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L'émancipation féminine durant la grande guerre

Par   •  19 Février 2018  •  6 694 Mots (27 Pages)  •  492 Vues

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Le travail aux champs :

Nous allons maintenant voir les travail aux champs.

Avant 1914, les femmes habitant à la campagne aident déjà bénévolement leurs maris dans les exploitations. Pour faire une métaphore, les hommes sont « patrons » des exploitations agricoles, les femmes leurs « employés». Mais quand ils partent à la Guerre, les hommes laissent leurs charges de travail aux femmes, et ceci crée une nette augmentation du travail des femmes. Pour reprendre l'exemple utilisé, les « employés » deviennent leurs propres « patrons ». Les paysans ont été mobilisés en masse au début d’aout 1914 au moment même des moissons. D’où l’appel martial du président du Conseil, Viviani le 7 aout 1914, aux femmes des campagnes pour prendre la relève de leurs maris. Elles sont 3 200 000 ouvrières agricoles ou femmes d’exploitants à être aidés par les seuls hommes restés à la terre : les jeunes, les vieux et les plus faibles, auxquels s’ajoutent quelques milliers de prisonniers et d’ouvriers agricoles étrangers. Elles doivent tout faire : décider des productions, diriger la main d’œuvre, labourer, semer, conduire la charrue ou encore vendre les produits sur les marchés ; non sans anicroches parfois avec les ménagères des villes qui trouvent les prix du beurre ou des pommes de terre trop élevés. Outre leurs préoccupations traditionnelles (la basse-cour ou le potager) les agricultrices devenues souvent chefs d’exploitation, doivent exécuter des travaux habituellement assumés par les hommes. Ce qui les conduit à développer la mécanisation, qui supplée la force physique, comme la moissonneuse batteuse lieuse. Mais la guerre dure et les organismes féminins sont surmenés. La guerre rend la vie quotidienne des femmes difficiles, il s’agit tout d’abord de se procurer de la nourriture en temps de guerre au moment où les productions alimentaires se font plus rares. Les cultures sont moins productives en l’absence des hommes, d’animaux de traits et d’engrais. Il faut parfois faire la queue pendant de longs moments devant les magasins d’alimentation avant d’obtenir de la nourriture. Cet état de fait renforce la difficulté des travaux des femmes pendant la Première Guerre mondiale, car les corps sont affaiblis par les privations. Or, certains travaux des champs sont extrêmement physiques et éprouvants pour les corps féminins. Elles ont le double de travail : le leur et celui de leur mari. A cela s’ajoute les réquisitions, en particulier du bétail, pour l’armée. La production agricole recule, ce qui explique en partie certaines pénuries en 1917-1918. Pendant toute la durée de la guerre, les paysannes ont entretenu les exploitations pour survivre et maintenir la maisonnée, elles ont payé aussi le prix fort avec les décès de leur maris, fil ou frère au front. La guerre a semé le désordre dans les exploitations agricoles. Désordres, certes, mais les femmes ont tenues bon et beaucoup d’hommes pourront être fiers, à leur retour, du travail accompli. Grâce à elles, les campagnes ont contribué à l’approvisionnement des civiles comme des militaires. Sur le plan statistique, le nombre de paysans disponibles pour effectuer les moissons et les battages en 1914 a donc considérablement baissé : sur 5.2 millions de paysans, 3.7 millions sont mobilisés. Les préfets prennent immédiatement conscience de la situation. Avec les maires des villages, ils se mobilisent de façon inédite pour trouver des solutions. Car nourrir les civils, mais également les soldats est une nécessité absolue même dans une guerre courte. Le préfet du Morbihan, se fait plus précis que ces homologues e il invite toutes les femmes à remplacer les hommes partis aux armées partout où elles le pourraient dans la mesure de leur force. Le préfet breton fait ouvrir des fourneaux économiques, des réfectoires sociaux pour les familles en difficulté. Il réquisitionne des écoles pour en faire des garderies pour jeunes enfants, et permettre aux femmes de travailler.

Dans la majorité des cas, les travaux des champs ont été fort bien accomplis, comme en attestent les fiche rédigées par les instituteurs sur la situation de leur village. Les femmes aidées par les hommes d’un âge avancé et les adolescents, parfois par des ouvriers agricoles étrangers et quelques dizaines de milliers de chômeurs, ont en effet permis à l’agriculture française de maintenir son activité.

Les anges blancs :

Pour terminer cette première grande partie, nous allons nous intéresser aux anges blancs, c’est-à-dire les infirmières.

Au seuil de la guerre, il existe donc trois catégories de soignantes : les religieuses encore nombreuses et respectées, les dames de la Croix-Rouge ou des écoles privées et les humbles filles de l’assistance publique. Les sentiments de méfiance et d’hostilité réciproque ne cèdent pas facilement. Les « Croix-Rouge » parfois hautaines, passent pour des « vaches » et les « Assistances publiques »parfois trop familières passent pour des « putains ».

Dès la déclaration de la guerre, la mobilisation des femmes est spontanée et enthousiaste. Une « véritable passion hospitalière » soulève toutes celles qui disposent de temps. La plupart des femmes veulent réellement servir à leur manière, différente de celle des hommes Il y a 20 aspirantes pour le plus humble poste. Des femmes créent et gèrent entièrement des hôpitaux privés comme celui des suffragistes écossaises installée dans l’Abbaye de Royaumont. En 1914, 23 000 diplômés sont répartis dans 754 hôpitaux militaires. A cote des hôpitaux militaires on trouve des hôpitaux auxiliaires, administrés librement par la croix rouge à ses frais : les 250 000 adhérentes collectent de l’argent au cours des quêtes fréquentes. Les hôpitaux auxiliaires se multiplient : en 1918, ou en comptera 1400 abritant 120 000 lits. Chose curieuse, les femmes médecins ne se font pas acceptées dans les hôpitaux militaires. Celles qui veulent servir auprès des blesses se font engager comme infirmières. La figure de l’infirmière est typiquement féminine : l’infirmière dont l’habit blanc est synonyme de pureté, guérit les corps et les âmes. La plupart des infirmières travaillaient dans un hôpital mais le transport été périlleux, souvent trop long et surtout il pouvait se révélé dangereux.

C’est donc pourquoi elles devaient se trouver le plus près possible du front. Elles se retrouvaient alors dans des tentes à une distance minime du front malgré le danger que cela représentait.

En

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