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L'antisémitisme en France

Par   •  24 Avril 2018  •  2 544 Mots (11 Pages)  •  402 Vues

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- Des actions menées contre les Juifs.

a) Les persécutions.

L'année 1940 est souvent qualifiée de calme, mais en fait, elle est marquée par la mise en place des premières politiques de répression de la part des autorités allemandes. En plus de la politique et des nombreuses lois les visant, les Juifs font face à des persécutions morales. Mais, elles sont plus brutales en zone occupée. Les synagogues, hormis les attentats de Paris du 2 et 3 Octobre 1941 sont préservées. Les magasins juifs eux sont plus touchés, les bris de vitrine se multiplient à Paris mais également à Vichy (16 Octobre 1940) ou à Nîmes (avril 1941). Des papillons antisémites (autocollants) sont distribués à partir de Février 1941 dans de nombreuses villes de France comme à Nice ou à Cannes. On recense également de nombreuses spoliations de bien juifs. La première des trois grandes rafles anti-juives de l’année 1941 a lieu le 14 Mai et est menée par la police française à Paris, à la demande des autorités allemandes d’occupation. 3 700 Juifs, étrangers et français, sont arrêtés et dirigés vers deux camps du Loiret : Beaune-la-Rolande et Pithiviers. La seconde opération d’arrestations massives de Juifs a lieu du 20 au 23 août. Elle a été décidée par les autorités militaires allemandes comme une mesure de représailles après des actes dirigés contre la puissance occupante. Plus de 4 200 Juifs (des hommes, dont 1 500 Français) sont arrêtés et conduits dans le nouveau camp de Drancy, en banlieue parisienne. La troisième rafle anti-juive a lieu le 12 Décembre 1941 et est menée dans le cadre de mesures de représailles. Dans la nuit du 12 au 13 décembre, ils sont conduits au camp de Compiègne. Il faut cependant noter le fait que la zone libre n'impose pas le port de l'étoile jaune comme la zone occupée (à partir de Mai 1942) qui dès Juin 1942 multiplie les mesures vexatoires comme l'interdiction de fréquenter les piscines, les bibliothèques et les parcs. Durant l'année 1942, de nombreux convois partent de France en direction de Drancy-Auschwitz : c'est le début des premières déportations.

La rafle du Vel d'Hiv que nous allons voir maintenant est l’un des événements les plus marquants de la persécution antisémite commise par les autorités françaises.

b) La rafle du Vel d'Hiv.

La plus grande rafle (arrestation massive de personnes) menée contre des Juifs organisée sur le territoire français, est celle dite la «rafle du Vel d’Hiv’». En juillet 1942, le régime nazi organise l'opération « Vent Printanier » : une rafle à grand échelle de Juifs dans plusieurs pays européens. L'État français et les nazis négocient sur une base de 40 000 Juifs de la zone occupée dont 22 000 adultes de la région parisienne. Elle se déroule en région parisienne les 16 et 17 Juillet 1942, menée par les forces de l'ordre françaises (7000 policiers et gendarmes). La rafle était d'abord prévue les 13 et 14 Juillet, mais elle est reportée aux 16 et 17 Juillet pour éviter qu’elle ne coïncide avec le jour de la Fête Nationale en France. Aucun allemand ne va participer directement aux opérations. 13152 personnes sont arrêtées dont plus de 4 000 enfants. La base de 40 000 Juifs n'est donc pas atteinte. Ces juifs étrangers ou apatrides réfugiés en France parmi lesquels on retrouve les hommes jusqu'à 60 ans, les femmes jusqu'à 55 ans et les enfants de 2 à 16 ans sont pour une partie amenée par autobus dans le camp de Drancy ; les autres sont envoyés au Vélodrome d’hiver, une enceinte sportive situé dans le 15ème arrondissement de Paris. Ils y restent confinés plusieurs jours ( 5 jours) dans les pires conditions de vie : pas de couchage, aucun ravitaillement, absence d’eau potable, hygiène inexistante, un éclairage violent jour et nuit, au milieu des cris et des appels des haut-parleurs. Seuls trois médecins et une dizaine d'infirmières de la Croix-Rouge sont autorisés à intervenir dans l'enceinte. Certains vont réussir à faire évader des enfants (notamment avec l'aide de la Croix Rouge), beaucoup vont se laisser mourir et le plus grand nombre sera déporté d'abord vers les camps de Drancy, Beaune La Rolande et Pithiviers avant de partir vers le camp d’extermination d’Auschwitz en Allemagne. Moins de cent personnes vont survivre à la déportation (pas d'enfant). Le devoir de mémoire a fait de la rafle, le symbole de la persécution des Juifs de France par le régime de Vichy.

- Les réactions de la population française.

a) L'opinion française.

Quand le régime de Vichy prend les premières mesures d'exclusion antisémites (statuts des Juifs, internement des Juifs étrangers), il reçoit l'accueil bienveillant d'une majeure partie de l'opinion française. La condamnation de la collaboration n'entraine que des réactions que l'on peut qualifier de marginales au début. L'antisémitisme est populaire en ces années 1940-1941. « L'hostilité contre les Juifs » demeure en grande partie dans la population du fait de la politique de propagande (qui atteint son paroxysme) et de censure mise en place. L'exclusion des Juifs suscite l'approbation d'une large partie majorité de l'opinion française jusqu'à l'été 1942. Dans la zone occupée, c'est l'obligation de porter l'étoile jaune et la rafle du Vel d'Hiv qui déclenche des mouvements d'opinion et des témoignages de soutien et de sympathie de la part de Français non juifs (certains décident de porter eux aussi, l'étoile juive) ; tandis que en zone libre, c'est les rafles d'Aout 1942 qui provoquent des réactions dans la population. La rafle du Vel d'Hiv accentue la collaboration entre Vichy et l'Allemagne. Mais surtout, elle entraîne un début de fracture dans l'opinion française, qui était jusque-là massivement indifférente ou attentiste à la situation. Peu à peu, certains citoyens basculent dans la Résistance (plus ou moins active) ; d'autres, à l'inverse, se radicalisent et basculent dans la collaboration.

b) Collaboration_Résistance.

A partir d’Avril 1942, la politique de collaboration en France s’intensifie. Elle est vue comme le seul moyen d'alléger le poids de l'occupation. Les 75 000 Juifs déportés vers des camps d'extermination le furent par les autorités allemandes, une grande partie d'entre eux avec la participation

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