La première guerre mondiale: la bataille de Verdun au cœur des grandes phases de la guerre.
Par Andrea • 2 Juillet 2018 • 2 878 Mots (12 Pages) • 615 Vues
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- Le terrain : relief et nature du sol ont beaucoup pesé (de nombreux ravins)
- La forme de combat : un combat de proximité entre petites unités, sur des fronts locaux très limités et sous un bombardement continuel
- Le paysage lunaire atteint à Verdun une ampleur, pour ne pas dire une perfection sans égale. Les tranchées disparaissent totalement sous les trous d’obus qui couvrent des milliers d’hectares
Est-ce cela qui permettrait d’expliquer le statut emblématique et supérieur de la bataille de Verdun : « Qui n’a pas fait Verdun n’a pas fait la guerre » …
Le traumatisme
L’expérience combattante ne s’achève pas avec la fin des combats. Des millions d’hommes partagent le sentiment d’avoir vécu une expérience unique et terrible, que seuls ceux de la « génération du feu » peuvent comprendre. Certains sont traumatisés dans leur chair (les « gueules cassées »), d’autres dans leur psychisme. D’autres encore ne parviennent pas à retourner à une vie civile et intègrent des groupes paramilitaires, comme les Casques d’Acier en Allemagne.
Les enfants sont eux aussi impliqués dans le conflit. Beaucoup ont un père soldat, et certains deviennent orphelins à la suite du décès de ce père. Les enfants grandissent dans une véritable culture de guerre : jouets, affiches qui leur sont spécifiquement destinées, travail scolaire...les exhortent à ce montrer dignes du sacrifice des pères.
À l’issue du conflit, La France a perdu 1,4 millions d’hommes jeunes et des millions de blessés. A cela s’ajoute le déficit des naissances durant la guerre qui est à l’origine du phénomène des classes creuses particulièrement dramatiques pour un pays comme la France, à la démographie déprimée. L’Allemagne, quant à elle, eut 2 millions de morts et 4 millions de blessés. Les États versent pensions aux veuves et orphelins de guerre, les orphelins bénéficient de bourses spécifiques.
En 1915, les autorités de l’Empire ottoman organisent la déportation et la mise à mort d’une grande partie de la population arménienne, considérée comme manquant de loyauté envers l’empire. C’est un génocide puisque les femmes et les enfants sont englobés dans ce massacre, qui a une base ethnique et a pour but d’éradiquer une population toute entière. Ce génocide a fait entre 800 000 et 1,2 millions de victimes.
Le contrôle des esprits.
Dès le début des combats, la propagande et le « bourrage de crâne » sont omniprésents, en particulier en France. Afin de maintenir le moral de la population, la presse ment, elle relaie la propagande du gouvernement ou elle est soumise à la censure.
Les civils sont aussi, de manière notable, victimes de la guerre. Ainsi, lors de l’invasion de la Belgique par les Allemands. Le grand port d’Anvers (en Belgique) en particulier subit un véritable calvaire, écrasé sous les obus et les bombes durant plusieurs semaines. Cette violence choque profondément les opinions américaines et britanniques, créant ainsi aux États-Unis un fort courant de sympathie pour l’Entente.
L’après guerre.
Dans les années qui suivent le conflit, les populations ont tendance à oublier les atrocités du conflit et des récits exaltent l’héroïsme des combattants. En réaction, des hommes qui ont vécu le conflit publient des œuvres dans lesquelles ils montrent l’horreur et l’absurdité de la guerre. C’est dans cet esprit que le peintre allemand Otto Dix réalise son triptyque, La Guerre (1929-1932). Ses peintures de mutilés de guerre (Les joueurs de cartes, 1919), en ce qu’elles ont de grotesque, rappellent crument ce que la guerre a infligé à des jeunes hommes.
L’expérience combattante explique l’importance des mouvements pacifistes dans les années 1920-1930 : cette guerre doit être la « der des der ». Ces mouvements – souvent impulsés par des organisations d’anciens combattants - sont particulièrement puissants en France et au Royaume-Uni. Selon certains historiens, la banalisation de la violence permet au contraire de comprendre la « brutalisation » des modes d’expression politiques de l’entre-deux-guerres : militarisation des partis politiques, combats de rue, assassinats, etc. Ces interprétations sont encore largement débattues aujourd’hui.
- L’organisation de la Société des Nations.
Une paix durable fondée sur la sécurité collective
- La conférence de Paris et les « 14 points » du président Wilson
En janvier 1919, à Paris, débute la conférence chargée de négocier les traités de paix. Le président Woodrow Wilson y défend les principes qu’il a définis dès janvier 1918 devant le Congrès américain dans son « programme pour la paix du monde », plus connu sous le nom des « 14 points » : liberté commerciale, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sécurité collective et création d’une « association générale des nations ».
Cette proposition semble portée par un contexte favorable : l’Europe sort meurtrie de la guerre et dans chaque camp un fort courant pacifiste se développe. L’espoir d’une paix juste et d’un règlement pacifique des futurs conflits se fait jour.
La paix négociée entre les vainqueurs lors du traité de Versailles (1919) redessine d’ailleurs l’Europe selon le principe des nationalités voulu par Wilson : de nouveaux Etats sont créés (la Tchécoslovaquie, la Hongrie, l’Autriche, la Yougoslavie, la Pologne), l’Alsace-Lorraine est rendue à la France.
- Le « diktat de Versailles »
Toutefois, le traité condamne l’Allemagne, considérée comme seule responsable du conflit, à de très lourdes réparations. Le pays est démilitarisé et une partie de son territoire est occupé par des troupes franco-belges.
Le Sénat américain refuse de ratifier le traité : les Etats-Unis ne souhaitent plus intervenir dans les affaires de l’Europe, d’une part, et les conditions d’une paix durable ne sont pas assurées par les traités d’autre part.
La paix des vainqueurs est par ailleurs ressentie comme une humiliation dans le camp des vaincus. Certains intellectuels européens, comme le britannique John Maynard Keynes, la dénoncent et prophétisent de nouveaux conflits.
- La création de la SDN
La
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