11 septembre 2011, la fin de l'invulnérabilité américaine
Par Ramy • 30 Juin 2018 • 1 137 Mots (5 Pages) • 620 Vues
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la peur (déjà utilisée au temps de la guerre froide contre l’URSS qui représentait l’ « Empire du Mal » et les Etats-Unis représentant le bien), en nommant Al-Qaida comme l’incarnation des forces du Mal. L’Irak est directement visé en tant que membre de cet « Empire du Mal ».
Le rejet de cette politique de la peur a été l’un des arguments forts de la campagne de l’actuel président des Etats-Unis Barack Obama.
Les conséquences de la politique de la peur mise en place après les attentats sur les droits.
Leo Strauss développait, au XXème siècle, l’idée menée par le mouvement des néo-conservateurs américains (qui a influencé la politique de George W. Bush), selon laquelle le peuple est constitué de « nombreux communs » et de « peu de sages ». Les sages ayant pour rôle de maintenir l’ordre peuvent user de « nobles mensonges » afin d’éviter aux « nombreux communs » de céder à l’individualisme et au relativisme qui pourrait les mener au chaos. Ce mythe a été inventé par les dirigeants, qui en entretenant des guerres perpétuelles, contrôlent le peuple, qui œuvrera pour son propre bien.
Les contrôles de sécurité angoissant aux aéroports s’éternisent, les alertes décrivant l’état de menace du pays sont mises en place, une gigantesque organisation bureaucratique voit le jour, l’application de tortures dans les prisons de Guantanamo et d’Abou-Ghraib devient systématique… Ces mesures apparaissent aux yeux des américains comme des témoins de menace sérieuse pour l’ensemble des citoyens qui acceptent alors, au début, de voir leurs droits constitutionnels bafoués, dans l’espoir d’un retour à la sérénité. Les attentats du 11 septembre ont ainsi plus endommagé la Constitution Américaine et les droits élémentaires des personnes que les luttes contre le nazisme ou le communisme de la guerre froide. Le vice-président américain de l’époque, Dick Cheney parvient à convaincre l’opinion publique qu’Al-Qaida est sur le point d’avoir accès à des armes de destruction massive, et justifie l’invasion américaine de l’Irak. Des milliers de soldats américains sont envoyés combattre en terres Irakiennes ainsi qu’en Afghanistan. Plus de 5 000 soldats sont morts en Irak et près de 2 000 en Afghanistan au cours des années qui suivent l’attentat. La faiblesse économique des Etats-Unis qui suivit l’attaque des tours jumelles s’explique également par cette guerre contre la terreur qui coûta près de 5.000 milliards de dollars aux Etats-Unis.
Les américains ouvriront les yeux sur cette politique de mystification et de la peur après avoir réélu George W. Bush en 2004, et tourneront le dos à ce mythe des civilisations en élisant Barack Obama à la présidence en 2008 .
Une nouvelle « chasse aux sorcières »
Sans le 11 septembre, des milliers de vies n’auraient jamais été sacrifiées, bouleversées ou endeuillé, des humains sans défenses et innocents auraient été sauvé d’une fin injuste. Mais au lendemain des attentats du World Trade Center l’engagement militaire en Afghanistan resurgi, ce pays que les Etats-Unis ont écarté de leurs priorités après avoir tant misé dessus au moment de la guerre froide. L’invasion de l’Irak a également suivi les attentats, ainsi que le renversement du régime par l’armée américaine. Les Etats-Unis s’épuisent pendant plusieurs années dans la chasse au terrorisme, la course à la vengeance après le choc du 11 septembre, quitte à perdre de sa légitimité, de son autorité et de son intégrité.
Contrairement aux craintes des américains, le 11 septembre n’a pas ouvert succession d’attentats terroristes de plus en plus meurtriers aux Etats-Unis, le 11 septembre est tout de même resté une exception. Cependant, le retour à la sérénité et au calme du 10 septembre 2001 est devenu impossible.
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