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Commentaire de texte de Jacques Ellul

Par   •  17 Mars 2018  •  1 782 Mots (8 Pages)  •  962 Vues

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Nous l’avons vu l’éthique vers laquelle nous tendrions n’est pas acceptable en soi et soulève de nombreux problèmes éthiques. Selon Ellul et je partage son opinion, ces problèmes n’ont qu’une seule et même origine : la puissance. En effet, puissance et valeurs sont aux antipodes. Les valeurs ne peuvent rester intactes ou croitre en même temps que la puissance. Bien que comme le précise l’auteur cette observation ne puisse être démontrée scientifique, les exemples à travers l’histoire sont assez nombreux pour qu’on ne remette pas en cause ce fait. Il est serait hypocrite de croire que nous pouvons mettre la puissance au service des valeurs. D’autant plus que la puissance n’aspire qu’à plus de puissance et pour obtenir cela il faut devenir un être incapable de jugement, de prise de recul sur ses choix ou ses actions : autrement dit un être immoral. Dans une réalité où l’éthique de la puissance serait à l’origine du système de valeurs, il n’y aurait d’éthique que le nom, car sans croyances sans valeurs et sans humanité, il ne peut y avoir d’éthique qui soit.

Le tableau que vient de nous dépeindre Ellul est plutôt pessimiste et noir, cependant d’autres scénarios sont envisageables. Celui que propose l’auteur paraît, en effet, plus sain et constructif pour la société aussi technique soit elle. Le système technique reposerait sur une éthique de la non-puissance, de la liberté, du conflit et de la transgression. Il s’agirait donc de se tourner vers quelque chose de plus essentiel pour l’humanité, de plus grand que son besoin de puissance.

Pour ce qui est de l’éthique de la non-puissance, il s’agit pour l’homme d’être raisonnable vis-à-vis de ce qu’il est capable de faire. En effet ce n’est parce qu’il est capable de le faire que cela devient un impératif pour lui de le faire. C’est pourquoi il faut qu’il prenne conscience de ses priorités pour pouvoir réfléchir dessus et changer. Ce changement ne peut être initié par l’homme seul et doit s’inscrire dans son environnement dès son plus jeune âge, contrairement à ce qui se fait au jour d’aujourd’hui. En effet, les institutions cultivent l’esprit de compétition entre individus dès la petite enfance. Cet esprit de compétition est héritage que l’on a et que l’on a continué à alimenter à travers les concours, les classes préparatoires aux grandes écoles, les grandes écoles qui n’étaient au départ réservés qu’à une élite masculine. Sans compter la compétition au quotidien du à notre système capitaliste. Cette éthique de la non-puissance s’inscrit donc à travers la mise en place de limites.

Le deuxième pilier de la proposition d’une nouvelle éthique est la transgression. Ici l’auteur met en avant la difficulté à laquelle l’homme sera confronté en empruntant cette voie. En effet, il ne s’agit pas là de transgresser les limites que l’aspect non-puissance prône. La transgression qui doit être faite c’est celle qui permettra à l’homme de sortir des règles et limites fixées par la technique. Ce processus est d’autant plus couteux pour l’homme que cela suppose qu’il arrête de mette sur un piédestal le progrès technique et le prendre pour ce qu’il est réellement le producteur « d’objets aléatoires et insignifiants ». Dans ce contexte, l’homme ne serait plus intéressé par le matériel ou la puissance mais par ce qu’il a de plus précieux son humanité.

En conclusion, je dirais que pour ma part je trouve que le texte de Jacques Ellul trouve une résonnance aussi bien dans le passé que dans le présent. En effet, la réflexion qu’il nous expose ici met en avant les problèmes relatifs à la recherche de la puissance et du progrès. De plus, l’homme ne sait pas se contenter de ce qu’il détient et même pire que cela il ne sait pas reconnaître la valeur des choses qui l’entourent avant de les avoir corrompus, détruites. Pour moi, Ellul envoie un message clair à la future génération mais aussi aux ingénieurs que nous serons demain : en tant qu’être conscient et éveillé à de telles questions d’éthiques, il est de notre responsabilité de faire en sorte de toujours se questionner, de garder à l’esprit les choix possibles mais surtout leurs conséquences sur le monde qui nous entourent.

J’espère que le futur métier d’ingénieur aura une éthique proche de celle décrite en proposition, ou l’homme cherchera à se « transcender » motiver par autre chose que son propre bien-être. Je suis heureuse de constater que certains changements sont déjà en cours car il est vrai que l’ampleur du travail peut être particulièrement décourageante. L’évolution des styles de management mais aussi la volonté des entreprises à prendre en compte les systèmes de valeurs de leurs employés en considération me pousse à croire que dans le futur notre société ne sera peut-être pus un système technique.

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