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« Pour sauver sa vie. Les récits de pardon au XVIème siècle » De Nathalie Zemons Davis.

Par   •  14 Mai 2018  •  1 858 Mots (8 Pages)  •  564 Vues

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Dans le chapitre « Le sang versé et la voix des femmes », l’auteure nous fait part à de données quantitatives, plus précisément un pourcentage de femmes. Ce pourcentage fait référence que sur les quatre mille lettres de rémission qu’elle a examinée seulement une quarantaine de femme ont reçu la grâce du roi, c’est-à-dire seulement 1 pourcent. Cela traduit donc que les femmes restent minoritaires face aux hommes en général.

Par exemple : Thomas Manny tua son épouse infidèle le jour de la Sainte Madeleine, jour qui était d’une certaine manière « propice » à ce genre de chose dirons-nous. En effet, ce jour de fête ordonnait et éclairait l’action qui révélait des dangers et des conflits en ce jour. Ce type de cadrage fut longtemps utilisé en France dans le but d’approfondir et de complexifier la signification des évènements, plus précisément grâce à ce cadrage rituel et festif le narrateur pouvait à la fois trouver une excuse à son geste et rendre l’évènement compréhensible. A travers cet exemple, on remarque donc des pratiques de l’époque bien distinctes apportant des marqueurs temporels servant par la suite aux historiens et à leurs travaux : calendrier des rites et des fêtes. D’ailleurs Magny a été gracié du fait des motifs ou du moins des justifications qu’il avançait. Par rapport à cette affaire Magny nous renseigne d’une certaine manière sur les mauvais traitements infligés aux femmes et sur la prostitution.

Par la suite nous avons aussi les femmes, un cas particulier a retenu mon intérêt : celui de Jeanne Pasquellet. Cette femme accuse une dénommée Benoîte d’avoir fait appel aux services d’une sorcière au nom d’Ysabeau Malefine. A l’époque les conflits entre femmes tournaient généralement autour de la sorcellerie ou d’homicide envers leur mari. Ici, le cas de la sorcellerie nous fait part d’informations primordiale pour comprendre la société du XVIème siècle, et au passage de la condition de la femme : femme d’honneur donnant une image positive du foyer familial. Comme dit dans le livre « outragée dans sa maison », cette femme de maison tua la sorcière à coup de bâton. La suppliante fait donc part dans une lettre de rémission de ses arguments contre ces actes de sorcellerie. Le roi va alors la gracier à condition qu’elle puisse verser de l’argent pour des œuvres charitables, plus précisément cent sous. A travers cet exemple les historiens peuvent se rendre compte de l’importance des actes, des pratiques qui pouvaient être néfastes et surtout mal vu à l’époque. Il y a donc des sortes de « règles », des limites qu’il ne faut pas dépasser, car à la fin les individus peuvent craindre le pire.

Pour résumer, l’absence d’antécédents criminels et la bonne réputation d’honorable paysan bon père de famille, ou de jeune homme à marier issu d’une famille respectable et de même pour une femme peuvent suffire pour obtenir la rémission. Mais seulement à condition que le blâmable puisse satisfaire aux conditions financières de la réparation. Il apparait alors qu’un pauvre vagabond ou quand bien même un voleur récidiviste ne peuvent bénéficier d’un tel accommodement.

Par le biais de cette source, de nombreux points se retrouvent éclaircit sur la vie, la société du XVIème siècle. En effet, ces lettres sont une source incontestable pour ce qu’il s’agit des informations dont elles regorgent. Ces lettres étaient avant tout le « fruit d’une collaboration » entre les secrétaires du roi, ses clercs mais aussi le suppliant ou bien son représentant.

Ces sources rendent compte de maintes hypothèses, tout comme des failles (dans la plupart des affaires) comme par exemple avec les mensonges qui constituaient en général des indices primordiaux, mais par-dessus tout c’était le niveau de la narration qui ressortait le plus. Autrement dit si un récit se montrait persuasif et réaliste, il pouvait en effet parvenir à aider l’intérêt personnel du soi-disant criminel. Il y a donc une différence entre les récits masculins et féminins qui s’organisent autour d’éléments divergents dans la généralité des cas.

Du fait du travail de notre historienne, Nathalie Zemon Davis, aucune catégorie sociale n’est plus mise en avant qu’une autre, permettant ainsi une neutralité « absolue » mais aussi de comprendre les inégalités présentes pendant ce siècle. On distingue donc à quel point l’information, les valeurs mais aussi les habitudes langagières pouvaient aller bien au-delà des barrières de la classe et de la culture. Ces lettres de rémission mettent en avant une ambigüité qui se retrouve tolérée pour les récits semblant plausibles, mais aussi tout un jeu autour de la vraisemblance qui constituait un atout évident.

Ces lettres patentes sont des trésors au niveau des données qu’elles fournissent, en d’autre mot que le définit très clairement notre auteure se sont « des gisements de narration issues des lèvres du petit peuple de France au XVIème siècle. Ces récits nous fournissent donc des informations pertinentes que ce soit au niveau des fêtes sacrées et profanes, de la violence et de la vengeance dans les différents milieux et groupes d’âges, les positions prises face au pouvoir royal, les images du roi (renforcement de sa souveraineté ou non), mais aussi bien d’autres normes sociales et culturelles qui ont dessiné la société du XVIème siècle.

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