L’HISTOIRE ET LES MEMOIRES DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

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MALRAUX (ministre de la Culture de 59 à 69) en décembre 1964 à l’occasion du transfert des cendres de J. MOULIN dans le temple de la République : le Panthéon. Droite et gauche sont rassemblés autour de la mémoire de J. MOULIN. J. MOULIN présenté comme l’unificateur de la Résistance par De GAULLE.

Lieux de mémoire

Inauguration du mémorial du Mont-Valérien le 18 juin 1960. Commémoration de l’appel du 18 juin. Croix de De GAULLE

Mémorial du Struthof en Alsace Allemande. Inauguré en 1960, à la mémoire des victimes des camps.

C – MEMOIRES REFOULEES

Honte de l’Occupation

Suit la défaite en 1940. Occupation accompagnée par la réquisition de travailleurs pour le STO (Service Travail Obligatoire, débute en 1942), des jeunes hommes de 20 à 25 ans, qui travaillent en Allemagne. « Les requis du STO » = 600000 hommes. + 1,5 millions de prisonniers de guerre en Allemagne !

Indulgence de Vichy

Histoire de Vichy de R. ARON, parut en 1954. R.ARON, historien. Il répand la thèse de l’avocat de P.PETAIN, c’est-à-dire, que PETAIN était le bouclier, et C. De GAULLE était l’épée, et que la France avait besoin des deux. Cela suppose une certaine connivence entre les deux hommes. Collaboration est présentée comme une exigence allemande.

Sort des Juifs

Texte de Simone VEIL, Une Vie, parut en 2007, qui est une survivante d’AUSCHWITZ (75 milles déportés, 2 milles survivants).

La politique officielle d’après-guerre : ne pas séparer les déportés juifs des déportés résistants, ne pas séparer les victimes des héros. Avril 1953 : première Journée de la Déportation.

Procès d’EICHMANN, dirigeant nazi, responsable des déportations des juifs. Le procès à lieu en Israël en 1961, où des témoins rescapés sont entendus.

A partir de là, la prise de conscience de la spécificité du sort des juifs.

1945 - 1970 : mémoire officielle qui recouvre les mémoires désunies. Mémoires fondées sur les acteurs et les témoins. Avant 1970, presque aucuns travaux d’historiens.

II – DES MEMOIRES PLURIELLES DEPUIS 1970 : DU CONFLIT A L’APAISEMENT

Remise en cause des idées reçues par le travail des historiens, qui contribue à la mémoire officielle et l’information du grand public. Changement d’orientation progressif des médias.

A – LES ANNEES 70 – 80 : FIN DU « MYTHE RESISTANCIALISTE » ET REACTION DES CONTRE NEGATIONNISME

Changement de climat politque

1970: mort de C. De GAULLE. G. POMPIDOU succède à De GAULLE en 69, il n’était pas un résistant actif. En 71, il gracie un ancien collaborateur français. Il « invite les français à oublier ces temps où les français ne s’aimaient pas et même s’entretuaient. » G. POMPIDOU est tourné vers l’avenir, il veut tourner la page.

Résurgence des années noires

Le chagrin et la pitié, de Marcel Ophüls, documentaire de 3h, sorti en 1969, il évoque peu la résistance, évoque plus les français « attentistes » (= ni collabos, ni résistants, c’est-à-dire les passifs). Réalité sombre qui exacerbe un sentiment de honte.

Lacombe Lucien, film de Louis Malle, sorti en 1974. Il fait scandale, il insulte la résistance, le héros s’engage dans la milice (police politique).

Le nouveau regard de l’historien

En 1973 parait La France de Vichy, de R. PAXTON. Les archives sont closes pendant 50 ans en France, et donc le seul ouvrage de référence sur la période de l’occupation est L’histoire de Vichy de R. ARON qui est clairement subjectif, en faveur de Vichy et de PETAIN. Pour sortir de cette impasse, R. PAXTON se sert des archives allemandes. Selon ARON, PETAIN est l’épée dont la France avait besoin et les collaborateurs étaient sous pression allemande. Or, d’après PAXTON, il s’agit d’une initiative française, non par sympathie pour l’Allemagne, mais par opportunisme.

En effet, PETAIN pense que l’Allemagne sera vainqueur et donc, veut placer la France du côté des vainqueurs. Collaborer avec l’Allemagne serait en quelque sort une monnaie d’échange pour permettre la libération des prisonniers de guerre français qui sont en Allemagne. C’est donc un calcul politique. Vichy prend l’initiative de collaborer, la police et la gendarmerie y participe avec zèle. Mais il n’en résulte pas une libération massive, jeu de dupe pour la France.

Combat contre le négationnisme

Dans les années 70, peu de français se préoccupent de la question Juive. En 1978, dans l’Express, un ancien collaborateur, DARQUIER DE PELLEPOIX, qui était chargé des Affaires Juives à Vichy, et qui a fui en 45 en Espagne, témoigne : « A Auschwitz, on a gazé les poux. ». Il nie totalement le génocide des juifs.

Le négationnisme est un courant minoritaire.

En 1979, S. KLARSFELD, fils de déporté juif, crée l’Association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France, il est surnommé le « chasseur de nazis ».

En 1985, passe à la TV un documentaire de C. LANZMAN, de 6h : Shoah (= catastrophe en hébreu). C. LANZMAN recueille des témoignages de juifs rescapés et de témoins polonais, il interroge également des criminels nazis.

1990 _ loi GAYSSOT, interdit propos et écrits négationnistes.

B – ANNEES 80 A 90 : MEMOIRES DE VICHY ET DE LA SHOAH

Le travail des historiens amène un changement de regard des médias sur la SGM et un intérêt retrouvé de la justice française.

Le temps des procès médiatisés

Loi de 1964 : définit le crime contre l’humanité imprescriptible, c’est-à-dire, qu’il ne peut être effacé et/ou oublié avec le temps ; acte inhumain contre la population.

→ Procès de Klaus BARBIE, chef de la gestapo à Lyon, tortionnaire de J.MOULIN (=> crime contre l’humanité). Juger pour la déportation de 41 enfants juifs. Fui en Bolivie, extradé en France, procès en 1987.

→ Collaborateur Paul Touvier, chef de la milice à Lyon, condamné en 1994 à la prison à vie.

→ "Collaborateur"