Naissance et évolution de l'industrie électronique japonaise, depuis l'occupation américaine jusqu'à nos jours
Par Christopher • 30 Octobre 2017 • 3 284 Mots (14 Pages) • 735 Vues
...
A partir de 1960, des mouvements très nets se produisent sur l'ensemble de la filière :
- une politique de substitution aux importations pour l'informatique au cours des années soixante, suivi du développement des exportations au cours des années soixante-dix5;
- le secteur de l'électronique grand public, après une progression significative de 1960 à 1965, marque le pas de 1965 à 1975, puis connaît une deuxième vague d'expansion internationale de 1975 à 1981. En 1981, ce secteur est le deuxième pôle de compétitivité de l'économie japonaise après l'automobile6.
- enfin, toutes les activités qui étaient centrées sur le marché intérieur: télécommunication, composants, horlogerie, connaissent une expansion intense de leurs exportations sans pour autant accroître de manière significative leur dépendance à l'importation sauf dans le cas de l'horlogerie.
Exportateur dans tous les secteurs, le Japon dégage des excédents importants sur toute la filière. Les seuls cas où une pénétration du marché se révèle significative sont dus soit à une délocalisation partielle des segments de production (assemblage dans l'horlogerie), soit à une dépendance technologique encore significative (informatique).
Dans cette conquête progressive de l'ensemble des sous-secteurs de l'électronique des plus simples vers les plus complexes et du marché intérieur vers les marchés mondiaux, aucun abandon de sous-secteurs ne peut être signalé.
L'étude des données à un niveau plus fin ne permet que de confirmer l'analyse macro-sectorielle. Ainsi pour les composants électroniques, dont l'activité pouvait encore être classée comme une activité principalement domestique en 1972, les évolutions de la spécialisation de chacun des sous-secteurs apparaissent largement conditionnées par le niveau de maîtrise technologique du Japon. Les composants les plus complexes et les plus nouveaux du point de vue technologique sont, en général, les circuits intégrés pour lesquels le Japon passe de la dépendance en 1972 (20% du marché intérieur couvert par les importations d'origine principalement américaines) à l'équilibre aux alentours de 1978 puis à l'excédent ensuite; le maintien d'une certaine pénétration du marché marque la persistance exceptionnelle d'une dépendance technologique. Pour tous les autres composants, la pénétration du marché intérieur est restée faible au Japon, sinon négligeable (tubes), tandis que l'exportation est devenue le moteur principal du développement de ces secteurs.
Etude
La croissance de l'industrie électronique s'est nettement ralentie par rapport aux années soixante, contrairement aux tendances mondiales qui reflètent un maintien de la croissance en dépit de la crise industrielle.
En effet, comme cela a été démontré à plusieurs reprises, le secteur électronique est le secteur qui a au niveau mondial maintenu sa croissance d'une décennie à l'autre, apparaissant «épargné» par les crises industrielles ou «émergeant» d'un ensemble industriel en crise. En première approximation, le secteur électronique paraît un secteur à l'épreuve des crises de par sa modernité. En réalité, les analyses par pays montreraient l'ampleur des mutations et des crises qui secouent en permanence ce secteur.
Dans le cas du Japon, la transformation de la croissance prend une allure particulière: tandis qu'au niveau de l’ensemble du secteur manufacturier le profil 1960-1980 ressemble à celui des autres économies développées : croissance très forte de 1960 à 1971, grippage puis recul de la production de 1971 à 1975, reprise ralentie, ensuite il n'en va pas du tout de même pour les industries électriques : l'écart de croissance très fort (5,5 % par an) entre la croissance de cette branche et celle de l'industrie manufacturière disparaît presque complètement entre 1970 et 1975 (0,9% par an); en termes relatifs cela signifie que la crise de l'industrie de la construction électrique est nettement plus forte que celle de la moyenne manufacturière. Ensuite, l'écart de croissance réapparaît et devient plus élevé que par le passé (10,4 % par an, soit le double). Tandis que la croissance du secteur électrique reprend son temps passé, celui de l'industrie manufacturière s'affaiblit très nettement.
Ainsi, loin d'être un secteur échappant à la crise, la construction électrique et électronique apparaît comme particulièrement sensible. L'ampleur du phénomène se trouve confirmée pour tous les secteurs de l'électronique.
Pendant la première sous-période, on assiste â un recul simultané de la demande intérieure et de la demande extérieure. Le premier effet paraît naturel, le second l'est a priori moins si l'on admet que la demande mondiale de produits électroniques n'a que peu faibli au cours de la crise de 1974-1975. On se trouve alors en contradiction avec le schéma habituel : lorsque la demande intérieure faiblit, il est alors naturel de chercher â l'extérieur les marchés qui font défaut.
[pic 3]
- Changements récents induis par la concurrence Chine/Corée du Sud
Chine
Sur le marché mondial, les marques chinoises peinent à rivaliser avec les grands noms occidentaux ou japonais, mais certaines cherchent à se réinventer une identité ou misent sur l'innovation pour surmonter les problèmes d'image et barrières politiques.
La Chine a beau être la deuxième économie mondiale, peu de ses entreprises se sont taillé une renommée au-delà des frontières, et aucune ne figure dans le classement de référence des 100 premières marques mondiales établi par le cabinet de marketing Interbrand.
Corée du Sud
L’industrie électronique coréenne constitue aujourd'hui une parfaite illustration de la réussite industrielle du pays. Quasi-inexistante au début des années soixante, elle se situe actuellement au sixième rang mondial, en termes de production et ses grands groupes rivalisent avec les géants de l'électronique mondiale. L'essor de cette industrie est étroitement hé à la politique volontariste des trois dernières décennies ; tout en faisant appel aux technologies étrangères, la Corée a concentré ses efforts sur la mise en place d'une infrastructure
...