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Français : présentation d’un poète et de son œuvre

Par   •  22 Mars 2018  •  1 700 Mots (7 Pages)  •  599 Vues

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VerlainePoèmes saturniens

- Analyse

La rime et la strophe

D’abord on peut dire que le poème est un sonnet, donc il est composé de deux quatrains, suivis de deux tercets. Il s'agit d'un poème qui appartient au recueil "Poèmes saturniens" paru en 1866. Au niveau de la strophe, elle est hétérométrique. Pour les rimes, elles sont embrassées dans les quatrains puis plates et croisées dans les tercets.

Champ lexical

Au niveau du champ lexical, on en trouve un court sur la tristesse, par exemple : hélas, blême et pleurant. Qui est associé a celui et de la consolation, par exemple: me comprend, cesse d’être un problème et rafraîchir.

Forme de souffrance et de mélancolie

Ce poème est inspiré de la souffrance de Verlaine qui s’identifie comme un poète maudit et incompris. Il y a d’abord une souffrance physique quand il dit « les moiteurs de mon front blême » on comprend qu’il est malade, mais il y a ensuite une souffrance morale, par exemple dans le vers 8 « pleurant ». Ensuite il y a une forme de mélancolie, quand le poète dit « je me souviens » puis qu’il enchaine avec « comme ceux des ainés que la Vie exila », il veut parler des personnes qui sont parties et qui lui manquent.

Une femme idéale

Dans mon rêve familier, Paul Verlaine évoque un rêve qui met en scène une femme idéale à la fois familière et inconnue. Elle se définit en effet par deux caractéristiques : c’est d’abord une femme aimante: au travers du vers 2 on peut voir la réciprocité des sentiments : « et que j’aime et qui m’aime ». C’est ensuite une femme compréhensive et consolatrice : le verbe « comprend » est repris deux fois. Pour finir, dans le poème on retrouve « Est-elle brune, blonde, rousse? Je l’ignore » ce qui prouve que le poète n’est pas concentré sur le physique vu qu’il ne connait ni son identité ni son physique et pourtant elle reste son idéal.

Le rêve

C'est un rêve paradoxal car au vers 1 il dit que c'est un rêve étrange alors que dans le titre il s'agit d'un rêve familier. On comprend que c’est un rêve qui parle de lui car le poème est constitué de pronom de la première personne du singulier. On comprend aussi que le rêve est récurent a travers les mots : mon rêve familier, souvent et chaque fois. C’est plus qu’un rêve, c’est un souvenir (je me souviens au vers 10)

Figure de style

Dans la deuxième strophe on retrouve une anaphore « elle seule » et dans la dernière strophe une énumération « pour sa voix lointaine, et calme, et grave ». Ces deux figures de style sont de figures d’insistance, l’auteur a voulu mettre de l’emphase sur cette femme dont il ne connaît pas.

Euphémisme avec exila et tue qui constitue des disparitions ou des morts.

Il y a un enjambement au vers 13 et 14.

Oxymore (doux et sonore)

Musicalité du poème

Il y a une répétition de même mots par exemple dans la première strophe il y a une répétition du pronom elle et du mot m’aime. Ces répétitions créent un effet d’envoutement. La répétition du « et » rythme de façon régulière la première strophe, et créé l’effet d’une berceuse. De même, la seconde strophe est rythmée par l’anaphore autour du « elle » : au vers 6 et 7 « pour elles seule » est réduit a « elle seule » au vers 8 ce qui donne un effet d’échos.

Cette importance des sonorités, si on la rapproche du travail de Verlaine sur l’écriture, nous amène à établir un rapprochement étroit entre le rêve et la poésie: le rêve est là pour trouver un refuge, revenir vers un passé disparu et la poésie, dans la mesure où elle se définit comme un travail musical, serait une tentative pour fixer la trace de ce rêve, pour en livrer une sorte d’équivalent. Une incantation sonore

Dans la première strophe, le son é (fermé) apparaît 9 fois, (étrange, pénétrant et 6 fois et) autant que le son è (ouvert) (je fais, rêve, j'aime, m'aime, n'est, à fait, 2 fois et m'aime).

Dès le premier vers " Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant ", le phonème an est répété trois fois produisant par assonance sur le lecteur un effet d'envoûtement.

On retrouvera au vers 13 le même phénomène avec la voyelle a qui revient quatre fois" sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a ". Ce vers 13 est aussi avec les virgules, marqué de pauses fortes, comme si le souvenir de la voix émergeait avec hésitation des brumes de l'oubli.

5. Conclusion

Mon rêve familier est l'occasion pour Verlaine d'évoquer la dure condition de poète meurtri par son hyper sensibilité, de parler de lui-même et la manière de consolation envisagée autour d’une figure féminine idéale. La qualité de la technique, la précision des procédés d’écriture sont eux les signes d’un lyrisme original puisque Verlaine tout en célébrant un féminin réconfortant revendique l’intensité de la souffrance du poète maudit auquel il s’identifie.

Mais avant tout ce poème de jeunesse est déjà une mélodie et répond à l’idéal de l poésie selon Verlaine qui dira dans son « Art poétique » qu’il souhaite écrire une poésie qui sera : « de la musique avant toute chose »

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