Mon stage l’ESAT

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sourire . Il semblait heureux de mon arrivé et voulait en savoir davantage sur mes études. Je lui expliquais alors que nous continuerons cette conversation à la pause car je ne devait pas perturber son travail en cours et ce dernier acquiesça et retourna à sa machine.

Pendant la première semaine, il me parlait beaucoup , me posait beaucoup de questions quitte à se faire reprimender par les moniteurs.

Jours après jours il à commencé à vouloir se confier à moi, à parler de sujets plus personnels. Il me demandait tout bas “Est ce que je peux te parler”. Je sentais que certaines choses lui pesait. Depuis quelques jours, Marc était moins concentré dans son travail et communiquait moins avec les autres compagnons ce qui était étonnant car habituellement il était très autonome dans son travail et il entretenait de très bonnes relations avec les autre compagnons et l’ensemble des professionnels. A l’ESAT, j’ai rapidement observé qu’il effectuait un travail précis et soigné. Les moniteurs m’ont même dit que c’était une personne essentielle à l’imprimerie et que, lorsque ce dernier se sentait mal ( restait dans son coin, effectuait moins rapidement le travail demandé), cela se ressentait au niveau de tout le groupe et du rendu final.

J’ai donc laissé Marc se confier pensant que cela pourrait eventuellement le soulager.

Quelques jours après mon arrivé, une relation de confiance semblait s’être instauré entre nous, en effet, Marc me parlait de sa mère et des ses problemes familliaux. Voyant que j’étais attentive, il me fit un grand sourire et me dit «J’ai enfin l’impression que quelqu’un m’écoute » ainsi que « Ça me soulage de te parler ».

J’ai vite remarqué, suite aux réunions d’équipe, que Marc me confiait des choses qu’il ne disait pas aux autres professionnels. J’ai donc expliqué à Marc durant l’un de nos échanges qu’il ne pouvait pas uniquement expliquer ses problèmes à moi, que les éducateurs étaient là pour l’aider et qu’une fois que je serais partie, il ne pourra plus se confier à moi. C’est alors qu’il m’a répondu « Quand tu partira je n’aurais même plus l’envie de me confier, j’ai l’impression que toi tu sait m’écouter » a voix basse, comme ci il ne voulais pas que d’autres personnes entendent.

J’ai pu observer au cours de cette semaine que Marc avait tendance à vouloir monopoliser mon attention. Par exemple, il disait à ses camarades « Attend je parle avec Marie » lorsqu’un compagnon lui adressait la parole. Je me suis alors demandé si cela n’était pas du à son fort caractère. En effet, Marc avait tendance à couper de temps en temps la parole autant aux éducateurs qu’aux autres compagnons.

Avec Marc, nous parlions de beaucoup de sujets mais il insistait souvent pour que je visite sa chambre ou que je vienne un jour voir sa mère qui était malade. J’ai alors gardé ma posture professionelle et je lui ai expliqué que je ne pouvais pas aller dans sa chambre car elle lui appartenait et que, contrairement aux autres lieux d’herbergement, celui-ci était pour favoriser l’autonomie et ne nécessitait aucun contrôle de la part des éducateurs. Pour sa mère, je lui expliquait que je ne pouvait pas méler ma vie privée avec ma vie professionelle. Il avait du mal à comprendre et aujourd’hui je travaille encore sur cette distinction floue aux yeux de tous les résidents.

Cette rencontre fut humainement et professionnellement très riche pour moi car cela ma permi de me confronter à la juste distance à conserver face au public.