Alfred Dreyfus cas
Par Ramy • 27 Mars 2018 • 796 Mots (4 Pages) • 538 Vues
...
Un combat républicaine et moral
L’affaire oppose deux conceptions de la République. Le ciment du camp antidreyfusard s’opère grâce aux thèmes réactionnaires et nostalgiques que sont l’honneur, l’autorité et l’ordre. Les mutations socio-économiques profondes de la fin du XIXe siècle ne sont pensées qu’à travers une disqualification des classes dominantes traditionnelles. L’enrichissement des classes nouvelles est stigmatisé par les monarchistes et les populistes. Ces deux groupes désignent à l’opinion les Juifs comme corps étranger à la nation qui, par ses menées, fragiliserait l’ordre du corps national. A l’opposé des valeurs de la IIIe République, le camp antidreyfusard considère que l’attachement au chef et à l’ordre suppose, face au danger de trahison des Juifs, d’en finir avec la démocratie. Cette conception d ‘une République autoritaire entre en contradiction fondamentale avec l’idée républicaine, démocratique et universaliste des Dreyfusards attachés au respect de l’Etat de droit.
La presse joue un rôle déterminant dans l’affaire Dreyfus et contribue à l’enracinement des valeurs démocratiques du camp dreyfusard qui disqualifie les options antisémites et réactionnaires des antidreyfusards. La diffusion massive des journaux s’inscrit dans le contexte général de l’extension des libertés grâce à l’engagement des des républicains (lois sur la presse et les imprimeries 1881). Si les grands organes de presse sont majoritairement partisans de l’armée et de l’Église au début de l’affaire, le talent et la mobilisation des réseaux universitaires, des intellectuels va permettre de renverser la tendance et de faire appel directement à l’opinion grâce aux articles, aux caricatures violentes, aux comptes rendus de procès publiés par des éditeurs dreyfusards influents tels que Stock et Fasquelle.
...