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Le théâtre aux XVIIe et XVIIIe siècles

Par   •  5 Septembre 2018  •  1 698 Mots (7 Pages)  •  451 Vues

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être comprise grâce aux gestes des acteurs. C’est donc un genre souvent surjoué.

Dans Hamlet de Shakespeare, le prince du Danemark met en scène une pantomime, petite pièce de théâtre qu’il appelle "La Souricière". Les acteurs miment, à grand renfort de gestes, le meurtre du roi Hamlet aux mains de son frère Claudius.

III

La révolution romantique

A

Le drame romantique

Au XIXe siècle, de jeunes auteurs remettent en question les usages classiques. Ce sont les romantiques. Sous l’influence d’abord de Victor Hugo, puis d’Alfred de Musset, toutes les règles sont détournées.

Dans Lorenzaccio d’Alfred de Musset, toutes les scènes n’ont pas lieu au même endroit. On passe des rues de Florence à la cour du duc en quelques secondes. De même, Lorenzo tue le duc sur scène, violant ainsi la règle de la bienséance.

Cette transformation des usages dans l’écriture théâtrale se fait dans un climat hostile. Les romantiques se confrontent aux défenseurs de la tradition classique. Cet affrontement en arrive même jusqu’aux mains lors de la seconde représentation d’Hernani de Victor Hugo le 25 février 1830.

Le drame romantique se reconnaît à :

• Son mépris des unités classiques et de la bienséance

• Des sujets historiques

• Des reconstitutions de la réalité, mais d’une réalité qui n’est pas idéalisée (au contraire du drame bourgeois).

• Un héros exalté et autodidacte

• Des tableaux en début d’acte, qui mettent en place la représentation du réel.

Dans Hernani, pièce de Victor Hugo créée en 1830, le cadre spatio-temporel est placé dans l’Espagne de la Renaissance. Les lieux sont multiples, les actes sont séparés de plusieurs semaines. Le récit s’appuie sur des chroniques espagnoles qui racontent l’accession au pouvoir de Charles Quint. Hernani, jeune rebelle amoureux de la fiancée de Charles Quint, projette, pour des raisons politiques, d’empêcher l’accession de celui-ci au trône d’Espagne.

Ces représentations ont été précédées d’ouvrages théoriques, qui proposent des innovations de manière théorique et programmatique :

• Stendhal, Racine et Shakespeare,1823 − 1825

• Victor Hugo, Préface de Cromwell, 1827

Ainsi, on constate qu’il y a une réelle réflexion sur le genre théâtral, et une volonté de se démarquer de ce qui a été fait avant. De nombreux auteurs se tournent vers Shakespeare, grand dramaturge anglais du XVIe et XVIIe siècles, qui leur semble être un auteur réellement libéré de toutes contraintes.

B

Les comédies de boulevard

La fin du siècle connaît également la multiplication des troupes privées. Le théâtre se répand un peu partout en France et en particulier dans la capitale. On ouvre de grands théâtres privés sur les boulevards parisiens. Ceux-ci proposent des pièces comiques aux mœurs légères : c’est le théâtre de boulevard.

Dans La Dame de chez Maxim de Georges Feydeau, le docteur Petypon est contraint de faire passer une jeune danseuse du Moulin-Rouge, la môme Crevette, pour sa femme. Petypon se voit obligé de l’emmener dans le grand monde, où la môme Crevette dénote par son parler et par ses gestes.

À la fin du XIXe siècle, le drame romantique s’essouffle. Un dernier coup d’éclat est réalisé par Edmond Rostand en 1898 lorsqu’il présente Cyrano de Bergerac.

De même, la comédie de boulevard se fait redondante. Le public s’ennuie.

IV

Le théâtre au XXe siècle

A

Le théâtre de la cruauté

Dès le début du XXe siècle, le théâtre français est donc en crise. L’apparition du cinéma, qui permet une représentation très réaliste, pousse les auteurs de théâtre à s’interroger sur la définition du genre.

Par ailleurs, l’horreur de la Première Guerre mondiale laisse la trace d’un traumatisme. Les auteurs ressentent davantage l’horreur et la cruauté dont l’humanité peut être l’origine.

Dans son Théâtre de la cruauté, Antonin Artaud propose une nouvelle vision du genre. Selon lui, le théâtre doit revenir à ses sources sacrificielles. Le personnage de théâtre représente le destin tragique de l’Homme, qui subit le monde qui l’entoure.

"Théâtre de la cruauté" veut dire théâtre difficile et cruel d’abord pour moi-même. Et, sur le plan de la représentation, il ne s’agit pas de cette cruauté que nous pouvons exercer les uns contre les autres en nous dépeçant mutuellement les corps (…) mais de celle, beaucoup plus terrible et nécessaire, que les choses peuvent exercer contre nous. Nous ne sommes pas libres. Et le ciel peut encore nous tomber sur la tête.

Antonin Artaud

Le Théâtre et son double

1938

Dans cet extrait, Antonin Artaud rappelle sa conception tragique de la condition humaine : l’Homme subit un monde cruel. Le théâtre se doit donc de représenter cette cruauté.

Cette conception du théâtre influence beaucoup d’auteurs de la seconde partie du XXe siècle, comme Jean Genet et Eugène Ionesco, mais aussi des metteurs en scène comme Roger Planchon.

B

Le théâtre de l’absurde

Le théâtre de l’absurde naît juste avant la Seconde Guerre mondiale.

Dans Caligula, publié en 1944 mais commencé en 1938, Albert Camus développe sa philosophie de l’absurde. Le personnage éponyme réapparaît après une absence de plusieurs jours, suite au décès de sa sœur et amante, Drusilla. Il confie alors son désenchantement vis-à-vis de l’horreur du monde qui l’entoure, ainsi que son désir d’impossible.

Après la Seconde Guerre mondiale, le théâtre de l’absurde pousse davantage ses recherches. La définition traditionnelle du théâtre est remise en question :

• Certains auteurs comme Eugène Ionesco proposent un langage creux, vidé de sa substance.

• D’autres,

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