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Par   •  26 Avril 2018  •  3 414 Mots (14 Pages)  •  392 Vues

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- L’évolution de la population active

Le principal déterminant de l’évolution de la population active[4] réside dans celle de la démographie. Chaque année, une génération se présente sur le marché du travail à la fin des études alors qu’une génération plus âgée part à la retraite. Actuellement, les générations nées dans les années 1970 sont beaucoup plus nombreuses que les générations anciennes nées dans les années 30. Par conséquent, cela conduit la population en âge de travailler à augmenter. Selon les chiffres annoncés par Alternatives Economiques, la population active française est passée de 23 à près de 29 millions de personnes depuis 1975.

De plus, d’autres déterminants s’ajoutent à ce facteur démographique. On pense notamment à l’évolution des comportements d’activité. En effet, d’une génération à l’autre, le comportement d’activité professionnelle varie. Aujourd’hui, les femmes occupent plus souvent un emploi et restent moins souvent au foyer que celles des générations précédentes. Les plus anciens, eux, après une baisse de l’âge légal de départ à la retraite, sont de nouveau incités à rester sur le marché du travail. De facto, l’offre de travail se retrouve supérieure à la demande émanant des entreprises. Le rôle du progrès technique n’est pas à négliger du côté demande ; il a permis la substitution du capital au travail, se traduisant par une baisse des effectifs dans le secteur secondaire.

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Le sort de la jeunesse

Selon Louis Maurin, Directeur de l’Observatoire des inégalités, « La dégradation du marché du travail depuis 30 ans a entraîné pour une grande partie des jeunes l’allongement de la phase située entre la fin des études et l’entrée dans un emploi durable ». Dans nos sociétés, l’accès à un emploi est une étape décisive entre l’enfance et l’âge adulte. En effet, l’obtention d’un emploi conditionne en partie le départ du domicile familial ou la formation d’un couple et d’une famille. Le travail peut être perçu comme un moyen de s’émanciper et de prouver son autonomie. Dès lors, la durée des études détermine l’âge auquel on quitte la jeunesse. Toutefois la dégradation du marché du travail a entraîné pour une grande partie des jeunes à l’allongement de la phase située entre la fin des études et l’entrée dans la vie active.

- La montée de la précarité

On peut tout d’abord identifier une crise « matérielle » dont sont victimes les jeunes. Depuis 1970, le visage de la pauvreté s’est métamorphosé en France : rurale et âgée dans les années 70, urbaine et jeune aujourd’hui. On note cependant le paradoxe de cette transformation, la pauvreté se concentre là où l’emploi y est normalement concentré. La dégradation du marché du travail a donc des répercutions immédiate sur le niveau de vie. Selon l’Insee, 17% des 5 millions de 18-29 ans ne vivant plus chez leurs parents ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté, alors qu’ils sont 13% pour l’ensemble de la société.

Les jeunes sont davantage touchés par la précarité du fait du mal-emploi. Dans le domaine économique et sociale, « la précarité représente l’absence des conditions et des sécurités permettant à une personne, à une famille ou à un groupe d’assumer pleinement leurs responsabilités et de bénéficier de leurs droits fondamentaux ».

La précarité est devenue une étape à part entière dans la vie des jeunes. Cependant il faut éviter de généraliser, il existe différents niveau de précarisation : les jeunes sans diplômes ou peu qualifiés sont les plus fragilisés et la mise à l’écart du marché du travail les expose au risque d’exclusion sociale durable tandis que les jeunes diplômés connaissent plutôt une dégradation de leurs conditions d’emploi, des privations matérielles et des difficultés d’accès au logement.

- La perte des liens sociaux

On rappellera dans un premier temps que l’allongement de la phase située entre la fin des études et la vie active est marqué par la précarité où les jeunes sont ballotés entre des stages, des formations, du chômage et de la galère. La précarisation du parcours des jeunes pousse certains dans l’exclusion sociale qui correspond à un processus plus ou moins brutal de rupture des liens sociaux. Les individus se sentent exclu du fait qu’ils ne répondent plus au critère du modèle dominant dans la société. Dans une phase de chômage prolongé, l’individu ne prend plus sa place dans la collectivité et reste à l’écart. Le travail donne en effet un statut social au jeune.

Les relations qu’il entretient avec son environnement professionnel sont rompues et indirectement, avec la source de revenu qu’engendre d’occuper un emploi, ces loisirs se voient diminuer. Sans accès à l’emploi, les jeunes ne peuvent plus tisser de liens sociaux qui sont l’ensemble des liens culturels, sociaux et économiques qui relient les individus dans leur vie quotidienne avec l’assurance de l’unité et de la cohésion dans la société.

Les jeunes enrôlés dans la précarité et l’exclusion sociale se retrouvent marginalisés. Ce malaise s’exprime notamment par des comportements violents dans les banlieues où se développent des marchés parallèles et illégales. Une phase d’inactivité prolongée peut aussi provoquer une dévalorisation de son image de soi. Cela se traduit par une perte de confiance de l’individu, et s’interprète sur le marché du travail comme une perte de capital humain.

Ce sentiment d’inutilité sociale, le jeune le partage malgré lui avec son entourage familial. La génération Tanguy exprime un phénomène social selon lequel les jeunes tardent à se séparer du domicile familial. Or ce départ les jeunes ne le choisissent plus, ils sont dans l’incapacité financière à prendre leur autonomie. Au final, il y a un rétrécissement des horizons de vie. Le mal-emploi maintient des formes de dépendances entre les différentes générations mais sont parfois vécues difficilement par les intéressés. Quand cette dépendance s’exprime par de la solidarité, cela amenuise les effets de la crise.

Pourquoi la jeunesse est-elle ainsi en première ligne ? Depuis plusieurs années, elle apparaît comme une variable d’ajustement pour un patronat en quête de flexibilité. Les jeunes sont les premiers visés par l’augmentation du taux de chômage (22,7% chez les 15-24 ans), mais aussi par

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