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Le conflit sur l'ambassade auprès de Philippe (346): le rapport d'Eschine.

Par   •  20 Juin 2018  •  2 975 Mots (12 Pages)  •  601 Vues

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On remarque donc que la majorité des ambassadeurs sont pour une paix avec le royaume de Macédoine, c’est ce qu’ils vont négocier auprès de lui.

B. Leur mission auprès de Philippe de Macédoine

Commençons tout d’abord par définir « la mission » dont nous parle Eschine à la ligne 6, qu’il comme il le précise à la ligne 7 « avait promis de répéter ». Les Athéniens dont les positions sont affaiblies trouvent nécessaire de négocier avec Philippe de Macédoine. Sur la proposition de Philocrate, dix ambassadeurs sont chargés de se rendre en Macédoine auprès de Philippe pour s’entretenir avec lui de la paix et des intérêts communs des deux puissances. Ils quittent Athènes approximativement au mois de mars 346 av. J.-C. Philocrate, Ctésiphon, Eschine et Démosthène faisaient partie de l’ambassade. Leurs instructions comportaient de réclamer Amphipolis, d’obtenir des garanties pour la sécurité de la Chersonèse de Thrace et la participation de tous les alliés d’Athènes sans distinction au traité de Paix. C’était là le point capital, car Athènes avait deux sortes d’alliés, ceux qui faisaient partis de sa ligue maritime et étaient représentés au conseil de celle-ci et ceux qui n’en étaient pas. Or, le roi de Thrace Kersoblepte et les Phocidiens appartenaient à cette dernière catégorie.

Mais Philippe II, dans la lettre dont fait mention Eschine à la ligne 19 « la lettre que nous avons apportée de la part de Philippe » qui est soumise au peuple change de discours. Les propositions macédoniennes sont dures et peu en accord avec l'espérance suscitée par les rapports de l’ambassade sur les bonnes intentions de Philippe.

Dans le texte, l’opposition entre Démosthène et Eschine est réelle.

II. L’opposition entre Démosthène et Eschine

A. Eschine et ses talents d’orateur

Grand improvisateur et technicien, il était considéré comme l'orateur le plus brillant de son temps, Démosthène excepté- il lui manquait la vigueur et l'emportement de ce dernier. Autodidacte, Eschine respectait scrupuleusement les règles de la rhétorique classique, notamment en ce qui concernait la composition du discours.

Nous voyons qu’Eschine utilise un champ lexical mélioratif sur Philippe de Macédoine comme avec « la beauté du prince » et « ses brillantes qualités » à la ligne 4, ce qui montre son respect pour le roi de Macédoine.

Eschine dit « pour faire droit à la demande de Démosthène » (l. 9), on peut penser qu’il utilise cette forme de phrase pour montrer qu’il a le beau rôle dans ce rapport sur cette négociation avec Philippe II de Macédoine.

De plus Eschine se permet de juger Démosthène sur sa façon de se comporter en public, « il prend l’attitude solennelle qu’il aime à se donner, se gratte la tête » (. 12). Ce geste pour est probablement considéré par Eschine comme une inconvenance. En effet, il préconisait la sobriété des gestes des orateurs de l’époque de Solon et de Périclès.

Eschine se flatte lui-même en utilisant « la faveur avec laquelle le peuple avait accueilli mon discours » (l. 12), en faisant ça il montre qu’il est soutenu par une majorité de l’assemblée.

B. La réponse de Démosthène

Premièrement, il accepte mal, le fait que le discours d’Eschine soit apprécié par l’assemblée car il est son rival, et que selon lui, les Athéniens se tournent vers le parti des pro -macédoniens, qui lui est contre : « ne négligent-ils pas, les uns de délibérer, les autres de donner leur avis, pour se complaire à bavarder sur des étrangers au moment même où ils devraient s'occuper de leurs propres affaires ?" (ligne 13 à 15) cette situation est défavorable pour lui, en effet, comme on a pu le voir, il est partisan d’une politique tournée vers les intérêts athéniens et non pas vers un rapprochement avec le royaume de Macédoine.

C’est pourquoi, dans son discours, il reste bref : « les uns le trouvaient habile en sa brièveté » (ligne 21) il est également accusé d’être méchant : « les autres, plus nombreux, réprouvaient sa méchanceté et sa jalousie » (lignes 21 à 22) car justement, il interpelle les Athéniens aux lignes 13 à 15, d’une manière à être bien écouté par l’ecclésia.

On remarque également qu’il est sur de lui lorsqu’il parle : « rien n’était d’ailleurs plus facile que de faire rapport sur l’ambassade » (lignes 15 à 16) et que, il montre bien qu’il sait ce qu’il fait, qu’il est doté d’une forte assurance : « aussi bien, je vais, ajouta-t-il, vous montrer comment on doit procéder » (ligne 16 à 17)

Démosthène essaye de s’imposer, alors qu’il vient de se faire attaquer par Eschine, lui faisant dire que Démosthène appréciait les talents d’orateur de Philippe II (ligne 24 : « C’est Eschine qui a trouvé Philippe habile orateur, ce n’est pas moi »)

Il s’essaye de s’imposer devant l’assemblée car, il fait face à une assemblée qui est majoritairement pour la paix avec Philippe de Macédoine alors que Démosthène n’apprécie pas cet homme, qu’il trouve dangereux pour le monde grec.

III. Les différentes réactions

A. Une assemblée majoritairement pour la paix

On remarque tout d’abord, lignes 20 à 22 : « L’assemblée manifeste alors bruyamment ses sentiments : les uns le trouvaient habile en sa brièveté, les autres, plus nombreux, réprouvaient sa méchanceté et sa jalousie ». Cela montre que l’ecclésia n’est pas majoritairement d’accord avec Démosthène, au contraire, elle est en majorité avec Eschine.

Mais, une certaine partie de l’assemblée ne veut pas forcément traiter avec les Macédoniens du moins, avec des concessions, car ils mettent en danger ce que possède Athènes loin de sa cité, c'est-à-dire principalement la Chersonèse (Péninsule de Gallipoli aujourd’hui, où se situait Sestos par exemple) qu’Athènes domine, ainsi que son approvisionnement en blé, qui passe par la Thrace orientale, ce qui peut être un désastre pour les Athéniens.

Démosthène montre qu’il est hostile à Philippe II en le critiquant : « si les avantages que le prince tient de la fortune lui étaient enlevés pour être donnés à un autre homme, celui-ci n’aurait pas grand-chose à lui envier » (ligne 24 à 26) mais encore lignes 27 et 28 : « On

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