du christianisme dans l’orient romain au début du IIe siècle.
Suétone (75-vers 160 ap JC) : Issu d’une famille de la noblesse romaine, sert plusieurs années de secrétaire à l’empereur Hadrien avant d’être disgracié. Suétone est surtout connu pour sa Vie des douze César, qui couvre la période allant de César à Domitien (81-96 ap JC), et qui constitue une véritable mine de renseignements sur cette période, au plan factuel du moins. Il faut toutefois aborder cette œuvre avec prudence, car Suétone écrit pour flatter Hadrien et noircit sans doute exagérément ses prédécesseurs.
Flavius Josèphe : De son vrai nom Joseph fils de Mathias, FJ est un historien juif du Ier siècle ap JC. Il naît en 37 ap JC dans une famille de la classe sacerdotale juive. Lorsqu’éclate la révolte juive, en 66 ap JC, il en devient l’un des principaux chefs, et reçoit le commandement de la citadelle de Jotapata. En 67, la forteresse est prise d’assaut par les Romains, et FJ se réfugie dans une grotte avec 40 compagnons. Ces derniers se suicident, mais FJ préfère se rendre aux Romains et sauve sa tête en prédisant au général romain, Vespasien, qu’il deviendra empereur. Cette prédiction lui vaut d’être libéré en 69, une fois V devenu effectivement empereur. FJ se met au service des Romains comme interprète et négociateur lors du siège de Jérusalem, en 70. Devenu citoyen romain, il se retire à Rome où il rédige son œuvre principal : La guerre des Juifs contre les Romains, récit en 7 livres du soulèvement de la Judée et de la prise de J par les Ro (écrit en araméen, puis traduit en grec). L’œuvre de FJ est une des sources principales sur l’histoire de la Palestine au Ier siècle.
Dion Cassius (v 155-235 ap JC) : Né en Bithynie dans une famille de l’aristocratie romaine (sénatoriale). DC mène une carrière politique brillante : questeur, puis prêteur, puis proconsul d’Afrique. Couronnement de sa carrière, il devient consul avec l’empereur Septime Sévère en 229. DC est surtout connu pour son Histoire romaine, ouvrage en 80 livres qui retracent les 973 ans de la vie de Rome, de sa fondation à Septime Sévère. Seuls les livres 37 à 60, couvrant la période allant de 68 av JC à 47 ap JC. Les autres ne sont connus que par des abréviateurs byzantins.
A cela s’ajoutent les sources religieuses, notamment chrétiennes. Les Evangiles, rédigés entre les années 40 et 90 ap JC. Ils apportent de façon indirecte des renseignements sur la société
...