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Intervention sociale aide à la personne

Par   •  21 Avril 2018  •  4 886 Mots (20 Pages)  •  701 Vues

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dit gêné de nous parler. Ma référente qui avait des rendez vous déjà programmés, lui propose que je le rencontre. Il accepte volontiers et nous convenons ensemble d’un horaire respectant les créneaux de ses séances de kinésithérapie.

Première rencontre :

Conformément à la demande de Mr, nous nous rencontrons dans le solarium, où nous étions seuls à ce moment là. Il prend soin en quittant sa chambre de prendre son portable, ainsi que plusieurs courriers. Le solarium est convivial, informel, des tables rondes de couleurs y sont disposées. Nous nous y installons et il me confie l’ensemble de ses courriers, que je lis attentivement, ainsi que plusieurs SMS de relance de son créancier, qu’il a reçu sur son portable. L’ensemble concerne ses factures d’électricité impayées. Mr est très inquiet, je lui propose une écoute attentive. Nous refixons ensemble un rendez vous dès le lendemain. Je prends pleinement conscience que ce problème peut avoir des incidences sur son rétablissement.

Recueils de données :

Les informations suivantes, ont été recueillies au cours de plusieurs entretiens, d’une visite à domicile, et au cours de nombreux appels téléphoniques auprès des partenaires extérieurs tel que la CESF du CCAS sollicitée à différentes reprises et l’ASS du Conseil Départemental (CD).

- situation familiale : Mr est âgé de 58 ans. Il est divorcé depuis 30 ans environ. De cette union sont nés 3 enfants, une fille ainée âgée à ce jour de 33 ans, et des jumeaux (fille/garçon) âgés de 30 ans. Mr a fait une rencontre qui est à l’origine de son divorce. A cette évocation, il se dit attristé et me fait part de ses remords. Suite au divorce, Madame s’est installée dans les Landes avec ses 3 enfants. Mr n’a jamais revu ses enfants, et ne les a pas vus grandir. Il a essayé, à plusieurs reprises, de les joindre par téléphone, il souhaite leur expliquer son absence et s’en rapprocher. Il est en possession de leurs numéros mais à chaque tentative d’appel, il n’obtient aucune réponse. Il m’informe qu’il en déduit que ses enfants ne souhaitent plus être en contact avec lui. Son ex-femme est décédée. La mère de Mr, âgée de 88 ans, par contre a gardé des contacts avec ses petits enfants, et lui transmet de leurs nouvelles, c’est ainsi qu’il sait qu’il a 6 petits enfants. Mr a perdu son père alors qu’il était très jeune. Il a été élevé par son beau-père, avec lequel, il me dit être en bon terme. La mère de Mr vient lui rendre visite à l’hôpital tous les jours, mais il ne souhaite pas qu’elle soit informée de ses problèmes financiers. Par ailleurs, Mr me dit qu’il fréquente peu sa sœur, son frère, et ses neveux, bien qu’il n’existe aucun conflit.

- logement : Mr est locataire, en campagne, dans l’aile d’un mas comportant deux appartements distincts, où vit un autre locataire. Sur la propriété habitent également le propriétaire et son fils. Mr S m’a décrit 3 marches pour accéder au rez de chaussée qui est composé d’une cuisine, d’un salon, d’une salle de bain-wc et d’un escalier en bois pour accéder à sa chambre. Il m’a informé qu’une simple rampe serait à installer pour son retour à domicile. A plusieurs reprises, lors de différents entretiens, nous avons abordé ensemble la question de cette chambre à l’étage, Mr jusqu’au dernier moment est resté dans le refus d’installer son lit au rez de chaussée. Les kinésithérapeutes et les ergothérapeutes qui le suivent au quotidien, interrogés sur cette question, doutent que Mr soit en capacité de monter l’escalier, du moins, au tout début de son retour chez lui. C’est un des sujets qui nous a conduites l’ergothérapeute et moi même à effectuer en fin d’hospitalisation une visite à domicile. Nous constatons que c’est une échelle meunière qui conduit à la chambre de Mr, mais que son lit est au final installé au rez de chaussée. Mr se chauffe à l’électricité. L’appartement apparait rangé, meublé simplement mais avec l’électroménager nécessaire pour le rendre confortable. Comme tout lieu de vie inoccupé depuis plusieurs semaines, la poussière y est installée. Son extérieur, lui permet d’élever des animaux et nous apercevons son poulailler et sa volière. Son propriétaire a pris soin des animaux pendant son hospitalisation. Par contre, il ne reste rien de son potager laissé à l’abandon pendant 2 mois, et les feuilles d’automne ont envahi sa terrasse. A la vue des conséquences de son absence prolongée, Mr exprime sa contrariété.

A notre arrivée, l’ensemble du voisinage se précipite sur Mr, pour prendre de ses nouvelles, et s’informer de la date de son retour définitif. Il apparait clairement que Mr est estimé par tous, et qu’il entretient des relations amicales avec son propriétaire, et tous les autres occupants de la propriété. Les regards de curiosité qui nous sont destinés, nous permettent de dire que tous s’interrogent sur notre identité, cependant Mr ne nous présentera pas dans notre fonction, ni l’ergothérapeute, ni moi-même. Nous resterons discrètes là-dessus toutes deux.

- le budget : Mr reçoit comme seule ressource le RSA d’un montant de 461.26 € et une allocation logement directement versée à son propriétaire d’un montant de 272.17 €. Le loyer de départ est fixé à 450 € mais le propriétaire n’exige pas la somme restant due (soit 117.83 €) mais en contre partie Mr S s’engage à effectuer quelques travaux sur la propriété. Déduction faite de toutes ses charges mensuelles, Mr a un restant à vivre d’environ 200 €, auxquels viennent s’ajouter le produit de la vente de ses œufs, volailles et légumes. Il est en retard dans le paiement des factures d’électricité, dont le montant s’élève à 800 €, et son fournisseur actuel a procédé à une coupure de son compteur. Mr exprime sa préoccupation concernant le remboursement de cette dette.

- L’emploi : Mr S a d’abord était chauffeur routier, puis conducteur d’engins. Suite à un accident de cheval en 2010 où il a été victime d’un traumatisme crânien et de l’oreille interne entrainant des troubles de l’équilibre ; son permis poids lourds lui a été retiré. Par la suite, il a trouvé un emploi dans une entreprise de béton qui a fait faillite. Depuis 2012, il est inscrit à pôle emploi.

- la santé : Depuis son AVC ischémique , une demande d’ALD a été déclenchée, il est dans l’attente de l’accord. Il bénéficie de la CMU et CMU-C. Selon le médecin, cet AVC a laissé des séquelles à Mr S, un déficit des membres supérieur et inférieur gauches et des troubles phasiques discrets. La rééducation même

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