La concentration.
Par Andrea • 29 Mai 2018 • 1 247 Mots (5 Pages) • 488 Vues
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ou la création du Conseil de la Concurrence en France en 1986.
2. Rivalité et concurrence imparfaite
Il existe pourtant de nombreux marchés en concurrence imparfaite sur lesquels la concurrence est aussi vite qu’en concurrence parfaite. Les rapports entre concentration industrielle et concurrence dépendent du type de marché étudié.
A) Guerre des prix, concurrence potentielle et concurrence monopolistique
Nous allons présenter deux modèles dans lesquels la concentration industrielle a peur d’effet sur l’intensité de la concurrence.
Premièrement, supposons que la concentration industrielle mène à un monopole. La pratique de prix élevés amenant à des profits importants risque d’attirer d’autres producteurs. Le monopoleur est donc amené à ne pas abuser de sa position dominante du fait de la présence d’une concurrence potentielle.
Deuxièmement, supposons qu’une entreprise industrielle soit en situation de monopole mais qu’il existe des biens substituables. Cette entreprise est alors en concurrence avec les entreprises produisant ces biens substituables.
B) Diversité des marchés et intensité de la concurrence
Les deux arguments précédents montrent donc que, si la concentration industrielle accroit le pouvoir des offreurs sur les demandeurs, ce pourvoir ne peut souvent pas être exercé du fait de la rivalité, réelle ou potentielle, directe ou indirecte qui existe entre les producteurs. En effet, l’intensité de la concurrence dépend de nombreux facteurs et surtout du contexte.
Nous allons l’illustrer avec l’exemple de l’industrie automobile.
Le processus de concentration commence au début du XXème siècle. Aux USA, le marché est dominé par les Big Three (General Motors, Ford et Chrysler) dès les années 1930.
En France, on ne compte plus qu’une trentaine de constructeurs en 1945. Une nouvelle vague de concentration a lieu pendant les trente glorieuses (rachat d’Audi par Volkswagen ou de Lancia et Ferrari par Fiat).
Au cours de cette croissance fordiste, l’industrie automobile est un oligopole dont les firmes exercent sur des marchés (américains et européens) assez cloisonnés en pleine expansion.
Dans ce contexte, l’important pouvoir de marché dont disposent ces firmes leur permet de dégager des marges importantes, lesquelles constituent une approximation de l’indice de Lerner. A partir du milieu des années 80, les firmes japonaises avec l’aide des politiques industrielles et commerciales volontaristes, voient leur poids augmenter fortement dans l’industrie automobile mondiale. Parallèlement, les fusions et acquisitions se multiplient. On reste sur un marché fortement concentré bien que la concentration se stabilise peu à peu.
Or, dans ce contexte de mondialisation, de mutation quantitative (saturation) et qualitative (nouvelle exigences des consommateurs) de la demande qui devient plus élastique, l’industrie automobile s’engage dans une guerre des prix. Toutefois le processus de concentration tend aujourd’hui à s’accélérer (projet de fusion) et les concurrents multiplient les accords de partenariat. De plus, la différenciation horizontale continue à exister ce qui permet par exemple à Renault de vendre ses voitures à un prix plus élevé en France qu’à l’étranger, et les firmes multiplient les stratégies de différenciation verticale.
Conclusion :
Nous voyons que les effets de la concentration industrielle sur la concurrence sont complexes et non systématique. La concentration écarte le marché de la forme parfaite de la concurrence, mais elle ne fait pas nécessairement obstacle à la concurrence au sens général de compétition entre les offreurs.
Eliminer la concurrence fait partie des moyens dont dispose le producteur pour maximiser son profit. C’est une tendance inhérente à la compétition, l’intensité de la concurrence sur des marchés concentrés peut être plus ou moins forte, parfois aussi forte qu’en concurrence parfaite. Cette intensité dépend de plusieurs facteurs et est par conséquent fonction du type de marché.
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