Le revenu universel
Par Ramy • 22 Octobre 2018 • 1 545 Mots (7 Pages) • 488 Vues
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Il permettrait accessoirement de mettre fin aux migratoires entre pays de niveau de richesse différent, chaque pays disposant de son propre revenu de base. Prenons exemple de la France, les personnes d’origine africaine, roumanie etc… s’éxilent sur ce territoire en quête de travail, d’aides sociales.
Le revenu de base aurait pour vertus de lutter contre la précarité, de faire diminuer le chômage, de mettre fin à la stigmatisation des plus pauvres, et peut-être surtout d’émanciper l’individu, en ne l’obligeant plus à travailler.
Le revenu universel est une utopie se traduit par l’instauration du revenu de base risque de ne pas résoudre le chômage structurel. En effet, le revenu universel ne fait que retirer des actifs du marché du travail : il ne supprime pas le chômage mais les demandeurs d’emploi.
La mise en place du revenu inconditionnel risque d’augmenter les inégalités socio-économiques. Pour les libéraux partisans d’un tel revenu, le montant du revenu doit être faible. Il permet, autrement dit, de survivre, mais pas de vivre, le revenu universel n’étant qu’une somme d’appoint. Dans cette vision libérale, il peut être analysé en une subvention déguisée aux entreprises, car le montant trop faible oblige chacun à travailler. Or comme en contrepartie, l’Etat a supprimé les aides et le salaire minimum, ce sont les entreprises qui sont gagnantes en pouvant fixer des rémunérations également faibles : les travailleurs n’ont pas le choix de négocier, ils n’ont plus aucune autre aide. C’est d’ailleurs, pour certains observateurs, la logique de l’expérimentation finlandaise : elle vise à faire accepter à la population des emplois précaires et mal payés.
Ce revenu risque d’entraîner une inflation et une désorganisation de l’économie. A long terme, la crainte des détracteurs du revenu universel est l’émergence d’une classe d’assistés qui refusera les travaux jugés insuffisamment nobles ou rémunérés. Si le montant du revenu de base est suffisant, ce sont en effet plusieurs millions de postes peu valorisants qui risque d’être abandonnés par leurs titulaires (au moins 2 millions de travail leurs payés au SMIC en France). La réponse pourrait être l’augmentation des salaires (pour les retenir). Or, en l’absence de revalorisation du revenu universel, soit celui-ci est condamné à « décrocher » par rapport au coût de la vie et il ne sert plus à rien, soit celui-ci enclenche, par une revalorisation systématique, un cycle inflationniste sans fin.
Cela risque d’entraîner l’éviction des plus aisés ou des mieux formés qui n’accepteront pas de financer une masse considérable de personnes jugées inactives à leurs yeux : l’exil vers des pays ne pratiquant pas un tel revenu devient logique. L’alternative est un « exil intérieur » : le travail non déclaré. Il sera en effet tentant pour nombre d’agents économiques de toucher d’un côté l’allocation universelle et de l’autre de travailler sans être déclaré par facilité administrative et volonté d’éviter la ponction fiscale. C’est typiquement le comportement du passager clandestin.
L’impact sur les finances publiques est en réalité variable : tout dépend du montant de l’allocation universelle. En dessous de 400 euros, l’effort est encore envisageable. Mais comme rappelé plus haut, en France, le revenu de base coûterait 320 milliards d’euros par an et 36 % du PIB français pour un revenu égal à 1000 euros par allocataire adulte.
Aujourd’hui, l’instauration d’un tel revenu poursuit des objectifs davantage sociaux que sécuritaires mais sa mise en œuvre rencontre un frein financier et moral. En effet, cette idée est en rupture avec le postulat économique et moral de nos sociétés pour lesquelles le revenu est avant tout associé au travail.
Pour lutter efficacement contre la pauvreté et bénéficier à tous, le revenu universel doit être suffisamment élevé et être avant tout financé par de nouvelles recettes, étant étendu que tout financement par une réduction des prestations sociales présente des risques sociaux majeurs. La précarisation de l’emploi, le recul du salariat et la montée en puissance du travail indépendant imposent un réajustement manifeste et urgent. Le revenu de base inconditionnel et universel représenterait un réel pilier de la protection sociale s’il est mis en place de façon à protéger et émanciper les individus. Les français en veulent-ils ? Quelle fiscalité, plus écologique, plus juste, plus efficace et plus redistributive ? Quelles modalités de redistribution des revenus et quelle protection sociale ? Le travail va-t-il se raréfier ? Y’a-t-il des effets pervers ?
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