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Le monde grec

Par   •  14 Novembre 2017  •  7 988 Mots (32 Pages)  •  494 Vues

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La boulè est le conseil délibératif qui assure le bon fonctionnement de l'ensemble du système. Il est composé de 500 membres, 50 par tribu. La députation de chaque tribu fonctionne à tour de rôle, pendant un 10e de l'année, comme bureau du Conseil (prytanie). Ces 500 bouleutes sont tirés au sort chaque année parmi les candidats et sur les listes dans chaque dème. Deux conditions pour être bouleute : avoir au moins 30 ans et ne l'avoir jamais été auparavant. Les bouleutes prêtaient serment lors de leur entrée en charge et ils siégeaient au bouleuterion, un bâtiment situé au sud de l'Agora. Le rôle du Conseil consistait d'abord à préparer les projets de lois et décrets votés par l'ecclésia : les probouleumata. Elle avait même l'initiative de ces projets. Ensuite c'est devant elle que les magistrats devaient se présenter à leur entrée en charge et surtout rendre compte de leur activité à leur sortie de charge. Elle possédait ainsi des pouvoirs judiciaires étendus.

A Athènes, la véritable direction politique de la cité est en effet effectuée par les différents magistrats. Ils sont désignés pour une durée d'un an, soit par tirage au sort, soit par élection pour les plus importants magistrats, en particulier les commandants militaires (stratèges, cf. ci-dessous). Certaines magistratures sont renouvelables.

Les stratèges forment un collège de dix (un par tribu) et appartiennent obligatoirement à la première classe censitaire (ceux qui paient le plus d’impôts) ; ils sont élus et renouvelables. Ainsi Périclès, le plus célèbre homme politique athénien du Ve siècle avant J.-C. fut régulièrement réélu stratège de 445 à 429 avant J.-C., date de sa mort. Les stratèges dirigent l'armée, mais, au Ve siècle, ils ne sont pas que des généraux, ce sont aussi et surtout des hommes politiques. Les évolutions du IVe siècle avant J.-C. les enfermeront dans ce rôle militaire et certains finirent par se spécialiser (stratège des hoplites, stratège du territoire, du Pirée, etc).

Les archontes sont des magistrats d'origine aristocratique. Ils sont les plus importants avant les réformes démocratiques. A Athènes, ils sont dix : l'archonte-éponyme qui donne son nom à l'année, l'archonte-roi, qui préside l'aréopage, le polémarque (chef nominal de l'armée), les six thesmothètes (gardiens des lois), le secrétaire. Dans la cité démocratique, ils ont perdu de leur pouvoir et de leur prestige et ne s'occupent plus que de tâches judiciaires ou religieuses. Depuis 486 avant J.-C., ils sont tirés au sort et en 456 avant J.-C., la troisième classe du cens leur est ouverte.

L'aréopage est l'ancien conseil aristocratique de la cité. Il siège à Athènes sur la colline du dieu Arès (Areios pagos en grec, d'où son nom), située au sud de l'Agora entre l'Acropole et la Pnyx. Il est formé des anciens archontes sortis de charge et qui sont désignés à vie. Il y a environ 150 aréopagites. La réforme d'Ephialte en 461 avant J.-C. ôta ses pouvoirs politiques à l'aréopage et il ne conserva qu'un rôle judiciaire secondaire. Toutefois il figure comme une sorte d'autorité morale. L'aréopage retrouve un certain lustre avec la fin de la démocratie après 322 avant J.-C.

L’urbanisme athénien

Dans une ville grecque l’agora est la place centrale, le lieu de rencontre, le lieu de marché, le lieu des assemblées parfois quand il n’y a pas d’espace spécifique qui leur soit dédié. On y trouve des temples et des bâtiments politiques. Elle est souvent entourée de portiques. A Athènes, le portique royal était le siège de l'archonte-roi, d'où son nom. Le surnom du portique poecile lui vient des peintures qui ornaient les galeries dont il était constitué (poikilos = « peint de couleurs variées ». Zénon de Cition prit l’habitude d'y donner ses cours et c’est l'origine du nom de l'école philosophique stoïcienne.

En bordure de l’agora, le Théseion était en fait un temple à Héphaïstos (dieu de la métallurgie) et à Athéna Ergané (déesse de la poterie et de l'artisanat en général). Il y avait quantité d'ateliers et de magasins de potiers et de travail des métaux à proximité du temple, ce qui justifie la dédicace du temple à ces deux divinités. Il doit son nom de Théséion au fait qu’une grande partie de ses sculptures représentent les exploits de Thésée. Sa transformation en église, au VIIe siècle, lui a permis d’être bien conservé. C’est un temple dorique périptère. Sa construction a commencé en 449 avant J.-C. (sous Périclès), mais elle ne fut pas achevée avant 415, probablement parce que l'accent avait été mis au même moment sur la construction des monuments de l'Acropole. Le temple mesure 32 x 14 m, avec six colonnes en façade. Près de la place publique, il témoigne de la puissance athénienne. Il était entouré d’un jardin planté de grenadiers, de myrtes et de vignes.

Dans une ville grecque, l’acropole est la « ville haute ». Elle surplombe le reste de la ville, abrite des sanctuaires, parfois les plus importants, et offre un refuge en cas de besoin. Dans certaines villes, l'acropole est installée sur une colline très haute, éloignée et difficile d'accès comme à Argos ou à Corinthe ; parfois la ville propose deux acropoles : Argos encore, ou Mégare. L’acropole d’Athènes enferme trois temples remarquables : le temple d’Athéna Niké, le Parthénon et l’Erechtéion.

Le temple d'Athéna Nikè (= la Victoire) fut construit au Ve siècle avant J.-C. C’est le premier temple ionique de l'Acropole. Il est situé sur un promontoire fortifié, au sud-ouest, sur la droite de l’entrée monumentale de l’acropole (les Propylées). La Victoire était d’habitude représentée sous les traits d'une femme ailée. Là, les Athéniens auraient représenté Athéna Nikè sous la forme d’une statue sans ailes, afin d'éviter qu'elle ne s'envole chez les ennemis, d'où le nom parfois donné au monument : temple de la Victoire aptère, c'est-à-dire sans ailes. Le temple a été reconstitué au XIXe siècle avec les éléments épars. Au XVIe siècle, les Ottomans avaient réutilisé ses éléments dans le renforcement d'un rempart médiéval, entre le bastion de ce temple et le pilier d'Agrippa. Il a de nouveau été démonté ces derniers temps, en vue d'une reconstruction plus scientifique.

Le Parthénon était consacré à la déesse Athéna, protectrice de la cité et déesse de la

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