Les diverses cultures et les valeurs universelles
Par Junecooper • 15 Mai 2018 • 2 423 Mots (10 Pages) • 517 Vues
...
Ainsi, la culture au sens anthropologique pose des problèmes aux théories des valeurs universelles due à sa diversité. Mais, que pourrait-on dire de la culture humanistique ? N’est-elle pas chargée de transmettre les valeurs et les connaissances universelles ?
L’école et la transmission de la culture au sens humanistique, c’est-à-dire la culture générale, peut aussi avoir des conséquences sur les valeurs considérées comme universelles. L’éducation valorise une certaine culture et un ensemble des valeurs intellectuelles. Les sociétés sont toujours séparées en classes sociales et hiérarchisées, on remarque la séparation entre les classes supérieures et les classes dépendantes et en bas de la hiérarchie sociale. Chacune de ces classes peut être considérée comme une culture puisqu’elles possèdent leur propre structure, c’est-à-dire son propre ensemble de valeurs et ses propres habitus, dans les termes de Bourdieu. Ces habitus sont complètement intériorisées par l’individu, ils deviennent partie de notre caractère et même si on essaye on ne peut pas les abandonner ou les ignorer on n’arrivera jamais, puisqu’elles représentent notre manière de voir le monde. Nos habitus sont durables donc dans le temps et dans l’espace, puisque d’un milieu sociale à l’autre on garde nos mêmes habitus. Ces habitus sont différents pour chaque classe sociale, elles sont transmises de père à fils. Dans les sociétés occidentales, les bourgeois valorisent les qualités intellectuelles d’un individu, ils s’intéressent beaucoup au raisonnement et à l’obtention de la culture générale. Par contre, au milieu populaire, ce sont les caractéristiques et les qualités physiques d’un individu qui sont mises en valeur, ils ont intérêt à garder leur santé du corps, puisque c’est elle qui leur permet de travailler. Les qualités intellectuelles sont peu valorisées. Ainsi, on remarque qu’au sein d’une société ils existent différentes cultures, au sens un peu anthropologique du terme, à cause de la différence entre les qualités qu’ils considèrent comme valeurs et leur rapport avec la culture humanistique.
Le transmetteur de la culture générale par excellence est l’école, mais en mettant en avant les valeurs bourgeoises et en ignorant ou dévalorisant les autres, elle assure la reproduction d’une certaine structure sociale. L’éducation en France est garantie à tous les enfants français, elle est utilisée comme moyen de cohésion sociale. L’école essaye de transmette les mêmes valeurs et connaissances aux fils des bourgeois qu’aux fils des ouvriers. Mais, est-ce que cela ne revient pas à mettre tous les enfants sous le même moule ? En fait, l’école valorise les qualités intellectuelles des bourgeois et non celles physiques des classes populaires, puisque son rôle est d’assurer une certaine intellectualité chez tous les enfants. Ainsi, les fils des cadres sont capables de mieux réussir à l’école, puisque ce sont leurs habitus qui sont privilégiés et pour les fils des milieux populaires la réussite scolaire semble difficile. L’école perd donc son rôle intégrateur et ne devient qu’une instance de reproduction sociale. Pierre Bourdieu conclut que « la culture est l’instrument par lequel les classes dominantes assurent leur reproduction », c’est-à-dire que c’est à cause de la réussite des enfants bourgeois et la non réussite des enfants populaires que la structure sociale se reproduit dans une société occidentale. En fait l’école, au moment de valoriser un ensemble de valeurs ou qualités bourgeois plus que ceux des classes populaires, non seulement elle dévalorise une culture complète, mais elle essaye d’imposer à tous les enfants une certaine culture qu’elle considère comme universelle. Donc, on retrouve la même situation qu’avant, une tentative d’imposer une culture et un système de valeurs comme universelle et une remise en question de ces valeurs par une diversité déjà existent des cultures qui ne suivent pas ces valeurs dits universelles.
Or, on raisonne et on se rend compte que malgré des différentes conceptions et manières de les aborder, toutes les cultures ont ou possèdent un système de valeurs. Ainsi, est-ce que ces valeurs universelles ne permettent pas à la culture au sens ontologique du terme d'exister?
La culture au sens ontologique du terme, c’est-à-dire la cohabitation entre les humains et la création d’une culture (au sens anthropologique du terme), a besoin des valeurs universelles et un code de conduite universel pour exister. Les valeurs nous permettent de vivre et montrer notre humanité, c'est à dire nos sentiments de respect, de considération, d'appréciation et d'empathie pour d'autres humains. Et cela est présent dans toute culture, car toutes les sociétés ont besoin et possèdent un certain répertoire des actions, qualités et des pensées qui sont valorisés. Selon Platon, ils existent trois valeurs universelles, qu'on retrouve dans toutes les sociétés: La beauté, la justice et la vérité. Et même si l'approche à ses valeurs est différente, ils existent. Par exemple, toutes les cultures ont un rapport à la beauté, et même si la manière dont elles définissent est différente. Chaque culture a des critères distincts pour classifier les femmes comme belles. La culture occidentale considère les femmes hautes, minces et blondes comme belles, par contre en Afrique occidentale dans certains pays comme en Mauritanie, les femmes sont considérés belles lorsqu’elles sont un peu grosses, il y a même des camps spécialisés ou les femmes s’alimentent avec 16000 calories pour augmenter son poids. Cette diversité se répète avec les deux autres valeurs, la justice ne s’applique pas de la même manière dans chaque culture. En Guatemala ils existent des communautés qui n’obéissent pas au système judiciaire du pays et qui possèdent des tribunaux ancestraux qui se guident par les lois de la communauté et le fait appliquer de manière unique (méthodes violentes comme le lynchage). Ainsi on remarque que les valeurs universelles nous permettent de vivre ensemble et cohabiter avec d’autres humains pour créer note culture (au sens anthropologique du terme) puisque chaque culture possède des valeurs, malgré la différence d’interprétation de ses valeurs.
L’universalisme défend les valeurs universelles comme le courage, la tradition et l’amitié selon Shalom Schwarz ou comme la compassion, l’empathie et le respect de l’Autrui. L’universalisme défend donc la paix et l‘harmonie entre les personnes et les cultures, puisque l’universalisme défend les différentes manières de penser et donc les différentes cultures.
...