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Intervention social d'aide à la personne - assistant de service social

Par   •  29 Avril 2018  •  3 598 Mots (15 Pages)  •  748 Vues

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Intervention des forces de police

Le lundi qui suit, Mme se présente spontanément pour un entretien au commissariat de police. Monsieur est en garde à vue suite à une intervention à domicile des policiers, qui ont été prévenus par les voisins du couple.

Elle m’exprime également les difficultés qu’elle a eu de tout raconter : elle s’est sentie honteuse, embarrassée face aux officiers de police ; et que cela a été un moment particulièrement douloureux que de « revivre » ces faits.

Elle formule ses angoisses, ses peurs et se demande ce qu’elle va devenir.

Elle a cru en cette histoire d’amour et se sent vulnérable face à cet homme pour lequel ses sentiments amoureux sont encore bien présents. Elle me dit qu’elle est « contente » qu’il soit en garde à vue car elle ne sera pas tentée de retourner avec lui.

Je constate que, lors de tous les entretiens effectués avec Mme, elle a la tête baissée, les cheveux qui lui cachent la moitié du visage, elle tremble beaucoup. Elle alterne les émotions : la colère, la culpabilité, le soulagement, etc.

- Analyse

- Les violences conjugales

Au sein de ce stage, j’ai pris conscience que les entretiens que je pouvais effectuer au sein de l’APAVIM, n’avaient pas forcément de suite, c’est à dire que les usagers peuvent se présenter à nous qu’une seule fois. J’ai donc dû adapter mon/mes intervention(s) en fonction de cela.

Cette situation présente la problématique dramatique que sont les violences conjugales. Mme montre une sensibilité, une naïveté exacerbées, certainement en lien avec son enfance difficile. Elle s’attache vite aux personnes qui lui accordent de l’intérêt.

Elle m’informe qu’elle souhaite quitter de façon définitive son compagnon, que cette fois-ci elle a compris que ses gestes ne sont pas normaux et que ce n’était pas de sa faute à elle.

Son amie l’hébergera pour la nuit, car le SIAO (service intégré d’accueil et d’orientation) n’a pu lui trouver de foyer d’hébergement pour cette nuit, elle lui exprime tout son soutien et fera en sorte qu’elle ne retourne pas chez Monsieur.

Mme est encore sous l’emprise de son compagnon. Les femmes victimes de violences conjugales sont inscrites dans une spirale, il s’agit du cycle de la violence :

- L’escalade de la violence : au début tout va bien, mais au fur et à mesure s’installent des tensions dans la relation. Même un infime prétexte peut déclencher de la violence de la part du conjoint. Afin d’éviter cela, la victime tente par tous les moyens d’abaisser cette tension. Elle se plie donc aux exigences de l’auteur car elle a peur de lui et de ce qu’il pourrait lui faire.

- L’explosion de la violence : quelle que soit la forme de violence utilisée, l’auteur donne l’impression de perdre le contrôle de lui-même. Il affirme ne pouvoir agir autrement, que c’est plus fort que lui. La victime se sent alors démunie, psychologiquement détruite, dépourvue de tout agissement.

- Le transfert : après que la crise de violence a eu lieu, l’auteur tente de minimiser les faits, se trouve des raisons, et surtout responsabilise la victime. Il souhaite la persuader que tout est de sa faute, et la victime pense alors que c’est à elle de changer de comportement. Elle endosse alors toute la responsabilité de ces violences. Néanmoins, l’auteur, lui, reprend une vie normale.

- Les excuses : après la crise, l’auteur peut craindre une séparation. Il s’excuse, minimise les faits, justifie son comportement et promet de ne pas recommencer.

- La lune de miel : l’auteur est amoureux comme au premier jour, offre des présents, propose des sorties, s’occupe de la maison et des enfants, est prévoyant (etc). La victime, elle, pardonne, espère qu’il ne recommencera pas et redécouvre la personne dont elle est tombée amoureuse avant les violences. Elle veut y croire !

Puis ce cycle recommence, avec plus d’intensité et de plus en plus fréquemment. L’emprise que l’auteur a sur sa victime, augmente.

- Le traumatisme, la détresse : absence de demande explicite

Dans le contexte particulier de cette situation, mon questionnement est de savoir comment travailler avec elle, quelles sont ses demandes explicites et/ou implicites. Il me parait indispensable de la conduire à les formuler en fonction de ses besoins, de ses envies, de ses capacités à pouvoir agir. Mais rapidement, je constate qu’à ce stade, c’est simplement d’une écoute dont elle a besoin, et peut être une demande implicite (que je ne décèle pas immédiatement).

Toutefois, je l’informe sur ses droits, lui propose des alternatives pour un logement d’urgence, lui explique les démarches et le but de déposer une plainte pour dénoncer ces violences. Elle semble m’écouter, mais ne semble en mesure d’effectuer quelconque démarches. Mme pense être la responsable des actes commis sur elle par son compagnon. Elle le défend et justifie ses violences.

Les femmes victimes de violences conjugales n’ont pas forcément préparé leur départ et/ou le dépôt de plainte, elles ne connaissent peut-être pas les conséquences de cette démarche. Il est alors primordial de les en informer au préalable.

Mme me confie qu’elle a porté plainte contre une personne dont elle est amoureuse et pense que c’est de sa faute si celui-ci est poursuivi par la justice.

- Plan d’action

La première fois qu’elle se présente à l’APAVIM, elle ne souhaite pas porter plainte. Ce n’est qu’après un week-end de violences, où les forces de police ont dû intervenir et placer Monsieur en garde à vue, qu’elle se décide à porter plainte.

« La plainte est l'acte par lequel une personne qui s'estime victime d'une infraction en informe le procureur de la République, directement ou par un service de police ou de gendarmerie. Elle permet à la victime de demander à l'autorité judiciaire la condamnation pénale de l'auteur (peine d'emprisonnement, d'amende, ...). La plainte peut être déposée contre une personne identifiée ou contre X, si l'identité de l'auteur des faits est inconnue »[3].

A la demande des officiers de police, je l’accompagne à l’Unité Médico Judiciaire (UMJ) pour qu’elle effectue un examen médical afin de constater

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