INTERVENTION SOCIALE D'AIDE A LA PERSONNE
Par Orhan • 4 Avril 2018 • 10 311 Mots (42 Pages) • 737 Vues
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3. Les raisons de mon choix concernant cette situation
J’ai fait le choix de cette situation parce qu'elle m'a permis, d'une part de mener des interventions concrètes sur le plan administratif et financier. D’autre part, j'ai pu développer un travail partenarial intéressant. Au vu des différents thèmes abordés, j’ai dû m’informer auprès de la hiérarchie, mais aussi prendre contact avec différents partenaires extérieurs pour assurer à Madame des conseils efficaces et des orientations utiles.
Puis, je me suis retrouvée confrontée à mes propres représentations, qui ne sont pas celles de la personne que j’accompagnais. Il m’a fallu mettre de coté mes ressentis pour pouvoir engager une relation d’aide et accompagner Madame dans les meilleures conditions, c’est à dire en lui garantissant son autonomie dans les actions, et en respectant ses choix et le temps de réalisation des démarches.
Par moment dans l’accompagnement, j'ai dû me placer en tant que médiatrice entre l’allocataire et les instances administratives. Pendant le suivi, il m’a fallu soutenir Madame par une écoute empathique lorsqu’elle évoquait des évènements difficiles liés à son histoire familiale, son échec de couple. Et enfin, avant de procéder à une orientation vers une structure plus adaptée aux problématiques de la famille, je me suis assurée de rétablir l’ouverture de ses droits et de traiter les démarches les plus urgentes .
L’intervention sociale s'est déroulée sur une période de 10 semaines. Elle est composée de huit entretiens dont deux sans rendez-vous, de plusieurs contacts téléphoniques ainsi qu'un travail en lien avec ma tutrice de stage et d'autres partenaires extérieurs à l’institution.
II - Accompagnement social d'une famille allocataire du RSA socle
- Phase de démarrage de la relation d'aide
1.1. Présentation de l’allocataire : un double environnement
1.1.1. État civil et composition de la cellule familiale
Madame est âgée de 55 ans. Elle a été mariée durant 25 ans. Deux enfants sont nés de cette union, la fille est âgée de 18 ans et un garçon âgé de 13 ans. Depuis mars 2009, Madame est divorcée et vit avec ses enfants dans l’appartement conjugal. C’est un logement de type F3 relevant du parc locatif privé. La famille y est installée depuis 1990. Le montant du loyer s’élève à 1160 euros charges comprises.
Lors du divorce, la résidence des enfants est fixée chez Madame B., le père des enfants dispose d’un droit de visite . Pour le moment, celui-ci ne peut prétendre à un droit d’hébergement, car son logement est exigu (« chambre de bonne parisienne »). Les conditions pour l'accueil des enfants sont jugées insuffisantes. Par ailleurs, une pension alimentaire de 200 euros par mois est attribuée à Madame B. pour contribuer aux dépenses liées à l'éducation des enfants. Lors de notre première rencontre, celle ci n’était pas versée. Cela étant, Monsieur B. a des contacts réguliers avec ses enfants. Concernant les relations entre les ex-époux, Madame indique qu’elles sont conflictuelles.
1.1.2. 2009, une année difficile
Madame B. est bénéficiaire de l’allocation RSA depuis le 05/05/2010. Sa demande fait suite à une fin de droits au chômage. Pour information, le dernier jour d’indemnisation était le 29/12/2009. Elle n’a donc pas effectué spontanément la demande de RSA.
Durant de nombreuses années (1986-2009), Madame B. a occupé différents postes dans le domaine du théâtre, tel que metteur en scène, scénariste pour le théâtre et le cinéma court métrage et comédienne. Elle est reconnue par ses pairs. Sa dernière activité professionnelle a duré une dizaine d'années. Madame B. travaillait dans la compagnie de théâtre de son mari. Elle occupait les postes de metteur en scène et de gestionnaire salariée de l’entreprise. Ainsi, le couple a pu vivre de sa passion. Madame B. explique ne pas avoir connu de soucis d’ordre financier. Cependant au fil du temps, l’activité a décru et est devenue déficitaire. Ceci n’a pas été sans conséquence sur la vie du couple. Notamment sur le plan relationnel: cela se traduisait par des tensions fortes et parfois des violences verbales.
Ainsi, durant l'année 2009, Madame a connu un divorce et une fin d’activité professionnelle. Ces ruptures ont généré de profonds changements sur la situation familiale mais aussi sur le plan financier. Car depuis, Madame B. n’a pas repris d’activité professionnelle et ses revenus ont diminué significativement. Ainsi, aujourd'hui, la famille dispose de peu de ressources, composées uniquement par des prestations sociales. Le budget est extrêmement précaire au vu des charges fixes et courantes de la famille.
1.1.3. La perte d’ autonomie de sa mère
Depuis la fin de son activité professionnelle, Madame consacre beaucoup de son temps et de son énergie à sa mère. Madame B. senior est âgée de 82 ans, et habite à Tonnerre, une ville située à 200 km au sud de Paris. Cette dernière est atteinte de la maladie d’Alzheimer en stade 4. Les premiers signes visibles de la perte de la fonction cognitive sont déjà apparus. Madame B. senior a toujours l’usage de la parole mais connaît des pertes de mémoires momentanées. Il lui est déjà arrivé qu’elle ne reconnaisse pas Madame B, sa fille. Elle a peu d’énergie dans les actes de la vie courante. Elle est parfois dans l’évitement et la résistance. Par exemple, elle peut refuser de faire sa toilette, ce qui n'est pas sans créer des tensions avec sa fille. Madame B. senior est aussi sujette à des sauts d’humeur. De plus, elle refuse toute présence étrangère à son environnement pour l’aider. En entretien, Madame B. exprime les difficultés à « gérer la maladie » de sa mère en moment de crise.
Madame B est très investie dans l'accompagnement de la pathologie de sa mère. Elle rend visite à sa mère à fréquence de deux fois par mois et reste avec elle en moyenne 4-5 jours. Madame B. est l'aînée de la fratrie et semble être la seule à prendre en charge la maladie de sa mère. Les relations paraissent tendues entre ses deux sœurs et elle, ce qui la fragilise. Ainsi elle est tellement prise par les problèmes de sa mère, qu’elle semble délaisser la gestion de son propre foyer au profit de celui de sa
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