La France de 1814 à 1914
Par Matt • 24 Octobre 2018 • 2 774 Mots (12 Pages) • 526 Vues
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Cela va créer deux camps, qui vont s'affronter jusqu'à la fin du 19e : Ceux qui pensent que la Révolution et la République sont des abominations, des crimes, qui ne pouvaient mener qu'à des régimes de type terroristes, et ceux qui pensent que la Révolution est bonne en soi et qu'on ne peut pas y attribuer les dérives causées par les circonstances. Dès cette époque, des hommes vont prendre le parti de s'opposer à la Révolution, s'exiler dans d'autres cours, et mettre leurs armes au service d'armées qui tentent de réduire la Révolution en cendres.
En 1814, ils ont un esprit rempli de revanche politique.
Après la Terreur, plusieurs solutions vont être expérimentées : Le directoire, le consulat, et l'Empire à partir de 1804. Il faut noter que l'Empire va ouvrir une période de relative stabilité politique qui va permettre de consolider un certain nombre des réformes impulsées par la Révolution. Mais cette stabilité est trompeuse. L'Empire est un régime autoritaire, un retour en arrière. Ce pouvoir personnel de napoléon n'a pas de contrepoids, et ressemble beaucoup à une monarchie. La stabilité se fait grâce à une surveillance policière très forte.
Ce n'est pas pour autant satisfaisant pour les nostalgiques de la Monarchie, qui considèrent Napoléon comme « l'Usurpateur » et ne reconnaissent pas sa légitimité.
- Une organisation sociale définie sur de nouveaux principes
- L'égalité
De nouveaux principes, deux en particulier, dont là encore on peut avoir l'impression qu'ils n'ont plus de couleur à force d'avoir été répétés mais qui sont à l'époque frais comme un printemps : L'égalité, et la Liberté.
Ces deux principes sont énoncés dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
L'article 1 proclame : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits »
Ces deux principes sont mis en application dans le domaine politique (droit de vote) mais aussi dans le domaine social. Ces deux principes dans le domaine social vont créer une nouvelle organisation de la société totalement différente de celle qui existait auparavant.
Dans la société pré-Révolution, tous les hommes n'étaient pas égaux ni en droits ni en devoirs. Un paysan n'était pas l'égal d'un noble face à la justice, l'impôt...
La Révolution va supprimer tous les privilèges de la noblesse et nationaliser les biens des nobles qui ont quitté le pays et les revendre notamment pour financer l'effort de guerre. Tous les citoyens quelle que soit leur naissance, sont égaux.
L'article 1 est complété : « Les distorsions sociales ne peuvent êtres fondées que sur l'utilité commune ». Si il y a des inégalités, elles ne peuvent se justifier que par le degré d'utilité à tous. Ça veut dire que le mérite individuel peut faire la différence entre les hommes. Auparavant, c'était la naissance qui la faisait.
Ces principes que pose la Révolution vont survivre à la Révolution à travers les péripéties politiques, et sont même repris par le Premier Empire qui instaure ce que l'on appelle le Code Civil. Dans le cas de l'Empire, cette possibilité de s'élever grâce a son mérite a trouvé des illustrations éclatantes, des soldats, fils de paysans, qui, par leur bravoure, ont fini par devenir maréchaux, généraux. Ça reste une toute petite minorité. Il ne faut pas oublier non plus que le Premier Empire, dans son désir de singer la Monarchie, a décerné des titres de noblesse à ses soutiens. C'est un changement fondamental parce que la société ne va plus s'organiser sur la naissance mais sur la richesse. Le critère principal, c'est l'argent. Ce n'est certes pas égalitaire, mais l'argent, comparé à la noblesse, peut s'acquérir.
- La liberté
Le principe est celui de la liberté individuelle. Il faut comprendre le changement introduit par ce principe. Sous l'ancien régime, un paysan ne pouvait pas travailler sur la terre qu'il voulait, elle appartenait souvent à un Seigneur et lui devait de l'argent, un artisan ne pouvait ouvrir à son propre compte, ni décider de faire un nouvel objet. Il faisait partie d'un groupe de personnes faisant le même métier, qui décidait des prix et des marchandises.
La Révolution va mettre fin à cela et à toute organisation professionnelle, et va rendre les paysans propriétaires des terres qu'ils cultivent. Ça veut dire qu'après la révolution, quelque chose comme un syndicat n'est pas possible. Dans un premier temps, la Révolution libère l'initiative individuelle. L'économie n'est plus corsetée par les corporations.
La Révolution proclame aussi la Liberté de penser, la Liberté de s'exprimer, la Liberté de réunion.
Les articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen le montrent.
Il faut se rappeler que quelques années avant la Révolution, un Chevalier a été brûlé vif pour avoir profané un crucifix. Il faut aussi rappeler que si vous publiez un portrait contre le Roi à une certaine époque, vous pouviez être emprisonné, embastillé, de façon totalement arbitraire. Là encore, même si le Premier Empire, très policier, revient en arrière, ce n'est plus comme avant, les gens ont connu cette liberté et cette latitude qui a été donnée ne peut plus être considérée comme inexistante.
- La place de l'Eglise et de la religion
La Révolution a ouvert un trou de réflexion et d'insécurité sur la place de la Religion et surtout de l'Eglise catholique dans la politique. L’ingérence de l'Eglise qui apparaissait comme naturelle, est remise en cause. Elle possédait une place à part dans le système politico-social, ne payait pas d'impôts, garantissait la monarchie de Droit Divin ( le sacre... ). Tout ce là est remis en cause sur plusieurs points.
La Révolution va transférer à l'état ou aux communes un certain nombre de prérogatives qui étaient entre les mains de l'Eglise avant la Révolution. Par exemple, c'était les curés qui tenaient les registres des baptêmes, des mariages, des sépultures.
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