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Internet et société: l'interaction par l'image sur les réseaux sociaux visuels.

Par   •  3 Octobre 2018  •  1 934 Mots (8 Pages)  •  415 Vues

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Ce désir d’extimité participe à la construction de trois dimensions de l’estime de soi : son intégration, sa cohérence, et son adaptation aux normes sociales.

u contraire, le « désir d’extimité » consiste à montrer des fragments de son intimité dont on ignore soi-même la valeur, au risque de provoquer le désintérêt ou même le rejet de ses interlocuteurs, mais avec l’espoir que leur regard en reconnaisse la valeur et la valide du même coup à nos propres yeux.

- Faire partie d’une communauté

Cette adaptation aux normes sociales, nous permet d’arriver à la troisième raison qui pousse les personnes à partager leurs photos : faire partie d’une communauté. En effet, comme l’affirme Louise Merzeau, « les plateformes numériques formatent aujourd’hui les comportements ». Ne pas être joignable ou ne pas posséder de compter dans l’un des principaux réseaux sociaux, sont devenus des marqueurs d’asocialité et des motifs d’exclusion, ce qui pourrait sensibiliser l’individu.

Mona Junger-Aghababaie admet également que la notion de validation par les membres d’une communauté est une caractéristique intéressante étant donné que « faire partie d’une communauté » sous-entend une recherche d’interaction, d’un échange.

Pour exemple, j’ai décidé de prendre le compte Instagram d’une amie qui a décidé de se mettre sur ce réseau social pour partager des photos exclusivement de ses réalisations culinaires. Ainsi, elle sait que des cuisinier amateurs et professionnels publient leurs créations sur Instagram et font parties d’une communauté : ceux qui cusinent. Ensemble, ils échangent et discutent. C’est pour cela qu’elle a décidé de s’inscrire.

- Mise en scène de soi

C’est un concept que nous avons déjà vu dans les autres présentations notamment avec Goffman mais je vais le passer rapidement notamment avec Boyd qui dit que « les spécificités du monde numérique permet de constituer des images donnant la possibilité à l’individu de concevoir et d’affiner l’impression qu’il souhaite projeter de lui aux autres ». En d’autres mots, les photos personnelles que nous publions sur les réseaux sociaux tels qu’Instagram ou Snapchat sont mis en scène de manière abusive et excessive afin de donner une fausse image de nous. Cela peut donc entrainer un réel écart entre l’identité réel et l’identité sur Internet.

- Autres

J’aimerais également rajouter que d’après une étude réalisée par Sophie Jehel, d’autres raisons pousseraient les personnes à communiquer entre eux par la photo : c’est plus « pratique », que « ça va plus vite » que les paroles ou les phrases rédigées par sms et que cela permet une « présence à distance ».

Une nouvelle fois, on peut voir, suite au sondage que : pOURQUOI PARTAGEZ-VOUS VOS PHOTOS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX ?

- Pour les partager aux autres (1) → 18

- Pour montrer ce que je fais dans ma vie privée (2) 34

- Pour faire comme les autres (3) 0

- Pour donner une bonne impression de moi (4) 0

- Car c’est plus pratique et plus rapide que le texte (5) 11

- Autres 15

LES CONSÉQUENCES

Cependant, certains auteurs voient en l’interaction et le partage de photos certaines conséquences :

- Une intimité bouleversée

Pour Serge Tisseron, une des conséquences du partage sans limite de photo est que la relation que chacun entretient avec l’intimité en est bouleversée. Il rajoute également que les personnes ayant une faible estime d’eux-mêmes peuvent être tentés d’exposer de grandes parties de leur intimité afin de capter l’attention d’un grand nombre d’interlocuteurs.

- Un fossé entre l’identité réelle et l’identité numérique

La mise en scène de soi abusive pourrait entrainer quant à elle un fossé entre l’identité réelle et l’identité numérique. Nous en avons déjà parlé dans différentes présentations je vais donc passer rapidement en revue. Le principe est que l’identité que nous mettons en évidence sur les différents réseaux sociaux au travers des photos et bien souvent très différente de notre véritable identité et nous sommes enfermée dans une vie qui n’était pas vraiment la notre.

- Une multitude d’interprétations

Andrew Miller et Keith Ewards séparent les conversations à propos des photos (entre proches) et les conversations avec des photos (avec des inconnus).

Ainsi lorsqu’un groupe d’amis proches partage des anecdotes orales à propos des images qui leur sont montrées nous pouvons voir que les éléments narratifs que s’échangent les personnes ainsi que les interprétations qui émergents sont en liens avec les photos, mais aussi et surtout dans les liens qui les réunissent. En revanche, lorsqu’une image est discutée entre des individus qui ne connaissent pas dans la « vraie vie », la conversation porte uniquement sur la photo elle-même et les interprétations sont donc différentes.

Par exemple, sur un profil Instagram, je vous montre cette photo de Rihanna, les personnes qui ne connaissent pas la personne qui a publié la photo peuvent dire

« Elle est fan de Rihanna » ou bien encore « Elle aime bien son look » mais en réalité, les personnes qui connaissent la personne qui a partagé le fichier savent qu’elle est vegan et qu’elle milite contre la maltraitance animale et donc qu’elle pointe du doigts le manteau en fourrure de Rihanna.

- Conclusion

Suite à cette analyse, nous pouvons donc conclure de l’importance des photos dans l’interaction sur les réseaux sociaux. Malgré ça, les caractéristiques qui poussent les personnes à partager leur photos seraient des caractéristiques qui poussent à l’interaction et à la sociabilité, mais cela n’aboutirait pas ) un individualisme et un narcissisme exacerbé ?

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