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Nous les maîtres d'école, Jacques Ozouf

Par   •  25 Novembre 2017  •  4 836 Mots (20 Pages)  •  620 Vues

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Une carrière exemplaire

Né en janvier 1883 en Basse Alpes dans une famille de paysan. C’est grâce à l’influence de ses professeurs sur ses parents et ses bons résultats qu’il a pu aller étudier, car il aurait travaillé et aider sa famille a la ferme. Il a mené une existence très modeste ou il raconte souvent avoir du mal à joindre les 2 deux bouts. Il souligne une grande solidarité entre collègues enseignants, deux de ses filles sont devenues institutrices, car il n’avait pas les moyens de les faire parvenir à une situation meilleure. Dans l’exemple de son père il s’intéresse à la politique et s’inscrit au parti de gauche, il lutte pour une société sur la justice sociale et la liberté sous toutes ses formes, et pour créer une vraie fraternité entre les citoyens. Il soutient le courage de Zola dans l’affaire Dreyfus, il a pris cette affaire comme un danger pour la république. Il était moins favorable à la politique qui a mené à la Grande Guerre, le vrai patriotisme était celui qui devait éviter la guerre sans non plus oublier l’Alsace Lorraine qui aurait pu devenir un Etat- tampon neutre. Lorsqu’un Alsacien est arrivé au pouvoir le service militaire de trois ans a été vote et la triple entente traduisait un choc inévitable avec l’Allemagne.

La politique coloniale a été une politique d’expansion et d’assujettissement des populations les plus faibles, elle a servi les capitalistes et non les travailleurs.

Cet instituteur a participé à la lutte anticléricale, partisan de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, en considérant que le culte est porte par les fidèles et non par tout le monde, l’Etat doit être neutre. Il à longtemps cotise à la SFIO.

Lui aussi est in « libre-penseur », il s’est marie a l’Eglise et à baptiser ses enfants par convenance, mais il s’est peu à peu éloigner de tout cultes grâce a des lectures telles que Renan ou J. Rostand.

2/ Devenir instituteur :

Devenir instituteur est échappé à ses conditions, de paysans souvent, par inaptitude physique. Cette conversion est vécue comme un sauvetage. L’école est alors un symbole de réussite et d’ascension sociale. La confiance en l’école laïque est un moyen d’accéder à la petite bourgeoisie. Entrer à l’Ecole Normale est perçue alors comme une alternative au séminaire.

Un futur instituteur est souvent désigne par son instuteur lors du primaire, il reçoit des leçons particulière en plus. Pendant l’IIIème République il montre un enracinement mais aussi une rupture. Choisir ce métier est souvent abandonner celui de son père et celui que la tradition imposait. C’est le prestige et l’image du « bon vieux maitre » qui amené les enfants à avoir la vocation de devenir instituteur. Pour les jeunes filles devenir institutrice plutôt que vendeuse ou couturière ou au foyer est un signe d’indépendance et de liberté.

Une tradition commence à s’installer d’avoir la vocation d’instituteur de père en fils et fille, l’autorité du père se confondant souvent avec l’autorité du maitre. L’école est pour la population signe de sécurité.

3/ Faire la Classe :

Etre normalien pour un instituteur est un triomphe. Le travail pour y arriver est très dur, son accession permet une sécurité pour l’avenir. Une vie de maitre signifie aussi une vie autres très réglée, pleine de devoirs et sans trop de distractions.

Ces instituteurs de la belle époque ont été éduques par les débuts de l’école laïque, ce qui montre l’enracinement de cette institution depuis les bouleversements législatifs et les réorganisations de l’école de 1879 et 1886. L’image de l’instituteur a en quelque sorte remplacée celle de la cure. En 1879, chaque département est obliger d’ouvrir une école Normale .La gratuite, puis l’obligation et la laïcisation a formé une Ecole nouvelle.

On attend d’un instituteur une exigence et une droiture morale.

4 /Forcer l’estime :

L’instituteur dans un village de campagne est souvent isole des paysans car lui a un salaire sur et régulier toute l’année contrairement aux paysans qui ont leur revenus par rapport à la météo. L’entente reste cordiale mais il y a toujours une distance. Les mariages entre instituteurs et institutrices augmentent cette isolation de la famille autour de l’école. Il y a aussi une réserve dans la fréquentation des bourgeois, qui se sentent nettement supérieurs à la profession d’instituteur. Les instructeurs subissent donc une double exclusion : par les bourgeois par leur mode de vie et par les paysan par leur savoir. Ils peuvent donc avoir dans le village un rôle d’arbitrage puisqu’ils ne peuvent se lier avec personne.

L’autre personnage qui se tient face à l’instituteur est la cure, la presse en donne une imagerie grossière. Ils sont en même temps « frères » par le savoir, leur fonction, leur mode de vie et en même temps oppose car ils servent tous les deux des religions irréconciliables. Dans les villages ou se confrontent deux types d’enseignement des conflits apparaissent.

Entre les années 1908 et 1909, l’Eglise attaqua l’école contre le contenu de l’enseignement laïque qui n’est pas assez neutre. En 1909, certains manuels sont interdits tenus pour négligeables par les historiens. Il était marque que Jeanne d’Arc avait « cru » entendre des voix…

Les villages accordent beaucoup d’importance aux « journées exceptionnelles » des fêtes de l’école, il y en a en octobre et en juin, ou il a des spectacles d’enfants, des fanfares… Un baquet était organisé dans un hôtel que fréquente les « sympathisants » tout le village est en ébullition. Les instituteurs essayent donc de mettre en place leur propre cérémonial d’une fête laïque, c’est le rassemblement d’une grande famille laïque.

5/ Servir la République :

Le maitre d’école est un pilier de la république, il est garant de l’ordre républicain et de la paix sociale mais aussi « commis voyageur de l’irréligion et de là la franc-maçonnerie, de l’antipatriotisme, du collectivisme, de l’internationalisme. ». Les instituteurs forment ils une cohorte militante ?

Les instituteurs sont peu à prendre un engagement politique précis, souvent dans les partis socialistes. S’ils forment un groupe ce ne sont pas des partisans mais plutôt des sympathisants qui oscillent entre socialisme et

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