Berlin, enjeu de la guerre froide
Par Ramy • 22 Septembre 2018 • 1 395 Mots (6 Pages) • 639 Vues
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en passant par Berlin, entre 1949 et 1961/
Maire de Berlin-ouest, Willy Brandt dira de ce phénomène que les gens « votent avec leurs pieds », à défaut de pouvoir voter en RDA. Le 17 juin 1953, l’armée soviétique réprime dans le sang une émeute à Berlin-est : les bâtiments du parti ont été incendiés, les ouvriers sont en grève... Leurs conditions de travail et de vie sont en effet intolérables. Les chars de l’armée rouge tirent dans la foule ; l’occident s’indigne mais n’intervient pas. Afin d’éviter d’autres troubles, également soucieuses de l’exode des berlinois de l’est, les autorités est-allemandes décident de séparer physiquement est et ouest de Berlin. Une première muraille est érigée dans la nuit du 12 au 13 août 1961. Baptisé « mur de la honte », immense et fortifié, le mur de Berlin sépare familles et amis sur 150km, mais incarne surtout la division politique et idéologique du monde pendant la guerre froide.
La ville de Berlin est donc un miroir de la guerre froide : deux mondes s’y trouvent face à face et les tensions y sont particulièrement fortes. Cependant, c’est aussi à Berlin qu’apparaîtrons des signes de détente, et les relations entre soviétiques et occidentaux finiront par s’améliorer.
Depuis la crise de Cuba en 1962 et la peur d’un conflit nucléaire – ayant placé le monde « au bord du gouffre » selon Kennedy –, le monde est entré dans une phase de détente, perceptible en Allemagne comme à Berlin.
En 1969, le nouveau chancelier allemand Willy Brandt, ancien maire de Berlin-ouest, met un terme à la politique très rigide envers la RDA de son prédécesseur, Konrad Adenauer. Avec son « Ostpolitik », Brandt inaugure la détente avec les pays de l’est. Une série de traités sont signés jusqu’en 1975 : Moscou s’engage par exemple, en 1971, à ne plus entraver la libre circulation entre la RFA et Berlin-ouest, et à améliorer la situation résultant de la présence d’un mur qui coupe la ville en deux. Des laisser-passés sont par exemple accordés pour une durée limitée, afin de se rendre de l’autre côté du mur. Puisque les espoirs d’une réunification de l’Allemagne sont relativement illusoires à son époque, Willy Brandt entreprend donc des négociations avec la RDA pour normaliser leurs relations.
Suite à une période de guerre fraîche entre 1975 et 1985, due en partie à l’accession de Ronald Reagan à la tête des États-Unis, on assiste à un nouvel apaisement des tensions. Mikhaïl Gorbatchev arrive au pouvoir en 1985 et mène une nouvelle politique en URSS. La glasnost (transparence en russe) est instaurée. Il s’agit de la mise en place de la liberté d’expression, changement important dans la mesure où le contrôle des idées était un noyau du système soviétique. La perestroïka, politique de réforme économique davantage tournée vers le libéralisme, est aussi adoptée. Cependant, cette dernière accentue la crise économique et précipite les habitants de l’URSS dans des conditions de vie très dures. L’URSS voit donc ses peuples aspirer à un mode de vie occidentalisé, ce qui entraîne des soulèvements populaires, à Berlin notamment. Le 9 novembre 1989, le mur tombe. Tous les citoyens de la RDA peuvent maintenant traverser la frontière, après 28 ans d’enfermement. L’Allemagne, et Berlin de même, sont réunifiées en 1990. Le but premier de Gorbatchev – moderniser l’URSS- n’aboutit pas et, préfiguré par la chute du mur de Berlin, le régime s’effondre en 1991.
Dès 1948, Berlin devient ainsi une zone de contact direct entre les deux blocs et le lieu privilégié de leur affrontement. La ville de Berlin est, durant tout le temps de la guerre froide, le miroir d’un monde bipolaire, mais également le théâtre de tensions et de crises entre les superpuissances américaine et soviétique. De nombreux événements emblématiques de cette période s’y déroulent, notamment la construction du Mur suivie du célèbre discours de Kennedy « Ich bin ein Berliner ». Ainsi, Berlin a été un enjeu de taille de la guerre froide ; d’autant plus qu’il s’agit de la capitale de l’Allemagne et elle a donc une valeur symbolique très forte. Après la chute du Mur de Berlin, la réunification allemande et l’effondrement de l’URSS, un nouvel ordre mondial plus apaisé semble enfin possible, dominé
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