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La fin misérable de l'expérience Blum

Par   •  9 Novembre 2018  •  1 967 Mots (8 Pages)  •  472 Vues

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En juin 1936, Blum fait le choix du « réformisme légal » : loin de l’aventure révolutionnaire (appuyée par la rue) mais s’est un changement graduel, patient, qui est fondé sur la loi et le fonctionnement normal des institutions républicaines. Il va faire confiance au parlement, et c’est cela que lui reproche Bernier : il a « passé la main a quelque maquignon chevronné du Parlement ». Bernier lui se serait servi des grèves pour impressionner le patronat (défend le prolétariat). Dès qu’il arrive au pouvoir, Blum entreprend de nombreuses réalisations qui ont embelli la vie grise, monotone et sans repos des ouvriers. Mais cet aspect, on ne le rencontre pas dans le texte (question 4). Ces décisions conduisent Maurice Thorez a demandé aux salariés de reprendre le travail (« il faut savoir terminer une grève »).

Ensuite, il y a la « pause » de février 1937 avec l’interruption des réformes : qui est vu par la gauche comme un renoncement, une capitulation ; et pour la droite au contraire, comme une faiblesse, signe d’un tournant dans sa politique. Il y a une « dévaluation », « allégement budgétaire » beaucoup trop lourd, fait à « froid ». Le « Sénat porta l’estocade », fait référence au 13 juin 1937 quand Blum se présente devant le sénat pour réclamer les pleins pouvoirs économiques et financiers, et le coup fatal fut le refus unanime du sénat. Blum était « pris à la gorge par l’impératif financier » (déficit budgétaire, situation économique très dur et sans solution). Aussi bien abandonné par le sénat que par le parlement, il décide de démissionner en juin 1937 en laissant une image de « chute misérable » et des « militants déconcertés ou révoltés ».

4) L’auteur « oublie », volontairement, de mentionner différents aspects du bilan du Front Populaire. Il y a tout d’abord l’aspect culturel avec la politique de la jeunesse faite par deux personnages politique importants. Jean Zay, ministre de l’Education nationale qui va mettre en place les classes vertes, les classes de neige, les expérimentations à l’école, la restauration universitaire (le CROUS), médecine universitaire, imagination du festival de Canne, … L’accent est mis sur les langues et les sciences, de plus le gouvernement attache une importance particulière au rôle des bibliothèques (bibliobus) et des musées (création du musée des Arts et traditions populaires, Exposition universelle de 1937). Et nous avons Leo Lagrange, ministre en charge politique de la jeunesse et du sport qui va démocratiser l’accès à la culture grâce aux congés payés et à la hausse des salaires. Mais pour accéder à cette culture il faut du temps et de l’argent, et c’est là qu’entre le deuxième aspect ignoré par Bernier : l’aspect social. Avec les mesures législatives (loi du 11 juin 1936 avec les congés payés et du 21 juin 1936 avec la semaine de 40h) les gens avaient enfin du temps libre et c’était pour beaucoup, la première fois qu’ils prenaient du temps pour eux. Les Français découvrent alors les vacances et leur pays par la même occasion. Le gouvernement met en place des tarifs réduits sur les trains. Les plages de Normandie en accueillent les heureux bénéficiaires, mais on voit aussi fleurir les campings et les auberges de jeunesse. Ce phénomène opère un profond changement de mentalités : on découvre peu à peu à avoir du temps pour sois et donc ce cultiver en même temps. Ce sont « des millions d’esclaves » qui se retrouvent « des hommes ». Donc malgré la crise économique décrite par Bernier il y a aussi d’autres aspects importants au bilan du Front Populaire. Cette politique social et culturel, Léon Blum la défend (par exemple au procès de Riom qui a d’ailleurs tourné en sa faveur).

Jean Bernier ne mentionne pas ces aspects car il ne faut pas oublier qu’il est anarchiste et que cet article est tiré d’un journal du même parti, donc son but n’est pas de donné une belle image du Front Populaire mais au contraire de le critiquer, dévaloriser, de ne relever que le mauvais et délaisser le bon.

5) Bernier analyse l’échec de Blum de manière très crue et violente. Pour lui cette chute n’est due que par sa faute. Il a passé la main à de mauvaises personnes : « finalement passer la main » , ignoré ce qui l’avais aidé … Il n’était pas à la hauteur d’une tâche pareille, il n’a pas su utiliser cette « décharge d’énergie ». Il décrit l’échec de Blum comme « un échec de plus ». Ils ont menti, changé de discours : « un gouvernement à direction vraiment socialiste », « des ministres de gauche à politique de droite », « ce socialisme parlementaire, réformiste et impérialiste ». Les effets son visible à l’intérieur : « dévaluation franche, faite à froid, les premières socialisations » mais aussi à l’extérieur « désarmement substantiel », « allégement budgétaire » « extirpation de la puissance racine du fascisme ».

Bernier, lui, est un anarchiste, il défend une stratégie politique qui s’appuie sur les grèves et non sur un cadre légal. Pour lui Blum n’aurait jamais du faire une « pause » et arrêter les grèves. Cela permettait de faire pression sur le patronat qui maintenant « est revenu de sa grande peur de l’an dernier » ; ce qui montre bien que les patronat ne « se souciait peu de ces bruyantes mais platoniques incantations ». Il n’y a plus de « panique de la grande bourgeoisie ». Sa stratégie incite donc à se révolter en utilisant la rue et les « occupations d’usines » par exemple. Ce texte, on le voit bien, incite, à non pas pleurer Blum et le Front populaire, mais c’est un véritable discours polémique qui appel à se relever, et faire renaitre la « révolution », rendre aux « ouvriers révolutionnaire » leurs

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