Histoire et civilisation - la crise espagnole
Par Orhan • 19 Novembre 2018 • 932 Mots (4 Pages) • 434 Vues
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Les municipalités sont également fortement déséquilibrées par la hausse des taux. Ainsi la ville de Madrid, dont la dette a plus que triplé, doit plus de 7 milliards d’euros et chacun de ses habitants endosse une dette de 2 193 euros. D’autres villes de plus petite taille sont submergés par la dette.
L’État espagnol choisit de se porter également garant des émissions de dette de certaines Communauté autonomes mais en échange de pressions politiques accentuées pour contraindre ces derniers à engager un agenda d’économies drastiques.
Les tensions entre le gouvernement national et certains gouvernements autonomiques se renforcent. Ainsi l’Andalousie fait front contre Madrid en n’augmentant pas les droits universitaires. La Catalogne qui ne peut plus faire appel au marché financier international est contrainte de demander le sauvetage financier de l’État.
- Les contrecoups politiques et sociaux de la crise espagnole
Le gouvernement doit affronter les « barons » du Parti populaire des Communautés de Madrid, de Valence ou des Baléares qui demandent une baisse des transferts interrégionaux. Les « barons » d’Aragon, de Rioja ou de Galice, au contraire demandent une augmentation des transferts territoriaux de la ressource fiscale gérée par le gouvernement. La crise qui était d’ordre économique et budgétaire devient ainsi politique.
En même temps, la crise entraîne un appauvrissement et une précarisation du marché du travail. La solidarité intrafamiliale permet aux ménages de survivre. Cependant, l’explosion du chômage divise la société espagnole. Ainsi, du nord au sud de Madrid, la richesse moyenne varie : le revenu des habitants de Pozuelo de Alarcon dépasse 58 000 euros par an tandis que celui des habitants de Parla est de 16 000 euros par an. Ce sont donc des familles entières avec enfants qui survivent grâce à l’aide social et la charité.
L’année 2014, marque le début d’une phase de récupération : la croissance de l’activité repart, les créations d’emploi enregistrent un solde positif après 16 trimestres dans le rouge. Toute fois, le système économique reste fortement exposé au risque déflationniste, d’ou la volonté de réactiver par des injections ciblées la production et l’investissement privé.
Les marges de manœuvre sont minces : les prévisions des organismes internationaux soulignent que trois facteurs priveront encore longtemps, l’économie espagnol d’un essor réel : l’importance de la dette publique, l’ampleur du stock immobilier invendu et le caractère massif du chômage. La crise débouche donc sur une période de croissance faite de rechutes.
Avec un degré de formation de la population active médiocre et une productivité encore en retard sur les pays européens, avec un vieillissement démographique d’autant plus accentué que les jeunes s’expatrient, les composantes de la croissance structurelle à long termes sont mal orientées.
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